À quoi ressemblerait le monde si tout d’un coup la femme était considérée comme le sexe fort sur la planète? Naomi Alderman tente de répondre à la question en créant une œuvre fictionnelle et fantastique intitulé Le pouvoir. Ce livre est partout, sur toutes les tablettes des palmarès en librairie et sur tous les réseaux sociaux. C’est sans doute car ce livre, dont la portée féministe est si forte, est important de nos jours. On est loin de La servante écarlate, une histoire fascinante que j’ai adorée, où les femmes sont réduites à des machines à bébés ou à des esclaves. C’est un livre où chaque femme peut y trouver un peu de réconfort, une histoire qui démontre la société patriarcale chute vers l’ascension des femmes.
Une histoire différente
Le pouvoir raconte le moment où les jeunes femmes développent une nouvelle capacité : une sorte d’énergie électrique sortant de leurs mains et la capacité d’envoyer des chocs au toucher. Ce pouvoir est créé par un fuseau qui s’apparente à un organe. Chaque femme et certains hommes le possèdent. Ce pouvoir se manifeste à travers l’histoire au début du roman chez les jeunes femmes seulement. Celles-ci ont la capacité de transmettre ce pouvoir à toutes les autres femmes, ainsi, il s’étend donc à une vitesse hallucinante, dont personne ne peut empêcher la progression. Peu-à-peu, la sphère sociale va changer, les hommes vont devenir le sexe faible partout à travers le monde et les femmes vont enfin utiliser leur nouvelle habileté pour modifier les failles sociales qui bouleversent le quotidien des femmes depuis toujours.
Une réalité pas trop loin de la nôtre
Le livre débute et finit sur une correspondance entre Neil et Naomi, 5000 ans plus tard. Ils dialoguent sur les événements qui précèdent un cataclysme, où, à la suite de cet évènement le patriarcat s’est officiellement dissipé. Les deux semblent s’entendre sur le fait qu’on serait mieux avec une société patriarcale, car les hommes ne sont pas assez respectés dans cette réalité. Il va sans dire que rien ne semble idéal, et c’est une vision un peu pessimiste de voir qu’il n’y aura jamais de juste milieu et d’égalité des sexes. Par contre, le cœur du roman est rafraîchissant par sa nouveauté et par la diversité des segments du livre.
«Le pouvoir» pour toutes
L’autrice conduit son histoire à travers plusieurs personnages. Tout d’abord, il y a Allie, une jeune fille adoptée par un couple aisé. Elle va se révolter pour se sauver et s’enfuir pour se réinventer sous le nom de Ève, mère Ève. Son ascension sera grandiose. Ensuite, il y a Margot, mère de deux jeunes filles et politicienne. À travers sa carrière, elle devra contrôler son pouvoir, celui de ses filles et celui des autres filles des États-Unis à la fois. Roxy est londonienne, elle est la fille d’un criminel, son pouvoir est l’un des plus puissants du livre. Si elle s’éloigne un peu de ses racines, elle y reviendra plus forte que jamais et prendra le contrôle des affaires familiales, mais à quel prix ? Tunde est le seul homme sur qui on se concentre à travers cette histoire, il est journaliste et s’allie rapidement aux femmes.
Le livre est un véritable page turner. Il est difficile de s’arrêter, car la fin d’un chapitre nous invite toujours à continuer et découvrir la suite. L’histoire est construite sous un countdown ce qui met l’accent sur le suspense de l’histoire et l’envie de se rapprocher de la fin et à la fois s’en éloigner pour allonger le plaisir. C’est un livre important, car il reflète une réalité où la peur n’est plus une option pour les femmes. Elles ne craignent plus de se faire rabaisser ou exploiter, cet aspect du livre réconforte particulièrement la femme que je suis.
C’est un livre vivant que je recommande à tout le monde, tous peuvent y prendre un énorme plaisir à le lire. C’est une parfaite lecture d’été qui vous fera du bien.
Quelles sont vos œuvres féministes favorites ?
Ça fait longtemps que je le vois partout mais là, tu m’a donné envie
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