All posts tagged: Mécanique générale

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Le projet Shiatsung de Brigitte Archambault, une fable dystopique entre humour et malaises

Cet automne, j’ai lu Le projet Shiatsung, de Brigitte Archambault. En fait, je l’ai lu deux fois tellement j’ai été agréablement surprise! Je l’ai dévoré une première fois, sans me poser de questions, puis je l’ai relu plus lentement pour pouvoir mieux en discuter. Je commence d’abord par vous présenter un extrait de la présentation de l’éditeur, qui résume bien l’oeuvre: «Dans un bungalow dont la cour est ceinte par une muraille infranchissable, une femme a été élevée, seule, par un écran parlant omniscient, mais qui ne dit pas tout. Sans autre connaissance du monde extérieur ni encadrement que ce que lui a appris ce dernier, elle ignore tout des causes de son existence. Et si cette femme tentait d’échapper à la surveillance constante de cet écran qui épie ses gestes? Que pourrait-elle trouver de l’autre côté du mur?» Évidemment, comme j’ai lu le livre deux fois, il va sans dire que je vous le recommande chaudement, mais voici deux éléments auxquels vous pourriez porter attention lors de votre lecture. Le dessin Les dessins de …

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Des oiseaux artistes et questionnements créatifs

Écrire ces lignes entourées de neuf femmes qui écrivent, qui créent, qui osent sortir de leur chez-soi un dimanche matin pour venir assister à nos clubs d’écriture, il n’y a pas de meilleur endroit, je le crois, pour écrire cette critique de La vie d’artiste de Catherine Ocelot. Cette bande dessinée publiée aux Éditions Mécanique Générale m’a tout de suite attirée, par son titre. Mais c’est surtout les couleurs qui recouvrent l’objet qui m’ont plu. Ensuite, c’est la thématique de la création, du rôle de l’artiste, des questionnements qui accompagnent toujours le fait de créer, ces questions que chaque artiste se pose à un moment ou à un autre. Animant des clubs d’écriture, je suis heurtée à ces doutes et ces questionnements qui viennent de pair avec le fait de s’engager dans une démarche créative, il s’agit donc d’un sujet qui m’interpelle fortement. Ce sont des questions fascinantes et quoique chaque artiste ait sa propre singularité qui fait de lui un être unique, j’ai le sentiment qu’universellement, les mêmes questions et les mêmes doutes reviennent …

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Le dernier mot : un magnifique et touchant roman graphique

L’analphabétisme n’est pas un sujet facile à aborder. Pourtant, Caroline Roy-Element en a fait la toile de fond de ce brillant roman graphique qu’est Le dernier mot. Illustré avec grande finesse par Mathilde Cinq-Mars, cet ouvrage a attiré mon attention dès les premières pages. J’aimais déjà beaucoup les réalisations de Mathilde, mais je ne connaissais pas les mots de Caroline. Et on remarque bien vite, en tournant les pages, que les deux femmes ont collaboré en parfaite symbiose, leur travail respectif s’imbriquant l’un dans l’autre de manière tout à fait naturelle. Certains messages sont transmis par les mots alors que d’autres sont communiqués par les illustrations. Un sujet tabou Le propos n’est pas banal : un lettreur retraité annonce à sa progéniture lors de son 82e anniversaire de naissance qu’il ne sait ni lire ni écrire. Tout un choc pour cette famille, tenue dans l’ignorance depuis tant d’années. À travers les yeux d’un des petits-enfants, une jeune femme dans le début vingtaine, on assiste aux réactions des enfants du vieil homme analphabète, de l’avocate au professeur …

Club de lecture : Le meilleur a été découvert loin d’ici

16 décembre, Café 8oz. La dernière séance de la session a toujours un petit quelque chose de spécial. Pour une première fois, depuis le tout début des clubs de lecture, nous arrivons quelques minutes de retard, accueillies par les participant.e.s qui sont déjà bien attablé.e.s. On pensait que vous alliez arriver avec un père Noël là ! C’est sur cette note que débute notre dernière séance du samedi, tout en humour, avec une belle neige qui tombe à l’extérieur, autour de la grande table du Café 8oz. L’ambiance est de circonstance puisqu’on parle d’un roman graphique aussi doux que ce samedi de décembre : Le meilleur a été découvert loin d’ici de Mélodie Vachon Boucher. L’abbaye, Berlin, souvenirs Outre l’évidente beauté des images,  c’est la fragmentation de l’œuvre à laquelle nous nous attardons le plus. Il y a ce besoin de silence, de recueillement dans une abbaye qui nous touche tous beaucoup. Au point d’en vouloir plus, d’être un peu triste de la quitter pour Berlin au fil des pages. On se questionne d’ailleurs longuement …

