Littérature canadienne
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La servante écarlate : une dystopie d’actualité, sur papier comme à l’écran

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On parle beaucoup, ces temps-ci, de la pertinence de plusieurs œuvres de fictions dystopiques. Malheureusement, à l’ère de Donald Trump, de nombreux livres de science-fiction semblent pâlir lorsque comparés à la réalité absurde du paysage politique américain. C’est peut-être pourquoi Hulu a décidé d’adapter l’œuvre de Margaret Atwood La Servante Écarlate (v.o. The Handmaid’s Tale) plus de 30 ans après sa publication originale.

Étant une grande fan de l’auteure canadienne, j’ai décidé de lire le roman et de le comparer à la série.

Le synopsis

Dans une société totalitaire où la religion domine sur la politique, les femmes sont maintenant divisées en trois classes : les Marthas, qui sont chargées de l’entretien et de la cuisine, les Épouses, qui sont les seules femmes à avoir un peu de pouvoir et qui dominent sur la maison, et les Servantes Écarlates dont le seul rôle est la reproduction.

Les femmes ne peuvent plus lire, plus écouter de musique, elles doivent chacune porter un uniforme typique à leur caste. Celles qui sont jugées comme étant trop vieilles ou encore infertiles sont déportées dans des colonies, et ce sont elles qui sont chargées, par exemple, de manipuler des déchets hautement toxiques. C’est dans cet univers qu’évolue June, une servante écarlate rebaptisée Defred (ou Offred, selon la version). Le lecteur navigue entre le présent et le passé de cette jeune femme, en entrevoyant les changements radicaux peu à peu apportés à la société.

La série versus le livre

Bien que nettement adaptée au monde moderne, principalement dans les « flashbacks », la ligne directrice reste la même. Certaines problématiques sont mises en évidence plus puissamment dans la version télévisée : le féminisme, les émissions de gaz de carbone, etc.

La trame sonore apporte véritablement une toute autre dimension. Par exemple, la musique, notamment avec Kylie Minogue et Peaches, vient sexualiser certaines scènes afin de bien marquer le contraste entre le temps « d’avant » et le présent aseptisé et contrôlé.

Souvent, on remarque que les lumières sont tamisées à l’intérieur, que tout est sombre dans la maison, mais que l’éclairage est cru et brutal à l’extérieur, peut-être, car les femmes sont toujours surveillées, scrutées et jugées.

La manière dont la caméra capture des plans rapprochés des expressions faciales de chacun des personnages aide grandement à saisir le tumulte interne vécu par les protagonistes.  À cela s’ajoute le monologue mental de June et les nombreux « flashbacks », qui aident à expliquer au spectateur ce qui a pu se passer pour que le monde en vienne à cette « solution » drastique et radicale.

Verdict

Il est rare qu’une adaptation cinématographique capture aussi bien l’atmosphère et le propos d’un roman que la version en télésérie de La Servante Écarlate. Si le visionnement est ardu, c’est parce qu’il est particulièrement difficile de digérer autant de douleur à la fois, ce qui est aussi vrai à la lecture du roman de Margaret Atwood (je devais m’arrêter presque à chaque chapitre pour « reprendre mon souffle »). Honnêtement, visualiser et lire ce chef-d’œuvre à une époque où l’on a parfois l’impression de régresser au niveau des droits des femmes et des minorités, ça laisse présager le pire…

Bref, je vous le conseille fortement si vous voulez réfléchir à des enjeux primordiaux. Mais attention! Le processus peut être hautement déprimant.

Connaissez-vous des romans dystopiques se rapprochant étrangement de notre réalité moderne? Si oui, lesquels?

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