Il m’arrive souvent de me promener dans les rayons des bandes dessinées de mes librairies préférées. À chaque fois que j’arrive dans ces rangées, je sais que je vais faire une petite folie. Ma cousine m’avait déjà glissé un mot sur ce roman graphique, «Ce n’est pas toi que j’attendais». Lorsqu’elle m’apprit que l’histoire parlait d’une enfant ayant la trisomie 21, j’ai su que c’était une lecture pour moi. Au cours de mes nombreuses expériences de travail, j’ai eu la chance de côtoyer des enfants trisomiques. Pour moi, ce sont des enfants bonbons, toujours présents pour vous donner de l’amour. Il ne faut pas oublier qu’ils ont chacun leur personnalité et outre leur maladie et leurs traits physiques, ils sont comme vous et moi. Je peux vous dire que j’en ai connu une qui était bien ratoureuse et mesquine. Ah!… que de bons souvenirs tout de même.
L’attrait de cette BD est l’envers de la médaille. C’est de faire la rencontre de ces parents qui vont accueillir l’enfant dans leur famille. Ce fut le cas du bédéiste Fabien Toulmé qui nous raconte son histoire et le deuil qu’il a dû faire. Déjà père d’une petite fille, lui et sa femme attendent une deuxième fille. Cependant, il vit avec la peur que sa deuxième soit trisomique. Tout au long de la grossesse, rien ne semble alarmant et les examens de révèlent rien de particulier. L’auteur reste tout de même dans le doute.
Voilà que la petite Julia fait son apparition. Ce fut un choc pour Fabien. Refusant de la prendre dans ses bras, d’annoncer la nouvelle à ses collègues, la seule chose qu’il réussit à faire est de pleurer. Il doit vivre plusieurs deuils, celui de ne pas avoir la petite fille qu’il attendait, mais aussi celui où il se voyait encore déménager, parce qu’il est un oiseau migrateur. Dès les premiers jours de Julia, Fabien et sa femme seront accompagnés, leur expliquant ce qui va arriver avec Julia. Les médecins et leurs proches tenteront de les rassurer. Mine de rien, ce fut très informatif.
Chacun des chapitres est accompagné d’une couleur différente, ce qui donne un certain ton à l’histoire. Les couleurs chaudes lors de moments joyeux et les tons froids pour les moments plus tristes.
Au cours de ma lecture, j’ai pu constater la tristesse du parent, plus précisément du père, face à sa nouvelle réalité. Et ensemble nous apprenons à aimer sa fille. Tout comme le père, nous sommes heureux des réussites de sa fille, la première fois qu’elle se tient debout, ses premiers pas, etc. Julia semble être l’une des merveilles du monde. Je fus particulièrement touchée lorsque j’ai constaté qu’à la fin de la BD nous pouvons voir des photos de la vraie Julia et comme elle est mignonne !
Ce qui m’a le plus émue dans l’histoire, c’est le moment où ils vont dans un groupe de soutient de parents. Dans ce groupe, il y a des familles de d’autres nationalités et je trouve cela pertinent (et triste) de constater leur perception de la maladie.
Je vous conseille cette BD parce qu’elle est tout simplement touchante et que nous retrouvons une belle histoire d’amour.
Je vous invite également à lire ces deux articles de Marjorie qui parle de son expérience avec sa grande sœur trisomique. ICI et ICI