58 jours.
Ça fait 58 jours qu’on est en 2015.
«Déjà ?», qu’on s’dit. Mais au fond, c’est pas beaucoup.
Y’est pas trop tard pour commencer à s’remplir un bocal avec une collection d’sourires.
J’fais ça depuis un peu longtemps. C’est devenu une tradition que j’perpétue à chaque 365 jours (ou 366 quand c’est une année bissextile, mais on s’obstinera pas pour une journée).
Je m’explique.
La vie nous garroche des moments poches en chemin pis on glisse dessus comme sur des peaux d’banane. Sauf qu’après être tombé, on n’arrête pas d’y penser. On pense à la fois où on s’est presque fait mettre à la porte de notre job. La fois qu’notre chum-ou-bein-blonde nous a laissé pour les bras d’quelqu’un d’autre. La fois qu’on s’est senti pas bon en s’comparant aux autres. La fois qu’on s’est ridiculisé en public.
Avec tout ça, on oublie les p’tits bouts d’notre vie qui remontent nos coins d’bouche à la hauteur de nos pommettes gonflées. Ceux-là, on les range dans un tiroir de notre esprit pis on les laisse dormir sans trop oser les faire sortir de leur cachette.
Mais des fois, ça fait du bien d’les garder réveillés.
Pis j’pense que j’ai trouvé une solution qui nécessite juste un stylo, des morceaux d’papier pis un contenant.
Chaque fois que j’vis quelque chose de l’fun, je l’écris sur un bout d’papier déchiré, avec la date. Ensuite, j’le plie et j’le mets dans mon p’tit pot sur lequel j’ai inscrit l’année en cours.
Ça peut être n’importe quoi. La fois qu’j’suis partie en voyage. La fois qu’j’ai croisé un ami qu’j’avais pas vu depuis je-sais-pas-combien-mais-trop d’années. La fois que bon ok vous comprenez l’principe j’pense.
Après l’avoir déposé dans l’pot, j’le relis pas d’l’année.
J’y touche pas.
J’touche à aucun papier.
J’les regarde s’accumuler.
J’regarde le bonheur prendre de plus en plus d’place.
J’attends qu’on soit la veille du jour de l’an pour tout relire.
À la mi-année, souvent mon pot est presque plein. J’pousse et j’écrase mes papiers heureux pour créer assez d’espace pour les six autres mois.
Le 31 décembre, j’lis chaque petit bonheur que j’ai vécu depuis l’1er janvier.
Des fois j’braille parce que j’suis une fille de même. Trop émotive.
J’trouve ça capoté d’voir comment les choses peuvent évoluer en une seule année. Et c’est là que j’réalise que c’est vrai qu’on les oublie, nos beaux souvenirs un peu plus banaux.
J’ai longtemps essayé d’tenir un journal intime, mais j’abandonnais tout l’temps après deux jours. En plus, j’savais jamais quoi écrire sur la première page. Est-ce que j’devais m’présenter?
Cher journal,
J’m’appelle Marika pis voici ma vie.
Non.
C’est p’t’être juste moi. En tout cas.
J’trouve que la formule du p’tit pot fonctionne mieux dans mon cas. Mais ça reste deux principes qui s’ressemblent. Ça permet d’comprendre qu’au fond, on est heureux, même si la vie nous fait des jambettes des fois.
Sur ce, j’vous invite à collecter vos sourires, vous aussi.
J’vous invite même à commencer aujourd’hui.
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