Je ne me souviens pas la première fois où j’ai aperçu ce joli album, probablement lorsque je travaillais en librairie. Je me souviens de m’être installée longuement dans les allées à le toucher, l’admirer et me dire qu’un jour, j’aimerais bien l’avoir chez moi. Les années ont passé et je ne l’ai jamais acheté. Or, une fois, j’ai eu une carte cadeau et j’ai commandé des bouquins en ligne, dont celui-ci. J’ai reçu un courriel plus tard me disant qu’il était discontinué. Malheur.
C’est donc avec bonheur et excitation que cette année au Salon du livre de Montréal, j’ai aperçu Virginia Wolf dans le kiosque des Éditions de La pastèque. Écrit par Kyo Maclear, illustré par Isabelle Arsenault et traduit par Fanny Britt (on se souviendra du marquant duo pour Jane, le renard et moi!), cet album de quelques pages est tellement beau que je ne pouvais faire autrement que de l’installer fièrement sur la cimaise de mon salon.
Plongée dans le bouquin, je réalisais que c’était, en plus d’être beau (Isabelle Arsenault est tellement talentueuse), tendre, sensible et délicat. On y suit les deux soeurs, Virginia et Vanessa qui tentent de s’apporter du bonheur, dans le monde imaginaire Bloomberry. Les couleurs vivantes sont criantes dans le bonheur et d’autres plus sombres dans le malheur. Le trait d’Arsenault est toujours aussi précis, mignon et magnifique. La beauté de l’objet rend réellement hommage au contenu ; à cet amour entre les deux soeurs et cette envie d’être heureuses ensemble.
Virginia Wolf souffre d’une détresse infinie, d’une tristesse inexplicable et sa soeur Vanessa tente de la faire sourire de toutes les méthodes. Or, comme pour Woolf, le mal-être est souvent inexplicable :
Toute la maison a sombré.
La clarté est devenue ombre.
Le haut est devenu bas.
Les références entre la vie de Virginia Woolf et Virginia Wolf la petite fille, sont minimes. Or, elles peuvent ne même pas être remarquées. C’est en ayant lu et connaissant le tragique destin de Woolf qu’on aperçoit des similitudes entres les deux, dans leurs envie de crier « Laisse-moi tranquille» à la terre entière. Virginia Wolf grogne comme un loup.
D’une manière plus pédagogique, je pense bien que ce genre d’histoire peut aider les enfants à mettre des mots sur leurs émotions et à accepter la colère et la tristesse qui parfois peuvent les envahir. Comprendre ses émotions et toutes les nuances et paradoxes dans celles-ci.
Bref, je suis plus que contente d’avoir retrouvé ce petit album en novembre dernier et de le savoir dans mon salon. C’est tranquillement que je me crée une petite bibliothèque enfantine, non pour mes futurs enfants, s’il y a, mais juste pour moi, parce que je me découvre un amour pour ces albums jeunesse. Et Virginia Wolf est devenue mon dernier coup de coeur.



Je dois absolument me procurer ce magnifique album… Merci pour ce billet qui me touche…J’adore ce type d’ouvrage. En plus, Virginia Woolf… Que dire de plus?
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