Mardi soir, le 17 octobre.
17h30, au café La graine brûlée, il fait déjà presque noir à l’extérieur. Peut-être dit-on ça de chaque endroit – signe qu’on choisi bien nos cafés – mais La graine brûlée est vraiment l’un des cafés les plus plaisants pour y tenir un club de lecture. Entourées de livres usagés tous un peu plus drôle les uns que les autres – si vous voulez tous les livres de Twilight, c’est LA place – c’est dans cette ambiance un peu loufoque qu’on se retrouve donc pour parler de notre second livre de la session, Les faux mouvements de Emmanuel Bouchard.
Les qualificatifs qui ressortent pour parler du recueil de nouvelles de Bouchard sont : doux, sensible, atmosphère, émotions. Bref, on aurait pu aussi résumer en disant que c’est un roman qui se lit bien en automne. Du moins, c’est l’effet qu’il nous a fait. De la couverture aux diverses nouvelles, c’est vraiment cette attention aux détails et cette douce sensibilité dont fait preuve l’auteur qui a capté l’attention des participantes.
Alors, est-ce que tout le monde a aimé? Oui, non, entre les deux, un peu tout ça. Toutes s’entendent pour dire que c’est un recueil de nouvelles axé sur les émotions, que l’auteur réussit rapidement à capter et faire vivre au lecteur l’émotion et l’atmosphère recherchées. Par contre, on ne peut pas dire que l’ensemble des nouvelles a plu. Certaines ne se sont pas retrouvées du tout dans les différents textes. Alors que certaines nouvelles ont semblé faire l’unanimité, la plupart avaient des opinions divergentes sur leur appréciation des textes. C’est bien, c’est ce qui crée d’intéressantes conversations.
C’est surtout les perceptions et le propre bagage que chacune apportait à leur lecture qui a permis une appréciation différente de chacun des textes. En effet, nous en sommes venues à la conclusion que c’est le type de lecture qui laisse certains flous dans lesquels on peut facilement y mettre notre propre bagage, nos propres a priori et perspectives. En même temps, il y a, dans les émotions dépeintes, une certaine universalité à laquelle nous avons toutes pu nous rattacher.
Dans Les faux mouvements on retrouve, à chaque début de nouvelles, de petites citations qui ont beaucoup plu aux participantes. « Elles campent bien ce qui va se passer dans chacun des textes », dit l’une d’elle. Et en parlant de nouvelles, plusieurs ont trouvé que nous n’étions pas du tout dans la forme classique des nouvelles (du type chute), mais plutôt dans des moments desquels nous sommes témoins.
Finalement, nous en sommes venues à la conclusion que c’était une belle lecture, même si elle ne nous avait peut-être pas marqué longuement après avoir refermé le livre. Par contre, la plume de l’auteur et son talent à nous faire rapidement entrer dans chacun des textes valaient le détour.
Nous ne pouvons terminer sans parler du titre, de sa signification et du lien avec les divers textes. Ces « faux mouvements » sont ce qui enrichit la vie, ils sont comme le fil conducteur qui passe à travers chacun des textes, ce sont comme les écarts qui nous apprennent, qui font la vie. C’est un peu tout ça à la fois qui est ressorti de notre étude du titre qui, de l’avis de plusieurs, représente bien chacun des moments mis en mots par l’auteur.
« Ce n’est pas un livre qui se consomme, mais qui se savoure. »
Cette phrase de l’une des participantes permet, à notre avis, de conclure de bien belle façon notre rencontre avec Les faux mouvements de Emmanuel Bouchard.
Notre prochaine lecture : Animitas de Nicholas Dawson.