À partir de quel moment considère-t-on un simple objet comme une toile ou une feuille de papier comme un livre ? Où se situe la ligne entre l’objet et l’art ? À mon avis, c’est à partir de l’instant où celui-ci engendre une réflexion, pousse l’observateur à des questionnements.
À notre époque, une ère de consommation rapide et abusive, notre perception de l’art se transforme petit à petit et notre approche vis-à-vis celle-ci en fait de même : notre niveau de concentration a baissé, nos occupations se font de plus en plus nombreuses, le temps accordé à l’art se fait plus restreint. Or, les artistes et les amateurs sont encore très présents.
#littérature
Du côté de la littérature, plus spécialement, on voit partout sur les réseaux sociaux des #bookaddict et des #booklover qui possèdent l’équivalent d’une bibliothèque complète chez eux et qui lisent un roman tous les deux jours. En naviguant sur ces plateformes, je me suis demandée : est-ce que ces personnes prennent vraiment le temps de savourer tous ces livres et de les comprendre afin de s’en faire une réelle opinion ? À ce jour, il est désormais facile de se faire un avis complet sur un roman que l’on n’a jamais lu avec toutes les ressources qui sont disponibles sur le web.
Les livres deviennent-ils de simples bibelots qui font jolis dans un décor ? Ont-ils perdu leur valeur artistique ? Prenons-nous le temps de laisser leur message se rendre jusqu’à nous ?
« Page turner »
Avec la surdose de lectures imposées au cégep et à l’université (souvent des textes importants et qui se doivent d’être lus proprement), un phénomène que j’ai surnommé le coup de cœur à retardement a fait son apparition. En effet, le rush que vivent les étudiants lors de leurs études supérieures les amène souvent à lire les livres imposés en quelques heures seulement, parfois même une journée avant la date d’échéance, et à voir ceux-ci comme une tâche plus que comme une œuvre à apprécier. Leur lecture est brève, leur compréhension minimale et l’effet presque inexistant. Le projet en lien avec le texte terminé, le livre est mis de côté, parfois même oublié.
Pourtant, il arrive quelques fois qu’une œuvre marque, pénètre, mais que l’effet ne se fasse ressentir que plus tard, lorsque le message est prêt à être accueilli. Et c’est à ce moment que l’on réalise qu’un livre nous a marqué et qu’il a influencé notre vie à sa façon.
Mon expérience
Ce sentiment m’a habité quelques fois notamment lors de ma lecture du classique Jane Eyre de Charlotte Brontë. Le livre terminé, j’étais exténuée. Ces 600 pages avaient été lourdes et longues par moment. Une fois fini, j’ai même eu le réflexe de pousser ce livre loin de moi, de le ranger hors de ma vue. Quelques semaines plus tard, hors de tout doute, j’ai réalisé à quel point je revenais tout le temps à cette histoire d’amour et à cette force de caractère incroyable du personnage principal. Non, cette œuvre ne m’avait pas laissée indifférente comme j’en étais persuadée.
La littérature se savoure.
Prenez le temps de déguster les œuvres qui tombent entre vos mains.
Laissez-les décanter. Leur effet viendra.
À la suite de cet article, pensez-vous avoir déjà vécu coup de coeur à retardement ? Si c’est le cas, on veut savoir quel livre vous a fait cet effet!
J’ai eu un cours de corpus d’auteur sur Julio Cortazar et ce n’est qu’après que je me suis rendue compte à quel point c’est resté avec moi.
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