Auteur : Clara Lagacé

J’aime les librairies usagées!

Très tôt, mon père m’a introduite au plaisir de parcourir les rangées des librairies usagées. En chemin pour la visite familiale dans le Bas-du-Fleuve, on arrêtait diner et bouquiner sur la rue St-Jean à Québec. Au début, on cherchait à compléter notre collection de Tintin en mettant de grands X de la victoire sur la photocopie des titres que mon père trainait dans son portefeuille. Puis, ce fut pour tomber dans les nombreux romans jeunesse que j’avais besoin d’engloutir par dizaine hebdomadairement à douze ans. Aujourd’hui, je cherche, et je trouve de tout! Du haut de mes 23 ans, j’ai eu la chance de beaucoup voyager. Peu importe si je me retrouve le long de la Thames, de la Seine ou de l’océan Pacifique à Lima, entrer dans une librairie usagée ou flâner devant un kiosque de livres me transporte ailleurs encore. Je me sens bien tout à coup. Je prends mon temps. Je respire. Je lis quelques pages ou bien je ne fais que contempler les échines des livres. Chaque librairie usagée est différente …

Fugues quotidiennes : le pouvoir des nouvelles d’Alice Munro –

Alice Munro révèle le miraculeux dans l’ordinaire. Souvent décrite comme la Chekhov de notre époque, Munro est maître de son art : la nouvelle. Elle relate surtout des vies de femmes. Elle raconte nos voisines, nos sœurs, nos mères, nos amies; bref, elle raconte les gens qu’on connaît. On se reconnaît et on reconnaît les nôtres, les humains, dans ses nouvelles. En effet, elle est une auteure d’un talent indéniable. Trois fois lauréate du prix du Gouverneur général du Canada, Munro a accumulé plusieurs autres prix dont, ça vaut quand même la peine de le mentionner, le très prestigieux Prix Nobel pour la littérature en 2013! Seule canadienne à avoir remporté ce titre. Et une de trop peu de femmes. Je suis grande fan d’Alice Munro! J’ai suivi un cours à son sujet et ça m’a permis de goûter à plusieurs de ses recueils. Pour cet article, je vais faire l’éloge de Fugitives, son onzième recueil de nouvelles qui lui a valu le prix Giller à sa parution, car je le trouve particulièrement savoureux, mais je vous …

La poésie de la ouananiche

  La ouananiche, en ilnue, ça veut dire « celui qui se trouve partout » ou « le petit égaré ». C’est un saumon d’eau douce. C’est aussi le poisson qui se faufile entre les pages du recueil Frayer de Marie-Andrée Gill : le fil qui les unit. Née en 1986 dans la communauté ilnue de Mashteuiatsh, Marie-André Gill a publié deux recueils de poésie. Son premier, Béante, paru en 2012 aux éditions La Peuplade, puis reparu en 2015 aux mêmes éditions, lui a valu en 2013 le Prix littéraire poésie du Salon du livre du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Son deuxième recueil, Frayer, est paru en septembre dernier, toujours chez La Peuplade. Je suis tombée en amour avec la poésie de Marie-Andrée Gill quand j’ai lu et relu et encore relu Frayer. Je faisais mes achats de Noël au Port de tête en décembre dernier et j’ai décidé que moi-même j’avais besoin de quelque chose à me mettre sous la dent; fini les cadeaux pour les autres! Un peu beaucoup au hasard j’ai choisi ce petit recueil de 75 pages. (Bon, faudrait quand …