18 février, café Chez l’Éditeur,
Après notre lecture de Moi, Tituba, sorcière, nous nous sommes tournées vers un coup de coeur dont nous voulions absolument discuter. Habituellement, nous aimons découvrir les livres en même temps que les participantes, nous avons l’impression que ça rend l’expérience d’autant plus authentique. Cette fois, par contre, nous voulions absolument parler du livre Le monde est à toi de Martine Delvaux. Après la sortie de ce titre, entre essai et missive, il nous semblait impensable de ne pas l’ajouter aux lectures d’un club féministe.
Pour cette séance, nous avions aussi la visite de Alex Beausoleil, blogueuse pour la plateforme Lire de Art TV, ce fut un véritable plaisir de la compter parmi nous et de voir qu’elle avait envie d’y participer tout autant que les autres. Vous pouvez d’ailleurs lire son article ICI.
Alors, qu’avez-vous pensé de votre lecture ?
Plusieurs se sont retrouvées dans les propos de Delvaux, dans les questions qu’elle se pose. Autant celles qui ont un ou des enfants que celles qui ne sont pas mères. » Qu’on s’y retrouve ou non, on ne peut pas ne pas trouver ça beau » mentionne l’une des participantes. Il y a, dans les propos de Delvaux, quelque chose qui se rapproche d’un idéal, sans nécessairement avoir à l’atteindre ni culpabiliser face à l’atteinte, ou non, de cet idéal. C’est un texte qui ne culpabilise pas et qui, tout au contraire, inspire.
Une porte d’entrée accessible
Le monde est à toi est à la fois engagé mais modéré, ce qui plaît à toutes. Il n’y a pas de colère, aucun ressentiment, tout est accessible, simple, vient du coeur. Bien qu’on parle de l’engagement, sous maintes formes, personne ne sent que les prises de position de Delvaux sont contraignantes ou imposées. En laissant sa fille faire ses propres choix, elle laisse aussi aux lecteurs et lectrices les mêmes choix. Ses écrits guident et offrent une belle porte d’entrée pour explorer la pensée féministe.
Compassion et amour
S’il y a d’ailleurs un aspect qui nous a toutes charmées, c’est la grande compassion et l’amour dont fait preuve l’auteure dans ses écrits. Tout tourne autour de l’amour, du respect, de la compassion, autant envers les autres qu’envers soi.
« On devrait toutes se parler comme elle parle à sa fille » dit Martine.
Il y a, dans cet amour, un certain lâcher prise qui nous fait comprendre qu’il n’y a certainement pas qu’une façon d’élever un enfant, d’être, de vivre. Tout est correct, tout est possible et c’est beau de se le rappeler, que ce soit en le lisant, chacun chez soi ou bien entre nous, autour d’une table et d’un bon latté.
Nos propres parents et le refus du rôle unique
Ce fut définitivement une belle séance remplie de discussions profondes, touchantes et nécessaires. Une chose qui est ressortie à plusieurs reprises, c’est la manière dont les choses ont évolué, dont nos parents, spécialement nos mères, nous ont élevées. La manière dont, souvent, nos mères n’étaient que mères, définies uniquement par ce rôle. Petit à petit, les choses changent et un texte comme Le monde est à toi en est l’exemple. Delvaux affirme, implicitement et explicitement, à quel point elle ne porte pas que le chapeau de mère, qu’elle est aussi femme, auteure, professeure… et qu’elle refuse cette idée qu’elle ne serait que mère. Ce n’est certainement pas l’image qu’elle veut transmettre à sa fille et ça, on le sent tout au long du texte.
Ce fut donc une magnifique rencontre qui toucha à l’intime, comme à l’universel et qui nous a certainement confirmé notre amour pour la petite plaquette qu’est Le monde est à toi.
Le mois prochain, on entre dans un tout autre registre avec Femmes qui courent avec les loups de Clarissa Pinkola Estée, un livre qui explore les histoires et mythes de l’archétype de la femme sauvage.