Féminisme
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Femmes au temps des carnassiers

11774684_10153079140342413_1580356055_nFemmes au temps des carnassiers raconte l’histoire de plusieurs femmes qui, toutes à leur manière, vivent avec les conséquences quotidiennes du règne de François Duvalier à Haïti des années 1957 à 1971. 

Le roman débute dans la cuisine de Mika, une grande journaliste qui est affaiblie d’une peur incontrôlable et sauvage de ce qui se passe dans son pays. Toutefois, elle n’arrête pas d’écrire des articles dénonciateurs. Cette première voix du récit nous entrainera dans les déboires d’une société habitée par la peur. Au fil des pages, on y découvrira des femmes résistantes, fortes et incommensurablement inspirantes. 

« Cet ouvrage, simplement pour dire qu’une histoire tue est une histoire tuée »

L’écriture de Marie-Celie Agnant est extrêmement noble : elle nomme et raconte les plus terribles émotions et le chaos, toujours de façon sensible et poétique. Le destin des femmes qu’elle présente ne reste scellé dans les tourments de leur quotidien, mais bien dans l’humanité de chacune d’elle. Agnant nous montre par ces portraits de femmes, des courageuses, des femmes remplies d’espoir, et ce, en ne sous-estimant jamais la lourdeur sur leurs épaules : la douleur qu’elles trainent de génération en génération.

Je suis extrêmement contente d’avoir eu la chance de découvrir une part féminine de la situation Haïtienne au temps Duvalier. Cette écriture féminine et féministe m’offre un regard nouveau sur les drames et la douleur de ce peuple. Ce roman inspiré de la vie de la journaliste Yvonne Hakim Rimpel rend surtout hommage à cette force inépuisable de cette femme de tête, une des premières victimes du dictateur François Duvalier ou communément appelé Papa Doc.

Alternant entre le récit de Mika et celui de l’étudiante qui désire comprendre l’ampleur du drame, le roman se lit difficilement, non pas à cause de la langue, mais par les propos. La dureté et le tragique du drame m’ont fait refermer le bouquin souvent. Je devais le lire que par petits chapitres et petits moments, sinon c’était trop intense. La peur côtoie la violence qui rappelle des viols et des gestes qui, de génération en génération, se transmettent par filiation.

Toutefois, cette écriture nécessaire de Marie-Célie Agnant m’a conscientisée vis-à-vis les événements dont j’étais honteusement mal informée et m’a fait prendre conscience des calamités endurées par les femmes et surtout, SURTOUT, leur incroyable force, courage et résistance.


Le fil rouge tient à remercier les Éditions du Remue-Ménage et plus précisément Anne Migner-Laurin pour ce service de presse.

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Lectrice invétérée, Martine est bachelière en études littéraires et la cofondatrice du Fil rouge. Créative et inspirée, elle a l’ambition de faire du Fil rouge un lieu de rassemblement qui incite les lectrices à prendre du temps pour elles par le biais de la lecture. Féministe, elle s’intéresse aux paradoxes entourant les mythes de beauté et la place des femmes en littérature. Elle tentera, avec ses projets pour Le fil rouge, de décomplexer et de dédramatiser le fait d’être une jeune adulte dans une société où tout le monde se doit de paraitre et non d’être. Vivre sa vie simplement et entourée de bouquins, c’est un peu son but. L’authenticité et l’imperfection, voilà ce qui lui plait.

4 Comments

  1. Il n’y a pas de honte à avoir été mal informé sur des sujets : il faut savoir que ça existe/a existé pour se renseigner sur le sujet.
    En tour cas, c’est un livre qui a vraiment l’air très intéressant, je l’ajoute donc à ma wishlist. Merci pour cette découverte.

    Aimé par 1 personne

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