Réflexions littéraires
Comments 3

Célébrer les traditions littéraires : commencer l’année avec Gabrielle Roy

lefilrougelit, les livres qui font du bien, littérature québécoise, rituel de lecture, tradition littéraire, gabrielle roy, la détresse et l'enchantement, le temps qui m'a manqué, autobiographie, importance des petites choses, 2018, commencer l'année en livres,

Je trouve que les traditions sont des belles façons de célébrer les petites choses. Mes plus beaux souvenirs d’enfance sont souvent reliés avec des traditions et des rituels que je me faisais avec ma famille ou mes amies. Je ne vois rien de routinier ou de redondant à refaire des choses de façon cyclique. Au contraire, j’essaie de voir cela comme des piliers dans mon existence. Peu importe ce qui se passe, j’aurai toujours ces petites choses pour définir ma vie, et, souvent, le passage du temps.

Effectivement, plusieurs de mes traditions et de mes rituels sont en lien avec le temps et son passage. J’ai envie de vous parler d’une de mes nouvelles traditions (est-ce que si je l’ai instaurée et vécue seulement deux fois, je peux appeler ça une tradition? Bonne question, mais je crois que oui, car j’ai l’intention de la faire durer dans le temps, au fil du passage des années) qui est en lien avec la littérature et la nouvelle année.

Commencer l’année en lisant Gabrielle Roy

2017 a été une année forte en émotions littéraires. J’ai beaucoup lu, et ce, chaque jour ou presque. Sans me forcer ou presque (n’oublions pas qu’une partie de mon travail est de lire!), j’ai lu avec plaisir et délectation des œuvres merveilleuses qui ont su mettre la barre haute pour cette nouvelle année 2018. Je suis sans doute un peu superstitieuse sans le savoir parce que j’ai décidé de lire la même auteure en 2018 qu’en 2017 pour commencer l’année : Gabrielle Roy.

Je m’explique. La détresse et l’enchantement de Gabrielle Roy a été ma première lecture l’an dernier, et j’ai eu un énorme coup de cœur pour ce livre, qui est depuis un incontournable de ma bibliothèque. Ce livre, j’y repense souvent, comme s’il avait marqué mon cœur et ma sensibilité à jamais. J’ai été émue, chavirée, touchée, impressionnée, envieuse de la vie comme de la plume de cette mirifique auteure.

Cette lecture a été comme un porte-bonheur et a fait de 2017 une année littéraire totalement renversante et difficile à battre. Je me suis donc dit que je commencerai chacune de mes années avec Gabrielle Roy. Je suis bien chanceuse, car je n’ai pas beaucoup lu de ses œuvres. J’ai lu Bonheur d’occasion au cégep – que je me ferai un heureux plaisir de relire – et j’ai lu Rue Deschambault – que je le relirai aussi une fois toute sa biographie terminée, ce qui sera d’ici une dizaine d’années si mes calculs sont bons! Je serai sans doute enthousiaste à les relire, pareil pour La détresse et l’enchantement.

L’idée de lire en cycle l’œuvre de Gabrielle Roy pour amorcer chacune de mes années me réjouit. Fin décembre est toujours un moment d’introspection pour moi, un mois au cours duquel je tente de faire le point, de ralentir mon rythme de vie et de me poser, me réfugier un peu plus, en moi. Je sens donc que c’est tout indiqué que de me plonger une fois par année dans l’œuvre d’une femme et écrivaine que j’admire, qui me motive et m’impressionne.

2018

Le 1er janvier 2018, j’ai donc lu la suite non achevée de sa biographie, Le temps qui m’a manqué. J’ai encore une fois adoré ma lecture, et ce, même si je savais que ce n’était pas la version finale dont aurait été satisfaite Gabrielle Roy, car elle est malheureusement décédée avant d’avoir achevé la rédaction de la suite de son autobiographie. Elle avait d’ailleurs réécrit certains passages, et l’éditeur chez Boréal a noté les modifications en bas de pages, ce que j’ai trouvé aussi vraiment pertinent et intéressant. Cela m’a permis de voir tout le travail, la minutie derrière l’écriture de Roy. Dans ce dernier tome, Gabrielle Roy apprend le décès de sa douce mère, et c’est le cœur brisé que j’ai lu ces quelques pages qui résonnent fort. Les passages dans lesquels elle est dans le train, en direction pour rejoindre sa famille, où elle se lie d’amitié avec deux autres femmes qui la soutiennent, l’épaulent et tentent du mieux possible de la consoler, de la consoler d’un deuil insurmontable, m’ont touchée droit au cœur.

Ce fut un début d’année sous le signe des larmes aux yeux, mais surtout une lecture qui m’a confirmé que je n’avais pas rêvé l’an dernier en tombant vertigineusement amoureuse de la plume de Gabrielle Roy, ma nouvelle tradition littéraire des débuts de calendrier.

Et vous, avez-vous des traditions littéraires comme celle-ci?

3 Comments

  1. Ping : Entre fleuve, oisiveté et mots | Le fil rouge

  2. Ping : Le défi #Lirelesabsentes : pour faire rayonner la littérature écrite par des femmes | Le fil rouge

  3. Ping : Un livre québécois par mois : Mai : Boréal | Le fil rouge

Laisser un commentaire

Entrer les renseignements ci-dessous ou cliquer sur une icône pour ouvrir une session :

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s