Littérature canadienne
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Courtepointe: une histoire délicatement tissée

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C’est un tout petit livre, court et au format étroit qu’est Courtepointe de Theresa Kishkan. C’est d’abord et avant tout l’illustration sur sa couverture qui a capté mon attention: le portrait coloré d’une jeune femme d’une autre époque. La quatrième de couverture me promettait une plongée dans une quête identitaire et le retour aux sources d’une jeune canadienne d’origine rom, qui, après la restauration d’une courtepointe transmise aux femmes de sa famille de génération en génération, décide d’entreprendre un voyage au cœur de l’Europe centrale. Le sujet me semblait ambitieux pour l’épaisseur du roman, et c’est avec curiosité que j’avais envie de me plonger dans l’univers des Roms.

Dès les premières pages, on découvre cette fameuse courtepointe qui accompagne Patrin dans sa quête d’identité. Grâce à l’écriture fine et simple, on sent son odeur de laine et de fumée, on touche les différents tissus qui la composent, on voit ses couleurs délavées et sa bordure élimée. On comprend d’emblée que cette courtepointe est un legs précieux pour Patrin et qu’elle contient plus que des souvenirs de famille. Elle retrace, en fait, avec ces divers motifs, les chemins empruntés et les endroits visités par ses ancêtres nomades qui étaient Roms, auparavant appelés gitans ou tziganes.

« […] en moi-même, j’étais déterminée à ce que ma courtepointe ne subisse jamais de nettoyage. Elle recelait tout ce que je possédais de ma famille du côté paternel – sa fumée, sa carte secrète, le poids des mains d’une femme rom au début du 20e siècle, la vapeur qui s’échappait de sa marmite; et en son cœur, les retailles d’une cape, la housse d’un matelas, une couverture usée. »

 « Tu sais quoi? Ce n’était pas une question, mais l’expression d’une découverte. Je pense que cette courtepointe est une carte. »

Et c’est le point de départ d’un voyage touchant raconté grâce à une écriture portée sur les sens et sur l’introspection. On parle d’origines, d’ancêtres, mais on y parle aussi de découvertes et surtout d’acceptation de soi. Les courts chapitres nous font voyager entre quatre moments charnières de la vie de Patrin : le décès de son père, son premier voyage en Europe à la suite de ce deuil, le décès de sa grand-mère paternelle et son voyage en Tchécoslovaquie sur les chemins empruntés par ces ancêtres. C’est une histoire que je qualifierais de délicate, sans grande intrigue ni rebondissements, mais qui se dépose en nous doucement. Elle donne envie de s’attarder au détail des choses, du quotidien, de redonner un sens aux traditions et de la valeur à certains objets qui habitent nos vies.

Courtepointe et son histoire sont pour moi une sorte d’hommage et de reconnaissance pour ces Roms dont je sais encore si peu de choses. Je ressors de cette lecture avec l’envie d’en savoir plus sur eux, sur leur culture et leur histoire. J’en ressors aussi avec une envie folle de fabriquer quelque chose de mes mains, quelque chose qui pourrait traverser les âges comme la courtepointe de Patrin. J’ai d’ailleurs déjà commencé à rassembler des bouts de tissu!

Et vous, quel livre vous a inspiré pour créer?

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