Bande dessinée et roman graphique
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Des oiseaux artistes et questionnements créatifs

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Écrire ces lignes entourées de neuf femmes qui écrivent, qui créent, qui osent sortir de leur chez-soi un dimanche matin pour venir assister à nos clubs d’écriture, il n’y a pas de meilleur endroit, je le crois, pour écrire cette critique de La vie d’artiste de Catherine Ocelot.

Cette bande dessinée publiée aux Éditions Mécanique Générale m’a tout de suite attirée, par son titre. Mais c’est surtout les couleurs qui recouvrent l’objet qui m’ont plu. Ensuite, c’est la thématique de la création, du rôle de l’artiste, des questionnements qui accompagnent toujours le fait de créer, ces questions que chaque artiste se pose à un moment ou à un autre. Animant des clubs d’écriture, je suis heurtée à ces doutes et ces questionnements qui viennent de pair avec le fait de s’engager dans une démarche créative, il s’agit donc d’un sujet qui m’interpelle fortement. Ce sont des questions fascinantes et quoique chaque artiste ait sa propre singularité qui fait de lui un être unique, j’ai le sentiment qu’universellement, les mêmes questions et les mêmes doutes reviennent souvent dans la tête d’un artiste. Voilà pourquoi j’ai trouvé que La vie d’artiste était un beau portrait représentatif de ces questions qui surviennent en créant. Et ce, même si j’ai trouvé que l’ouvrage insistait plus sur les difficultés que les avantages de la vie d’artiste.

Des questionnements constants 

Catherine Ocelot pose la question cruciale qui brûle les lèvres de tous les artistes : pourquoi créer ? Elle se met directement en scène dans cette œuvre en dévoilant sa démarche créative, ses doutes, ses hésitations et c’est un aspect que j’ai bien aimé, car cela nous permet de mieux comprendre l’autrice ainsi que l’œuvre. Elle a décidé aussi d’intégrer dans cet ouvrage des réflexions d’autres artistes vivant le même genre de questionnements. Pour ce faire, elle a rencontré ces artistes œuvrant dans différents domaines et de différentes générations : Micheline Lanctôt, Rafaël Ouellet, Natacha Clitandre, Julie Delporte, Marcel Jean, Emmanuelle Caron et Daphné B. Ils l’ont fait évoluer dans sa réflexion créative vis-à-vis ce qu’est la vraie vie d’artiste et ont tous, à leurs façons, une place dans cet ouvrage.

Que des oiseaux

L’autrice a fait le choix de représenter ses personnages sans visage, tels des oiseaux. Ce choix est venu d’une volonté de réellement s’attarder aux discours, à ce que les personnages tentent de communiquer. On reconnaît entre ces pages, les artistes qu’elle a rencontrés, l’autrice elle-même et même sa fille. La bande dessinée n’est pas une histoire linéaire, c’est plutôt des petites parcelles de réflexion, de rencontres, de moments, qui lui permettent de représenter, à sa façon, ce que c’est la vie d’artiste. En mélangeant l’autofiction et ce qu’elle a conservé des rencontres avec les artistes, La vie d’artiste devient une œuvre intimiste qui raconte le parcours de 8 individus. Parallèlement, l’œuvre démontre avec justesse l’universalité des propos qui tourmente et habite les artistes.

J’ai trouvé une certaine noirceur à cette bande dessinée, dans le sens que l’autrice s’est davantage intéressé aux aspects plus difficiles et négatifs. J’aurais aimé y voir de la lumière, car lumière il y a absolument dans ce désir sincère et intense de vouloir créer. Néanmoins, il me semble important de démontrer ces facettes moins reluisantes de la création. À mon avis, la nuance et l’équilibre entre difficulté et bonheur auraient été un ajout intéressant à cette œuvre qui veut représenter la vie d’artiste.

En terminant, je suis persuadée que cette bande dessinée plaira à celles et ceux qui aiment créer et se questionner sur les difficultés que demande la création. Quelques éclaircies traversent l’œuvre, mais la constante est plus difficile s’attardant plutôt sur les défis que sur la joie ou la liberté de la créativité. La beauté des illustrations comme l’humour absurde qui traverse l’œuvre rendent le tout accessible et m’ont fait vivre un très beau moment de lecture.

Selon vous, quels sont les plus grands défis d’un.e artiste ? Avez-vous envie de découvrir cette bande dessinée?


Le fil rouge tient à remercier les Éditions Mécanique Générale pour le service de presse.

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