J’ai une affection particulière pour tout ce qui entre dans la catégorie de littérature québécoise. J’aime encourager les auteurs d’ici qui n’ont rien à envier aux autres auteurs francophones. Je choisis la plupart du temps des œuvres récentes, mais il m’arrive de me laisser tenter par des livres plus anciens. Publié en 1938, Trente arpents de Philippe Panneton, plus communément appelé Ringuet, est un de ces classiques québécois indémodables qui traverse les époques.
Un homme et sa terre
On suit Euchariste Moisan à travers les années, passant d’un jeune homme plein d’ambition et de volonté à un vieil homme borné et étouffé par sa vieillesse. Au fil des saisons, des enfants et de la rude vie d’un homme de campagne, ce personnage se perd et ne finit que par vivre à travers sa terre, son véritable amour. Cette terre, qui lui a été léguée par son oncle, devient sa seule raison d’exister et c’est pour elle qu’il fait des choix qui briseront tout ce qu’il a bâti, y compris lui-même.
« Il était content de savoir que tous les hivers se passeraient ainsi, quiètement. Il acceptait sans déplaisir cette immobilité à laquelle l’hiver nordique condamne les êtres et les choses. »
Sa vie, qu’il pensait être un grand fleuve tranquille et constant, se transformera au fil des années. Ce qu’il pensait contrôler lui échappera, en grande partie à cause de l’industrialisation et de l’exode rural.
Une saison à la fois
Ce que j’ai préféré de ce roman, c’est que, sous une histoire simple en surface, se cachent des relations et des humains complexes et captivants. Leur histoire se divise en quatre parties, représentant les quatre saisons : le printemps, l’été, l’automne et l’hiver. La vie d’Euchariste est donc elle-même divisée comme chacune des années qu’il a vécues, par les saisons qui ont influencé sa vie sur une terre.
Pour être honnête, je ne pensais pas apprécier autant ma lecture, et pourtant, les pages se sont tournées toutes seules, jusqu’à la toute dernière. C’est un livre qui représente si bien la vie d’autrefois qu’il accentue le fait que, malgré le contexte différent, l’être humain ne change pas vraiment. Les personnages sont attachants dans leur imperfection, et il est facile de se laisser emporter, comme eux, dans le cycle infini de la vie sur une terre.
Je vous suggère ardemment de lire ce livre, que ce soit par amour du Québec d’autrefois et de notre passé, ou tout simplement par amour d’une bonne histoire.
Et vous, quel est votre classique littéraire québécois préféré?
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