Littérature québécoise
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La triste histoire de la Corriveau

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La légende raconte qu’elle aurait tué jusqu’à sept maris. Coup de hache, empoisonnement, plomb fondu dans l’oreille… L’histoire de la Corriveau a évolué à travers les siècles et les soirées de contes au bord du feu. Chaque conteur en rajoutait un peu afin de rendre son histoire plus croustillante. On alla même jusqu’à la décrire comme une sorcière. Il était grand temps que quelqu’un remette les pendules à l’heure. Monique Pariseau a réussi ce tour de force avec son roman La Fiancée du vent.

Quand l’histoire prend vie

J’ai vécu à travers les pages de ce livre le quotidien des habitants de la Nouvelle-France et la conquête britannique. Monique Pariseau ne se contente pas de nous dérouler une liste de noms, de lieux et de dates. Elle nous offre une immersion dans ce conflit qui a marqué notre passé et qui a fait de nous le peuple que nous sommes aujourd’hui. J’ai assimilé des informations qui ne m’étaient jamais rentrées dans la tête pendant mes cours au secondaire. J’ai d’ailleurs pris connaissance d’événements dont on évitait de nous parler dans les cours d’histoire.

En s’inspirant des faits et des témoignages de l’époque, Monique Pariseau a su cerner et forger la personnalité de cette légende québécoise. Les pensées et les émotions des personnages sont transmises avec un réalisme saisissant. Les descriptions teintées de poésie mettent comme un baume sur ce récit tragique. Sa plume est très sensible et nous garde accrochés à l’histoire.

Un récit encore plus marquant que la légende

La Fiancée du vent est un récit qui m’a profondément marquée. Au début, j’étais très intéressée d’en apprendre plus sur la façon dont vivaient nos ancêtres. Mais plus l’histoire avançait, plus j’étais peinée et fâchée de découvrir le sort injuste qui s’acharnait sur l’héroïne. Marie-Josephte était une femme moderne née à la mauvaise époque. Son comportement l’ostracisait. Elle voulait être libre comme le vent et se permettait des libertés mal vues pour les femmes. Les habitants la trouvaient étrange, la jalousaient, la détestaient. La machine à ragots fit des ravages.

L’histoire prend une tournure désastreuse lorsqu’elle épouse son deuxième mari, Louis Dodier. Je me suis mise à détester cet être vil et manipulateur. Je l’ai haï, je souhaitais que Marie-Josephte s’enfuie, que Dodier disparaisse de sa vie. Je savais bien que ça viendrait. Car je ne lisais pas ce livre par hasard. Je connaissais déjà l’histoire de la Corriveau. La vraie. Pas celle qu’on racontait jadis pour faire peur aux enfants.

Je savais que ce que je lisais s’était réellement produit. Même si la conclusion était inévitable, je ne pouvais m’y résoudre. Après avoir terminé ma lecture, je ne me sentais pas prête à embarquer dans un autre roman. J’étais dans cet état qu’on appelle le book hangover. La Fiancée du vent avait marqué mon esprit.

Ce qu’il me reste en bout de compte

À la fin du récit, je me sentais tellement choquée et envahie d’un sentiment d’injustice, que j’étais exténuée, troublée même. Mais étrangement, derrière la colère et la tristesse, je ressentais également un bien-être. De la reconnaissance, surtout. Je me considérais chanceuse de vivre à notre époque où, même si nos libertés peuvent encore être limitées, j’ai le loisir d’aller où je veux et d’agir comme il me plaît. Le mouvement féministe rappelle souvent les injustices et tout le travail qu’il nous reste à accomplir. Mais moi, je contemple tout le chemin que nous avons parcouru et j’en suis reconnaissante.

Vous est-il déjà arrivé de lire un livre qui vous fait prendre conscience de cette chance que nous avons dans la vie?

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