Régine regarde son petit frère Anatole pleurer, pleurer et pleurer, sans jamais s’arrêter. Elle n’en peut plus de le voir souffrir ainsi. Elle décide donc d’essayer de comprendre la raison derrière cette pluie de larmes. Avec beaucoup de bienveillance, cette petite fille ouvrira son cœur à Anatole et avec l’aide de leur père, Anatole retrouvera le sourire.
Premier roman jeunesse de Stéphanie Boulay, que nous avions connu en littérature grâce à ce très beau À l’abri des hommes et des choses, Anatole qui ne séchait jamais est illustré par la talentueuse Agathe Bray-Bourret. C’est une œuvre exceptionnellement importante en littérature jeunesse au Québec et je me réjouis énormément de cette publication. Elle brise des stéréotypes qui persistent et ouvre la porte à de belles et nécessaires discussions avec les enfants.
C’est avec son langage coloré, ses images évocatrices et sa grande douceur que Stéphanie Boulay prend la plume pour nous raconter cette histoire familiale qui porte sur les questionnements identitaires. On craque pour sa façon bien singulière de raconter des émotions d’enfants et de se mettre à la place des petits. Je suis arrivée à saisir parfaitement ce que ressentait le petit Anatole et même à être bouleversée par cet enfant souhaitant tout simplement être lui-même.
Le père a aussi une place importance dans cet album, celui-ci étant troublé comme sa fille de ne pas comprendre pourquoi Anatole souffrait. C’est avec beaucoup d’amour et de respect pour ses enfants qu’il se met à accepter les désirs et les besoins d’Anatole, et ce, sans jugement. C’était beau de voir les membres de cette famille unie qui tentent du mieux qu’ils peuvent de s’aimer pour ce qu’ils sont, au creux du cœur.
Les illustrations d’Agathe Bray-Bourret sont aussi très jolies et viennent bien appuyer le propos. C’était la première fois que je découvrais le travail de cette illustratrice et j’avoue avoir bien aimé la façon qu’elle a choisi de démontrer la tristesse d’Anatole.
L’ère de l’ouverture
Il y a une belle ouverture en littérature jeunesse en ce moment au Québec et c’est tant mieux. Plus il y aura d’œuvres qui briseront les stéréotypes de genre et qui aborderont des questionnements identitaires, moins les enfants vivant avec des questionnements et des troubles comme celui d’Anatole se sentiront seuls. En plus, il sera facile pour les adultes de les comprendre et pour les enfants de les accepter. Je me réjouis de savoir que cet album aura une longue vie, qu’il fera réfléchir et ouvrira les consciences dans les écoles, garderies et maisons.
Album parfait pour ouvrir la discussion sur des questions identitaires et de genres, Anatole qui ne séchait jamais devrait se retrouver dans toutes les bibliothèques d’école, ne serait-ce que pour mettre des mots sur des émotions que plusieurs vivent sans parvenir à les nommer.
Avez-vous d’autres suggestions d’albums jeunesse qui brisent des stéréotypes?
Le fil rouge remercie les éditions Fonfon pour le service de presse.