Littérature québécoise
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Ton histoire est aussi la mienne – Le Mur mitoyen de Catherine Leroux –

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Je cherchais une valeur sûre. J’avais besoin de lire quelque chose qui me plairait sans détour et qui me rassurerait; un livre qui me prendrait longuement dans ses bras. La dernière fois que j’avais vécu cela, c’était avec le premier ouvrage de Catherine Leroux, La marche en forêt. J’ai donc amorcé avec beaucoup d’espoir la lecture de son deuxième roman, Le mur mitoyen. Je n’y ai pas retrouvé mes coups de cœur, mais je n’ai pas été déçue du tout.

Les thèmes abordés rappellent le précédent ouvrage, soit les relations humaines, la force de la filiation, l’amour, le désir et la résilience. La question centrale qui émane du roman est celle-ci : entre les liens du sang et les liens du cœur, qu’est-ce qui importe le plus? Cette fois, au lieu de mettre en scène une grande famille, on en découvre plutôt quatre petites. Une femme apprend que son fils — en attente d’une greffe de rein – n’a pas hérité de ses chromosomes. Deux amoureux passionnés découvrent qu’ils ont la même mère, mais ce n’est pas le cas pour Simon et Carmen, pourtant élevés comme frère et sœur. Entre ces émouvantes fictions familiales, se déroulant à différentes époques et en différents lieux, se faufilent les péripéties de deux fillettes qui iront déposer un sous sur un rail, juste avant le passage du train. Chaque histoire possède son intrigue, mais la plus captivante se cache dans les liens entre ces récits en apparence détachés. La trame narrative du Mur mitoyen est un fin travail de tissage.

« Avant, elle apportait des lys ou des tulipes. Depuis leur cœur noir, les tulipes comprennent le sérieux du deuil, et le parfum étourdissant des lys sait parler la langue des morts. Les jonquilles, avec leurs pétales doubles, leurs froufrous et leur couleur pétillante, disent tout autre chose. “Je ne te pleure plus”, confirme Madeleine à haute voix, en enjambant le petit ruisseau printanier qui scinde le terrain en deux. »

J’ai été surprise par ce roman, car je m’attendais à y trouver les deux éléments qui m’avaient charmée dans le précédent ouvrage de Catherine Leroux : la présentation délicate et lente des personnages, et les descriptions d’objets familiers qui coupaient le récit. Rien de tel, ici. Les personnages sont présentés d’emblée, et leurs noms sont même sous les titres des chapitres qui les concernent. Pas « d’arrêt sur image » dans l’histoire, non plus. J’ai cependant retrouvé la beauté de la plume de l’auteure (louangée précédemment) et me suis laissée prendre par les captivantes intrigues.

« Un bruit feutré cascade depuis l’étage. Les pieds de Marie possèdent, entre autres fabuleux attributs, la faculté d’émettre contre un plancher de bois le son d’un pinceau sur une toile blanche. La note chuchotée du début du monde. Il écoute le rythme délicat qui s’approche jusqu’à fondre sur lui. Elle l’entoure de ses bras et il a un peu honte. »

Le mur mitoyen m’a apporté la longue étreinte que j’espérais, un moment de douceur. Si j’étais vous, je le garderais en réserve pour réchauffer les jours plus tristes.

Découvrez le 3e roman de Catherine Leroux, Madame Victoria, avec l’article de Gabrielle.

Quel est votre coup de cœur, parmi les trois romans de Catherine Leroux? Qu’est-ce qui vous a séduit?

 

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