Littérature québécoise
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Gagner le gros lot ne change pas le monde…

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Louis vit dans une maison beige meublée de divans beiges; il n’a personne, sa mère est morte et sa femme partie, il vit une vie bien beige et n’a aucun ami. Sauf Michel, le vendeur de voiture, et son garagiste Jack, qu’il ne connait pas personnellement, mais à qui il a inventé une vie palpitante avec sa femme fictive et leurs passe-temps imaginaires. Il y a aussi Josiane, une jeune entrepreneure qu’il a observée sur la couverture d’un magazine une fois et de qui il est tombé amoureux.

Puis un jour, Louis gagne le gros lot à la loto. Cinquante-quatre millions de dollars. Louis n’est même pas certain de pouvoir compter jusque-là, il mourrait probablement d’ennui bien avant.

Je m’entendis crier en direction du répondeur avant de remonter en courant pour m’asseoir, à bout de souffle, dans mon fauteuil inclinable et m’obstiner à attendre un appel d’outre-tombe, déchiré entre les restes de mon discernement et la perte de mes derniers repères. Je n’avais jamais rien su, sinon que ma mère serait toujours là et combien j’avais dans mon compte de banque. Ces deux seules certitudes envolées, je ne tenais plus rien pour acquis.

Un homme beige

Dans Le monde des autres publié chez Québec Amérique, l’auteure Line Deslandes nous rend sympathique ce personnage vide et sans émotions.  Lorsqu’il gagne cet énorme montant, il n’a aucune idée de quoi en faire. Il se lie d’amitié avec Michel, mais les deux hommes ne parlent pas beaucoup. Pourtant, ils se comprennent.

Ils prennent régulièrement la route ensemble, sans poser de questions, juste en acquiesçant. Ils feraient tout pour l’autre, même si c’est potentiellement illégal. Ils se complètent sans se questionner sur leur relation.

Une histoire en lenteur

Certes, il n’y a pas beaucoup d’actions rocambolesques dans Le monde des autres. Mais la lenteur de la narration est apaisante. On ne comprend pas toujours les motifs derrière les actions du personnage principal – qui est également narrateur – mais on ne cherche pas à pousser plus loin. Il agit de la sorte pour se sortir de l’ennui, pour se donner un but. À la limite de l’absurde, ses actions injustifiées nous le rendent attachant, même s’il se trouve lui-même ennuyant.

Une petite histoire apaisante qui permet de ralentir un peu, le temps de lire ses 158 pages.

Avez-vous déjà lu un livre qui ne comportait pas beaucoup d’actions, mais qui vous a tout de même charmé par sa lenteur?


Le Fil rouge tient à remercier Québec Amérique pour le service de presse, éditions Latitudes.

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