On connaît Jonathan Roberge pour son humour mordant et grivois. Que ce soit sur le web ou à la radio, l’humoriste québécois n’y va jamais de main morte quand vient le temps d’aborder différents sujets. Je l’ai découvert avec sa série web Fiston, dans laquelle il s’est filmé en train de donner des « conseils » à son fils sur divers sujets de la vie.
Son humour vient beaucoup me chercher. J’apprécie particulièrement ses références, étant de la même génération que lui. Je n’ai jamais écouté ses chroniques radiophoniques sur les ondes d’Énergie 94.3, d’où proviennent les textes du Petit Roberge un petit peu illustré, mais j’ai été emballée lors de la sortie du premier tome en 2017, et encore plus pour le deuxième tome en 2018.
«Ami(e) n. m. ou f.
[…]La vérité, c’est que lorsque tu es un enfant, un ami désigne quelqu’un avec une piscine. Alors que quand tu es un ado, un ami représente quelqu’un qui a un char. Et une fois adulte, un ami correspond à quelqu’un qui possède un chalet.» (Tome 2, p. 11)
Des sujets variés
Les livres sont construits comme des ouvrages de référence, clin d’œil au Petit Robert illustré, et on peut lire une centaine de définitions dans le premier volume (plus de 80 pour le deuxième). Avec l’aide de Mathieu Genest, Jonathan Roberge nous offre sa définition de l’adolescence, de l’homme, du Yoga, de l’hiver, de Donald Trump, des toilettes publiques, en passant par le shower de bébé, les lumières de Noël et le Canadian Tire.
Chaque texte fait de 2 à 4 pages, ce qui permet de passer rapidement d’une définition à l’autre. L’auteur l’a dit lui-même: c’est un bon livre de toilette! On le laisse traîner dans la salle de bain afin d’en faire profiter nos invités ou on l’emmène lors d’une fin de semaine au chalet entre amis. On peut aussi le garder pour soi sur la table de chevet et rire un bon coup avant d’aller au lit.
«Malade adj.
Adjectif employé pour décrire un humain qui parle comme Pierre Bruneau par la faute de ses ancêtres ayant eu l’excellent flash, il y a 500 ans, de venir faire du camping dans de la slush.» (Tome 2, p. 116)
L’humour qui fait du bien
Ce n’est certes pas de la grande littérature, mais c’est un ouvrage qui fait du bien à consulter. Si on a envie de rire aux larmes, de se divertir ou de simplement sourire, on tient le bon livre. Jonathan Roberge me fait mourir de rire quand il décrit avec irritation le concept d’une fête d’enfant. Dans ma tête, j’entends sa grosse voix expliquer qu’une fête d’enfant prend trop souvent «la forme d’une cérémonie digne des obsèques d’un pharaon».
L’auteur enrobe allègrement ses propos d’une ironie tordante qui nous fait éclater de rire aux deux phrases. Il réussit à aller chercher la référence que la majorité des gens pourra comprendre et à laquelle elle pourra s’identifier. C’est vrai que les sujets s’adressent à une tranche d’âge plus spécifique, mais tout le monde peut y trouver son compte.
«Bébé n. m.
[…] Il se peut qu’un bébé, de temps en temps, soit affreusement laid. Il est donc important de bien jouer ses cartes devant un couple qui te présente leur brouillon de bébé, aussi mignon qu’un vieux pug avec une haleine d’usine d’épuration.» (Tome 2, p. 32)
Jonathan Roberge est cru et incisif dans ses textes, mais il ne faut pas le prendre au premier degré. Je crois que ça vaut la peine, pour ceux et celles qui ne sont pas familiers avec son humour, d’aller jeter un coup d’œil à ses capsules web ou encore de l’écouter à la radio pour comprendre le personnage et apprécier pleinement l’un des deux tomes du Petit Roberge un petit peu illustré. Ça aide aussi à ne pas se prendre trop au sérieux, à décrocher et à s’amuser avec une lecture plus légère.
Et vous, les ouvrages humoristiques font-ils partie de vos lectures?