Auteur : Catherine Bond

Celle qui va tout lire Fred Vargas te salue

Dix ans après tout le monde (estimation vague de personne qui ne se souvient plus de ses cours de statistiques), j’ai ENFIN appris l’existence de Fred Vargas. Avant d’être libraire, métier que je pratique depuis environ 2 ans, je n’avais jamais entendu parler de Fred Vargas. Pourtant, depuis que je sais lire, j’ai une fascination pour (à peu près) tous les types de romans dits « de genre », des romans de science-fiction aux romans policiers, les romans noirs, etc. Au primaire, j’étais tellement fangirl de la série Arthur et Andréa-Maria de Chrystine Brouillet. Quand j’ai appris que la Courte échelle en avait fait deux éditions intégrales, j’ai un peu crié (puis je me suis dépêchée de les commander). C’est pour cette raison que j’ai trouvé étrange de n’avoir jamais porté attention à elle, cette fameuse Fred Vargas que mon ancienne collègue Isabelle (coucou Isa!) adorait par-dessus tout! J’ai donc décidé, le mois dernier, de commencer à découvrir son univers. Plutôt que de commencer par ses plus connus, ou bien par le plus récent, Temps glacières (que …

CIEL, une série!

Imaginez une société où il existe une entité artificielle, créée de toutes pièces par les humains, en charge de toutes les télécommunications et de toute la gestion des machines. Allons plus loin. Imaginez que cette entité, nommons-la CIEL (en référence à tous les nuages de données), après quelques mois d’observations passives, remarque que la population humaine est responsable de la disparition d’innombrables espèces animales ainsi que de la destruction de leur environnement. Imaginez maintenant qu’elle décide de changer la donne et de reprendre le contrôle de toutes les télécommunications, des drones de surveillance, des véhicules, même des balayeuses, bref de toutes les machines, et qu’elle choisisse de mettre fin au règne des humains sur Terre. C’est entre autres cela, 1.0 L’hiver des machines, le premier tome de la série CIEL de Johan Heliot. On découvre l’objectif du CIEL au fil des aventures de cinq membres d’une même famille qui tentent désespérément de se retrouver alors que les machines les en empêchent. Tous ces personnages évolueront dans des milieux où les lecteurs et lectrices pourront découvrir …

Harry Potter à l’école de la philosophie

Après presque deux mois d’absence du blogue (ah! les obligations de la vie!), je reviens en force pour vous parler d’un de mes sujets préférés de tous les temps : l’univers d’Harry Potter. J’entends déjà les moldus se plaindre : « Pas encore! Heille, fille, vas-tu en revenir, de Harry Potter? ». Eh bien, non. Je serai une représentante de Poufsouffle jusqu’à la fin de mon existence! Toutefois, je ne suis pas ici aujourd’hui pour vous parler de la meilleure maison de Poudlard, mais bien pour vous faire découvrir un texte formidable : Harry Potter à l’école de la philosophie de Marianne Chaillan, publié aux éditions Ellipses. Après la lecture de son ouvrage, vous pourrez convaincre les puristes littéraires que les ouvrages de fantasy (de fantastique, de science-fiction ou de tout autre genre considéré par certains comme « moins littéraires ») ne sont pas débiles, et même qu’il y a une certaine profondeur à la série de J.K. Rowling, aussi profonde que l’analogie de la caverne de Platon! (Dans vos dents, les puristes!) L’hypothèse que pose Marianne Chaillan, chargée de cours en …

Les effets des Fables sur le stress

La relation que j’entretiens avec les Fables de Jean de La Fontaine m’est très chère. Nous sommes de vieux amis qui ne se sont jamais vraiment quittés. Voyez-vous, depuis que je suis haute comme quatre prunes, mon minuscule papounet de près de deux mètres me lisait et relisait quelques fables avant d’aller me coucher. Il me les lisait dans une édition de 1930, toute déchirée et réparée sommairement grâce à des bouts de papier collant transparent abusivement lustré. J’avais même un CD avec une vingtaine de fables racontées par Albert Millaire pour quand mon papa n’était pas là ! (Ma maman me lisait plein d’autres livres aussi, évidemment !) Vous imaginez bien que lorsque je suis arrivée en cinquième année et que mon enseignante, Caroline, avait demandé à la classe d’apprendre à chaque semaine une fable différente, j’ai pouffé de rire en morvant probablement un peu: bébé fafa! Je n’avais qu’à ressortir mon album et demander à mon papounet de me les faire réciter lorsque nous irions faire l’épicerie avec Grand-maman! J’ai donc passé de belles fins de semaine à …

