Auteur : Karina L. Gazaille

Les grille-pain d’Heather O’Neill

Cela faisait longtemps que j’avais La vie rêvée des grille-pain dans ma bibliothèque, beaucoup trop longtemps. Ce fut un délice de livre, ce recueil de nouvelles de Heather O’Neill, anglophone montréalaise. Le fait qu’elle soit anglophone ne l’empêche pas de nous parler en français avec son doux accent lorsque nous la rencontrons, c’est ce que j’ai pu constater lorsque je l’ai rencontrée au Salon du livre de Montréal. La vie rêvée des grille-pain fut finaliste aux prix Scotiabank Giller, et elle a remporté le prix Paragraphe Hugh MacLennan. Nous pouvons également retrouver trois autres titres de Heather chez la maison d’édition Alto. Dans ce recueil qui comprend une vingtaine de nouvelles, on découvre divers personnages inspirés de l’univers imaginatif de Heather. On y retrouve de la magie, de la féerie, de la vérité, etc. Lors de ma lecture, j’ai eu beaucoup de plaisir à découvrir la plume de l’autrice. Elle a une écriture envoûtante. Ces nouvelles se lisent comme des petits contes modernes. Je fus charmée par ses morales qui touchent notre vie de tous …

Un livre québécois par mois : Mars : Alto

En mars, on lit un livre de la maison d’édition Alto! Alto a été fondé en 2005 par Antoine Tanguay. C’est une maison indépendante qui publie principalement des romans et des nouvelles d’auteurs québécois. Elle offre aussi différentes traductions d’auteurs et d’autrices anglophones (Canada, États-Unis, Angleterre et Australie). En plus des romans de grand format, on retrouve aujourd’hui des versions poche de plusieurs de ses grands succès. Pourquoi avoir choisi Alto? Je crois qu’avec cette maison d’édition, j’étais certaine de tomber sur des œuvres dont j’allais apprécier la lecture. Alto n’a pas encore réussi à me décevoir. À chacune de mes lectures, c’est une découverte et une surprise. Ils ont une grande variété de romans, ce qui leur permet de plaire à un large public de lecteurs et de lectrices. Voici quelques suggestions de lecture : Moi, ce que j’aime, c’est les monstres; Emil Ferris (la toute première bande dessinée de chez Alto, et ils ont fait fort. Une BD complètement époustouflante qu’il faut absolument lire!) Hôtel Lonely Hearts; Heather O’Neill De synthèse et Ataraxie; Karoline Georges …

D’la féerie québécoise

J’avais ces deux livres entre les mains, et je voyais des points communs entre les œuvres de ces deux auteur-trice-s. Je me suis alors permis de les rassembler. « Ton tour, pige dans le lac. Le lac est profond. Des hommes, tous les jours, se noient et coulent. Tu plonges. Dans les lacs. Tu n’as pas peur. Tu es grand et fort. Tu tires sur tout ce qui bouge. La reine crie. Éclate, en pétales. Tu restes calme, concentré. De tes gestes calculés choisis une carte. Le valet, les cartes, font des châteaux. Face à découvert, tu me tiens. Je te tiens. Le premier qui rit. » Zoologies, Laurence Leduc-Primeau (p. 16-17, La Peuplade) Zoologies est le tout premier livre de Laurence Leduc-Primeau avec la maison d’édition La Peuplade. Son premier roman a un nom tout aussi intrigant : À la fin ils ont dit à tout le monde d’aller se rhabiller, aux Éditions de Ta Mère. Zoologies était ma première découverte de l’autrice et, dès les premiers micro-récits à tendance poétique, j’ai été charmée. L’univers féerique …

