Littérature étrangère
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Être ici est une splendeur : La courte, mais passionnante vie de la peintre Paula M. Becker

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Prêtez-vous au jeu suivant : nommez cinq peintres de la seconde moitié du 19e siècle et du début du 20e siècle.

Il y a des fortes chances que vous ayez nommé exclusivement des hommes. Si vous refaites le même jeu en vous limitant aux femmes peintres, probablement que vous trouverez l’exercice plus difficile.

C’est parce que nous en savons si peu sur les femmes artistes de ces époques que j’ai tant aimé le roman Être ici est une splendeur de Marie Darrieussecq qui porte sur la vie de l’artiste peintre allemande Paula Modersohn-Becker. J’ai bien sûr apprécié ma lecture, mais ce qui m’a réellement plu de ce roman, c’est qu’il m’a fait connaître la vie, l’univers et l’art d’une artiste peintre dont je n’avais jamais entendu parler auparavant. Certes, je ne suis pas une experte en Histoire de l’art, mais cela démontre la difficulté pour les femmes de faire leur place dans l’Histoire.

Paula Modersohn-Becker, alors Paula Becker, est née à Dresde en Allemagne en 1876, mais a vécu une bonne partie de sa vie à Worpswede, où vivaient plusieurs artistes allemands à l’époque. Elle est morte très jeune à l’âge de 31 ans des suites d’un accouchement. Le roman raconte des segments de sa vie à partir de son journal et de ses correspondances, ainsi que de ceux des membres de son entourage.

À travers le livre, nous découvrons les différentes relations de l’artiste, dont celle avec celui qui devint son mari, l’artiste peintre Otto Modersohn, celle avec son amie la sculptrice Clara Westhoff et celle avec son ami l’écrivain Rainer Maria Rilke. Nous découvrons également comment s’est développé son lien avec l’art. Fait intéressant : en 1900, elle utilise l’héritage qu’elle a reçu de son oncle pour aller vivre à Paris où elle prend des cours à l’Académie Colarossi et à l’école des Beaux-Arts qui vient d’ouvrir ses portes aux filles. À Paris, ville où elle retournera à plusieurs reprises une fois mariée pour fuir la routine qui semble l’étouffer, elle profite pleinement de sa liberté et de la foisonnante vie culturelle.

Outre la vie de l’artiste, son œuvre est également intéressante à observer. Comme le dit l’auteure, Paula M. Becker fut l’une des premières peintres à peindre la femme telle qu’elle est et non à travers le prisme de l’œil de l’homme. Darrieussecq nous dit :

Chez Paula il y a de vraies femmes. J’ai envie de dire des femmes enfin nues : dénudées du regard masculin. Des femmes qui ne posent pas devant un homme, qui ne sont pas vues par le désir, la frustration, la possessivité, la domination, la contrariété des hommes. 

Lire Être ici est une splendeur est une belle manière de faire la connaissance de Paula M. Becker. Le style du livre n’est pas toujours limpide, dans la mesure où l’auteure doit parfois faire des apartés pour mettre le lecteur en contexte. Malgré tout, ce livre nous donne le goût d’en savoir plus sur Paula M. Becker et les personnes qui gravitaient autour d’elle. Si l’art vous intéresse, cet ouvrage saura inévitablement vous charmer.

Et vous, quel livre vous a permis de faire la connaissance d’une personnalité que vous méconnaissiez?

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