Bande dessinée et roman graphique
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Montréal, fin 1950: nostalgie de l’âge d’or du jazz à travers le hasard et la fatalité

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J’adore les bandes dessinées pour tant de raisons. Ces auteurs et artistes dessinateurs réussissent l’exploit de nous permettre de lire un film, carrément. Pour ma part, c’est ainsi que je vis mon expérience bédéesque. J’entre dans un univers où mon imagination a le loisir d’errer dans une création d’autrui, là où les personnages et les lieux sont déjà explicités pour moi et où il ne me reste plus qu’à me délecter, page après page, de ces traits de crayons, ces couleurs, ces cases et ces onomatopées!

Nostalgie d’une époque glorieuse

Une autre chose que j’aime beaucoup, c’est quand les bédés deviennent soudainement des petits recueils d’histoires. C’est ce que j’ai eu le plaisir de vivre lors de ma lecture de La femme aux cartes postales, de Jean-Paul Eid et Claude Paiement. Cette complexe histoire en deux temps narratifs nous fait d’abord suivre les pas de Rose, une jeune Gaspésienne qui gagne Montréal en 1957 afin de réaliser son rêve de devenir chanteuse jazz.

Ce voyage dans le temps est tout simplement extatique. J’admets avoir une affection particulière pour cette époque festive d’extravagance, de musique jazz et d’enseignes lumineuses et colorées dans les grandes rues urbaines, et c’est précisément ce que la bande dessinée nous donne à lire, à voir et à vivre. Même en nuances de gris, je vois les couleurs flamboyantes du Montréal d’antan, et j’entends la musique et même les voix des personnages. Je me délecte des clins d’œil historico-culturels aux débuts du rock’n roll, par exemple, avec la brève mais amusante apparition d’un jeune Robert Charlebois arrogant, mais déterminé. Vraiment, La femme aux cartes postales nous convainc sans difficulté de voyager dans le temps avec elle et de savourer chaque habile détail de chaque page.

L’éternelle question du hasard versus la fatalité

En parallèle, c’est en 2002 qu’on suit le chemin de Victor, cet homme orphelin qui apprend par un tragique hasard l’existence de son frère. Bien sûr, à travers la progression du récit, le lecteur récolte quelques indices par-ci par-là afin d’en arriver à comprendre ce qui relit ces deux trames narratives. C’est d’ailleurs l’une des principales forces de cette bande dessinée: le thème de la dichotomie entre hasard et fatalité.

Personnellement, je me prends souvent d’une affection particulière pour les récits qui abordent ce thème. Pour ceux qui ont lu Watchmen ou vu la série Lost, vous serez satisfaits d’y retrouver le même genre de questionnement existentiel. Je ne peux trop élaborer sur comment cela se déploie dans le cas de cette bande dessinée sans divulgâcher, mais je dirai seulement que si vous aimez les histoires avec un punch, vous serez bien servis! Cette oeuvre magnifiquement dessinée et bien ficelée nous appelle dans un voyage temporel et émotionnel à travers un Montréal qui habite trop peu notre imaginaire collectif. J’espère que vous apprécierez vous promener entre les mystères de ces histoires intimement liées!

Quant à vous, une bande dessinée vous a-t-elle déjà particulièrement marqué de par son habile reconstruction d’une époque révolue?

Un commentaire

  1. Super article ! Je connais mal le monde de la BD mais j’avoue que j’aimerais bien lire des romans graphiques de cette qualité ! Merci pour ce bon moment que vous nous offrez !!!

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