Un livre québécois par mois : Février : La Pastèque

En février, on lit un livre de la maison d’édition La Pastèque ! La Pastèque fut fondée par Frédéric Gauthier et Martin Brault en 1998. Elle édite principalement des romans graphiques, mais nous pouvons constater de plus en plus d’albums jeunesse. Elle est surtout connue pour être la maison d’édition qui publie les bandes dessinées de Michel Rabagliati, Paul. La Pastèque a pour objectif de nous faire tomber en amour avec des scénarios bien construits d’illustrateurs-trices québécois-es et parfois d’autres pays. Pourquoi avoir choisi La Pastèque ? Je vous avoue être sous le charme de leurs créations. Il est rare que je sois déçue de mes lectures et leurs bandes dessinées sont souvent mes coups de cœur. Voici quelques suggestions de lecture : Monsieur Vroum, Etienne Gerin L’oiseau de Colette, Isabelle Arsenault Ada la grincheuse en tutu, Élise Gravel Louis parmi les spectres, Fanny Britt et Isabelle Arsenault (que du beau) Le facteur de l’espace, Guillaume Perreault (un coup de cœur) Rose à petits pois, Amélie Callot et Geneviève Godbout (de la douceur) L’arbragan, Jacques Goldstyn (une belle morale) Le bestiaire des …

Un livre québécois par mois : Janvier : La Peuplade

En janvier, on lit un livre de la maison d’édition La Peuplade! La Peuplade fut fondée en 2006 par Mylène Bouchard et Simon Philippe Turcot. Elle édite des romans, des recueils ainsi que de la poésie. Les thèmes abordés par les auteurs et autrices de la maison d’édition concernent souvent le territoire. Aujourd’hui, la Peuplade publie en France, ce qui permet à nos merveilleux créateurs et créatrices d’histoires de traverser un océan. Pourquoi avoir choisi La Peuplade? Et bien, je vous avoue avoir rarement été déçue par les choix de leurs œuvres. Je me suis souvent plus dirigée vers les romans ou les recueils et j’ai souvent été charmée par mes lectures. Voici quelques suggestions de lectures : Fair-play; Tove Jansson (ma lecture) Le poids de la neige; Christian Guay-Poliquin (le coup de cœur de plusieurs fileuses) Homo Sapienne; Niviaq Korneliussen (une lecture sur le bouleversement identitaire et sur la réalité du Nord) Je ne sais pas penser ma mort; Marisol Drouin Brasser le varech; Noémie Pomerleau-Cloutier (parcours d’une fille estuaire) De bois debout; Jean-François Caron Un long …

En 2019, je lis un livre québécois par mois

Le début de l’année est toujours une période de résolutions et de bonnes volontés! Voici justement les résolutions littéraires des fileuses du Fil rouge! L’une de mes résolutions est de lire PLUS de livres québécois. Ça tombe bien, le Fil rouge a justement le défi de lire UN  livre québécois (ou plus) par mois. Je vous partage également mes autres défis littéraires de l’année dernière que j’avais notés dans un cahier. Je les continue cette année encore, j’essaie même de m’en créer de nouveaux. Le défi Je lis un livre québécois par mois existe depuis 2015. Il y a près de 1 200 membres sur le groupe Facebook du défi. Les membres peuvent partager leurs lectures, leurs opinions et même nous aider à trouver des livres suite à la thématique. Nous avons la tradition de donner une thématique ou un genre par mois. Cette année, nous voulons faire un peu différent : une maison d’édition par mois. Ce que j’aime de ce changement, c’est qu’une même maison d’édition peut vous permettre de lire soit de la poésie ou un …

La balle jaune,

Mais où est passée la balle jaune

Et si on jouait une partie de tennis et que tout d’un coup la balle disparaissait entre les pages du livre de notre histoire? C’est ce qui arrive à Louis et Louise (merci pour le jeu de mots!) qui ont égaré leur balle de tennis. Ils partent donc à l’aventure pour chercher cette balle à travers différentes pages et différents univers étrangers au leur. Si vous aimez les livres colorés, vous allez être servis avec La balle jaune de Daniel Fehr et Bernardo P. Carvalho! Tellement que parfois, j’avais de la difficulté à bien me situer dans l’image. J’ai parfois eu quelques difficultés à rester concentrée parce que les dessins vont dans tous les sens. Cependant, je crois que cela peut être très stimulant pour les jeunes enfants; toutes ces couleurs et le mystère qui rôde. Mais comment fait-elle pour disparaître comme ça, cette balle!? L’histoire et les dessins sont très simplistes, ce qui fait en sorte que l’album est accrocheur. Les couleurs et les illustrations utilisées dans les différentes pages sont, je crois, une manière …

