La poésie, cette créature que je ne savais apprivoiser
Mes premières rencontres poétiques, à ce que je me souvienne, étaient avec Nelligan et St-Denys-Garneau. C’était à la fin du secondaire et au début du cégep. On ne peut pas dire que nos premières dates aient été fructueuses. Je n’arrivais pas à ressentir quoi que ce soit au travers leurs images. Je pense que mon esprit analytique et pragmatique empêchait quoi que ce soit de se produire. Je ne voyais que la surface, déboussolée par des mots que l’on ne pouvait associer ensemble pour décrire une réalité. Il y avait bien peu au-delà du Vaisseau d’or qui s’échoue et j’aurais bien aimé savoir qui était cette joie qui marchait aux côtés de St-Denys-Garneau. La poésie est longtemps restée bien mystérieuse. Je ne savais comment la définir, je ne savais comment l’apprécier, je ne savais comment l’apprivoiser. Mais je ne pouvais détacher mon regard d’elle. Et puis un jour, j’ai repris contact. J’ai participé à un atelier d’écriture. J’y ai mis tout mon cœur, mais l’animateur m’a dit à la toute fin que je n’avais pas …