Une longue canicule : Entrevue avec Anne Villeneuve

Le fait que le froid ait remplacé les chaudes journées d’été n’empêche en rien le plaisir que vous prendrez en lisant Une Longue Canicule, premier roman graphique d’Anne Villeneuve et tout premier roman graphique dans un coffret Le Fil Rouge. Ce fût un réel plaisir de découvrir l’univers créé par Anne et d’en apprendre plus sur ses inspirations, son travail et les thématiques qui l’interpellent. Voici l’entrevue que nous avons réalisée en août avec l’auteure. À quoi ressemble votre processus créatif ? Est-ce que les mots viennent avant les images ? C’est un joyeux mélange des deux.  Ce processus avait l’habitude de me stresser auparavant, mais j’ai trouvé une façon qui me convient bien.  Je laisse venir les idées, je ne censure rien.  Je dessine quand les images me viennent, j’écris quand ce sont les mots.  Je consigne tout sur mes calepins à dessin.  C’est un processus très long, mais nécessaire et, au final, agréable.  J’ai comme habitude de ne pas m’arrêter quand je rencontre un noeud dans mon histoire.  Je laisse de côté et je prends l’histoire …

Se réapproprier son corps, un carré de chocolat à la fois

Dans ce premier livre, Mélodie Vachon Boucher y raconte l’histoire d’une femme qui tente doucement de se réapproprier son corps suite aux trois viols qu’elle a subis au cours de sa vie. Toujours avec sobriété et sensibilité, elle raconte de quelle façon ces viols sont arrivés et comment elle a réagi. Il y a bien évidemment une force dans ce premier livre, et c’est celle de démontrer les facettes méconnues des viols. Mélodie Vachon Boucher a fait le choix de montrer le côté sombre et méconnu des agressions : celles qui sont commises par des copains, par des gens qu’on connait. La notion de consentement parcourt toute l’oeuvre et c’est ce qui en fait, à mon sens, une lecture nécessaire, autant pour les femmes que pour les hommes. Écrit au Je, le livre se lit en moins de 5 minutes top chrono; on ne peut faire autrement que de prendre le temps, de relire et de comprendre toute la force des mots comme des dessins dans ce témoignage. La narratrice se livre avec douceur et …

C’est pas facile d’être une fille !

Aujourd’hui je me fais plaisir, une fois de plus, en vous parlant d’Estelle Bachelard, alias Bach, bédéiste et illustratrice et surtout de ses bandes dessinées : C’est pas facile d’être une fille & C’est pas facile d’être une fille 2. Tout va bien aller. J’ai commencé à lire de la bande dessinée il y a quelques années déjà. M’en offrir une, l’ouvrir, la lire, la rire, la pleurer, la partager et la relire souvent, c’est du bonbon, c’est un cadeau, c’est une brèche qui goûte le bonheur dans le quotidien souvent banal. La semaine dernière, je suis allée à la Librairie Liber située à New-Richmond, un endroit que j’adore. Je savais que le tome II de C’est pas facile d’être une fille, Tout va bien aller venait de sortir. J’étais impatiente de le lire. Dans un café, tout près de la librairie, j’ai ouvert la bande-dessinée et je suis immédiatement plongée dans l’histoire avec une joie immense. Dès les premières lignes je riais aux éclats. Je me souvenais de cette journée, c’était le jour de …

Traduire l’angoisse en images

« This too shall pass. » Dans la vie, j’angoisse. Big time. (Et, par hasard, j’ai trouvé dans la gang du Fil Rouge une bande de filles qui comme moi, « anxiète » souvent. Allô les filles!). Mais ce n’est pas de ça dont j’aimerais vous parler. Catherine Lepage, artiste visuelle originaire de la région de Québec, a publié en 2007 et 2014, les bouquins 12 mois sans intérêt et Fines tranches d’angoisse, tout deux traitant de la dépression et de l’angoisse.   12 mois sans intérêt Ce premier livre, sous titré « Journal d’une dépression » relate une épisode de dépression qu’a vécue l’auteure. La force des romans graphiques réside dans l’agencement parfait des images et des courtes phrases, et ça, Catherine Lepage le maîtrise parfaitement. Les mots font échos aux images et vice-versa. Les images parfois comiques, toujours ludiques, sont en adéquations avec le sujet très sérieux. Tout n’est pas noir et, par chance, Lepage réussit à poser un regard critique très juste sur sa situation, sans se victimiser et sans tomber dans les clichés que l’on entend toujours sur la dépression. J’ai particulièrement aimé les …