Le Berger des loups, Joelle Rivard, autofinancement, littérature québécoise, littérature fantastique

Le berger des loups, un premier roman fascinant et une mini-entrevue avec l’autrice

Le berger des loups est le premier roman de la jeune autrice Joelle Rivard, collaboratrice au Fil rouge. Il a vu le jour grâce à un projet d’autofinancement qui a connu du succès. L’autrice a commencé l’écriture de ce roman en 2003, soit vers la fin de son secondaire. C’était un moyen pour elle de fuir sa réalité alors qu’elle avait peur d’entrer dans le monde adulte. C’est un sentiment que j’ai pu ressentir au cours de ma lecture: fuir, avoir peur de devenir adulte, de découvrir son destin. Un univers «Tolkien» Joelle a su créer un monde à la Tolkien dans lequel j’ai retrouvé un monde d’hommes, d’elfes, de fées, de magiciens, etc. Un univers dans lequel j’adore me plonger! La littérature m’a toujours fait un grand bien, car je trouve que c’est un échappatoire idéal et elle me permet de faire aller mon imagination, de sortir un peu de ma réalité. Sachant que Joelle a écrit ce roman pour « fuir » sa réalité de future adulte, je comprends qu’elle ait choisi ce genre …

Monsieur Vroum : Ode à la lenteur

Monsieur Vroum n’a qu’une idée en tête : «Aujourd’hui, il faut encore être le premier. De toute façon, si je suis le plus rapide, personne ne pourra m’égaler.» Alors que l’anxiété de performance se fait de plus en plus sentir chez nos petits (autant que chez les grands), ce petit album jeunesse nous ramène à l’importance de la lenteur. La Pastèque nous offre les aventures d’un grand coureur automobile, Monsieur Vroum. Ce personnage a beaucoup de talents et réussit toujours ses performances, car il arrive le premier et il est idolâtré par ses spectateurs ! Lors de ses courses, il va tellement vite qu’il n’a même pas le temps de profiter du paysage. C’est lors d’une de ses dernières courses, alors que les autres participants sont déjà bien loin derrière lui, qu’il réalise qu’il est seul. Surpris de constater que personne n’est là pour l’accueillir, il s’arrête et constate toute la beauté de la nature qui l’entoure. Il descend de sa voiture et décide de marcher. Il constate la tranquillité, découvre les animaux, etc. Monsieur …

Cuba raconte-moi une histoire

«Viva Cuba libra !» Une simple phrase si connue qui résume si bien cette lecture. Dire que j’avais choisi ce livre que pour sa magnifique couverture (et oui, choix un peu superficiel, mais ça me réserve souvent de belles surprises!). Et ce fut effectivement le cas cette fois-ci aussi! Je fus complètement charmée par cette lecture. Chantel Acevedo, l’autrice du titre enchanteur Lointaines merveilles, a su créer des personnages féminins forts dans une époque historique importante à Cuba. Je me suis laissée bercée par son histoire et par la manière dont elle la raconte. Elle donne une voix forte à son personnage principal, Maria Sirena, qui est elle-même conteuse. C’est donc grâce à la voix de son personnage que je me suis laissée guider dans cette histoire. Lointaines merveilles est raconté par une Maria Sirena âgée. Elle se trouve dans un petit village de Cuba quand l’ouragan Flora frappe le pays. Contre son gré, Maria se retrouve  dans l’ancienne demeure du gouverneur avec sept autres femmes âgées de son village. Tandis que la tempête fait des …