Disney nous a menti

« This is not a women’s issue, this is not an Aboriginal issue. This is a human tragedy, and this is a national disgrace. » – Dawn Harvard, 4 octobre 2013 Il y a des choses dans la vie que j’ai de la difficulté à comprendre ou à accepter. La majorité d’entre elles sont plutôt inoffensives, bien qu’extrêmement énervantes. Les gens qui parlent en classe sans lever la main. Les clients qui ne me répondent pas lorsque je leur dis bonjour. Les documents officiels en Comic Sans MS ou en Papyrus. Mais il existe d’autres sujets, définitivement plus dangereux ou insidieux, qui me font perdre toute foi en l’humanité. L’intimidation. Le racisme, le sexisme, disons l’intolérance. L’anti-intellectualisme. Et le sujet dont je veux vous parler aujourd’hui, c’est-à-dire l’absence d’enquête indépendante sur les meurtres et disparitions de femmes amérindiennes et innues au Canada depuis 1980. Et je pense que cela devrait vous fâcher aussi. Dans son essai Sœurs volées: Enquête sur un féminicide au Canada, Emmanuelle Walter, une journaliste indépendante installée au Canada depuis quelques années, a constaté …

Hommage aux grands-parents

J’ai eu la chance, le mois dernier, de lire en exclusivité le premier roman jeunesse de Normand Boisvert, intitulé Vert de peur. (Je suis tellement V.I.P., cela m’émeut.) C’est une de mes collègues, qui connaît mon engouement pour la littérature jeunesse, des cartonnés aux romans post-apocalyptiques si populaires auprès des jeunes adultes d’aujourd’hui (dont je fais partie, j’imagine), qui m’a conseillé celui-ci. Ce n’est pas pour rien que je porte fièrement un macaron où on peut lire «J’ai 5 ans», hein.[1] Je vous fais un très bref résumé de Vert de peur: le grand-père de Julien, Marcel, est placé dans un foyer d’accueil puisqu’il souffre depuis quelques mois de la maladie d’Alzheimer. Julien est désespéré, puisque son grand-père est aussi son meilleur ami, son confident. Son papi, tout aussi désespéré d’être placé en foyer d’accueil, entraîne son petit-fils, ainsi que les lecteurs, en plein cœur de la forêt où vivent de monstrueuses créatures et où ils apprendront à s’aimer encore et toujours plus. Je ne vous en dis pas plus… à propos du récit. Par …

Les Misérables sous un oeil nippon

Un manga inspiré des Misérables. Un seul tome d’environ 200 pages. C’est aussi terrible que ce à quoi vous vous attendez. Déjà, l’idée de faire d’une œuvre romanesque de plus de 1500 pages un manga d’un peu plus de 200 est risquée. Deux maisons d’éditions s’y sont essayées, pour le meilleur et pour le pire. (Je vous en parlerai peut-être une autre fois.) Je préfère me concentrer sur cette fantastique adaptation et sa magnifique préface! Oui, oui, la préface. J’ai eu envie de vous la faire lire en entier mais, ayant peur des représailles (notamment des défenseurs (tout à fait légitimes) des droits d’auteurs), je n’en citerai que quelques passages particulièrement éloquents. Du bonbon, vous dis-je! Avant même la préface, la première chose que l’on lit en ouvrant le volume est une liste illustrée des personnages principaux du manga avec une petite description pour chacun d’entre eux. Déjà, ça ne commence pas bien. Est-ce que cela signifie que même les grandes lignes du récit ne sont pas claires? Que moins de dix personnages, c’est trop …

Ta Mère et le tournage du Shining

Dans la pléthore de films d’horreur inspirés de romans ou de nouvelles de Stephen King, le Shining de Stanley Kubrick règne en maître au-dessus de The Mist et de la Chambre-je-ne-me-souviens-plus-du-nombre. Bien qu’il ne soit honnêtement pas mon préféré [i], et bien moins terrifiant que le livre, difficile de passer à côté. Le jeu d’actrice passablement moyen de Shelley Duval, Jack Nicholson qui joue, comme toujours, son propre personnage (nommé pour les besoins de l’adaptation cinématographique Jack Torrance), la très célèbre citation « Here comes Johnny », les millions de prises qu’ont dû refaire les acteurs pour satisfaire les besoins de Stanley Kubrick [ii]: tout un mythe s’est créé autour de cette adaptation. Et tous ces éléments mythiques sont repris, déformés et réécrits dans Igor Grabonstine et le Shining de Mathieu Handfield, publié cet automne aux Éditions de Ta Mère. Publicité gratuite de Matante Catherine: Si vous ne connaissez pas encore les Éditions de Ta Mère, c’est le bon moment pour les découvrir! Leur rentrée littéraire d’automne a été exceptionnelle: ils ont fait paraître deux essais de …