Les blocs appartements sont pleins de vide. De mystère. On entend souvent le voisin d’au-dessus marcher sur nos têtes, mais on ne l’a jamais vu. On croit savoir que les gens qui vivent à côté se chamaillent beaucoup parce que leur voix transpercent souvent les murs, mais peut-être que ce sont des acteurs qui pratiquent une pièce, au fond. On connait souvent bien peu les gens qui nous entourent lorsque l’on vit en appartement. Ces gens qui partagent nos pas mais desquels on n’aperçoit souvent que l’ombre.
Avec Le charme discret du café filtre, Amélie Panneton tente une percée réussie dans cet univers qu’est celui de locataire. Étage par étage, elle nous convie à la découverte des résidents d’un immeuble rue St-Joseph, dans le quartier St-Roch de Québec. Et si on tentait de découvrir qui sont les gens qui nous entourent? En faisant défiler les résidents de l’immeuble, on découvre des récits à la fois banaux et uniques, des récits de gens comme tous les autres. Des gens qui pourraient être nos voisins, voire nous-mêmes. On aime découvrir ces parcelles du commun, ce quotidien étalé au grand jour.
Au premier étage, on rencontre des jeunes adultes qui vivent dans un grand 6 ½ et qui doivent apprendre à concilier leurs caractères et leurs différences. Leurs particularités et leurs fragilités. Puis, juste au-dessus, au deuxième, deux hommes partagent leur passé, les moments doux qui bercent leurs journées et les difficultés qui les guettent. Et ça continue. Il suffit d’ouvrir une nouvelle porte, de monter un nouvel étage pour découvrir une nouvelle vie, un nouvel éclat qui nous fera connaître brièvement l’humain qui habite à quelques pas.
Des moments, des idées, des perles que l’on découvre au passage, que l’on prend avec avidité parce qu’ils sont mis en place par des mots d’une grande délicatesse. Ces moments d’une simplicité extraordinaire deviennent soudainement grandioses lorsqu’ils sont écrits avec la plume de Panneton. Une soirée au cinéma, une sortie à l’épicerie, un souper raté, tout se transforme, tout devient nôtre, tout devient réel. Ces aventures nous ressemblent, nous touchent et viennent nous rappeler comme nous sommes semblables les uns aux autres, au fond.
On parcourt les récits avec lenteur, pour être certains de bien attraper toute la beauté que l’auteure a réussi à glisser entre les lignes de ces nouvelles courtes et vives, écrites avec une plume magnifique.
Avec le Charme discret du café filtre, Amélie Panneton rend ses lettres de noblesse à la simplicité qui berce nos vies et dont on oublie bien souvent de faire l’éloge.
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