Le mois dernier, je vous disais avoir envie de lire un roman plein de lumière, un feel good book, comme on les appelle. Et bien, Les anecdotiers a répondu à mes attentes à plusieurs niveaux. Brièvement, l’histoire raconte la vie de François, un des créateurs du mouvement des Anecdotiers et aussi, sa passion avec la belle Corinne. La philosophie derrière le mouvement, l’envie d’ajouter une touche d’humour, d’innocence, de bonheur au quotidien me charme entièrement. Dans ce mouvement devenu planétaire, on fait face à des gens qui veulent tout simplement magnifier la vie et l’embellir, quoi de plus noble. On y fait la découverte de personnages qui veulent redonner du sens à leur existence et c’est par de petites anecdotes ou parfois des immenses que la vie devient plus belle.
C’est d’ailleurs cette aura de positivisme et de volonté de contrôler sa vie dans le bonheur qui m’avait attirée vers ce roman, mais j’avoue que certains passages m’ont fait rouler des yeux. Non seulement on a l’impression que le roman va dans tous les sens parfois, mais on ne comprend pas toujours l’évolution psychologique des personnages. La relation amoureuse entre Corinne et François, quoique charmante sur plusieurs aspects, m’a semblé futile, tout comme les métaphores utilisées pour l’expliquer.
Ce n’est pas un très grand roman, dû aux lacunes et raccourcis de l’histoire et à l’écriture trop fréquemment ponctuée de lieux communs et de stéréotypes. Toutefois, je conseille ce bouquin bleuté à quiconque ayant besoin d’un peu de gaieté.
La lecture de Roxanne
Je sais que Poutine pour emporter n’a pas fait l’unanimité chez Le fil rouge. Certaines, Laurence entre autres, l’ont a-do-ré et d’autres ne l’ont même pas terminé. Pour ma part, j’ai bien apprécié ce premier roman de Marie Eve Gosemick. Je ne sais pas si c’est le langage familier utilisé ou simplement la partie de moi qui veut voyager mais qui est trop chicken, mais ce voyage en Colombie afin de fuir ses problèmes, narré par le personnage principal, m’a fait vivre un bon moment.
La lecture de Marion
J’ai fait une belle découverte avec ce premier roman d’Elsa Pépin. Empreint d’une grande force poétique et possédant une profonde beauté au niveau du langage et des images, le roman raconte l’histoire de Sarah qui, face à la maladie de sa sœur, se voit dans l’obligation de faire un choix, celui de procéder ou non à un don de moelle osseuse à celle de qui elle a toujours été si différente. Par les thèmes du sacrifice et du don de soi, le roman réussit très justement à nous toucher. De plus, le récit principal côtoie un récit secondaire racontant L’histoire du sang qui, tout en proposant une alternance qui enrichit le roman, est à la fois brillant et accrocheur. Finalement, j’ai particulièrement aimé le personnage de Sara, si complexe et nuancé.
La lecture d’Alexandra
Lorsque j’ai acheté Soleil de David Bouchet au début du mois d’avril, je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre. Je l’ai surtout choisi pour son titre qui me faisait rêver à ce moment-là, alors que le printemps tardait à prendre sa place. Finalement, j’ai été agréablement surprise par cette histoire charmante : Souleye, venu du Sénégal et que sa nouvelle amie québécoise a baptisé Soleil, vient de s’installer au Québec avec ses parents et son grand frère. Toute la famille désire à tout prix se fondre dans leur nouveau pays et intégrer les nouvelles façons de faire, mais finalement, cela n’est pas si facile à réussir et ils passent à travers plusieurs épreuves difficiles. J’ai lu très rapidement le roman, car l’écriture est très simple et fluide, ce qui crédibilise le fait que c’est un enfant qui relate tout. J’ai aimé visualiser le Québec sous le regard d’un étranger, qui met le doigt innocemment sur des aspects illogiques de notre société en la comparant avec le Sénégal. J’ai aussi aimé me faire rappeler la chance que nous avons de vivre ici, au Québec, particulièrement lors du merveilleux chapitre qui raconte leur première expérience de fin de semaine dans un chalet, en pleine nature. Une belle lecture douce pour le printemps, à lire préférablement sur un banc, au soleil.