10 février 2017. Lancement du deuxième magazine papier des Filles Missiles au Quai des brumes. Il est possible de voir certaines auteures au bar, devant le stand de vente, éparpillées un peu partout… Les femmes ne sont pas discrètes, elles prennent toute la place. Puis des sifflements, des cris, des gorges qui se déploient : une performance.
Le thème de ce second magazine est MAGIE.
Après les lectures, la soirée s’étire encore un peu, les gens se donnent des câlins, les esprits un peu plus embrumés que tantôt s’entremêlent et c’est dans le métro, direction Honoré-Beaugrand, que je commence ma lecture. (En pensant encore au one-piece rose vraiment #goal de Marie Darsigny)
Malgré sa sombre couverture, l’intérieur du magazine déborde de couleurs. On dirait presque que des paillettes se déposent sur nos doigts en tournant les pages. Les illustrations sont signées par Véronique Lévesque-Pelletier, Camille Monette-Dubeau, Sophie Latouche (qui a aussi fait la couverture), Charline Bataille et Geneviève Lovestruck. Dans ces images, il est question du quotidien, de douceur, d’enjeux féministes (obviously), de rage et de femmes. Il y a même une superbe bande dessinée signée Julie Delporte (!!!). Les textes reflètent bien les sujets déjà bien présents dans le blogue des Filles Missiles : l’empowerment, la sexualité, la place des écrivaines dans le milieu littéraire, les diverses réalités vécues par les femmes (les rapports au corps, la place des femmes en général, la sexualité, etc.) et l’amour. J’adore la manière dont cet ensemble vient détabouiser les réalités décrites. Les auteures ne cherchent pas nécessairement à trouver mille façons détournées de dire une chose, et pour ça, j’admire leur aplomb (je pense notamment au poème d’Emmanuelle Riendeau).
« Il faut tinker
sur un esti de temps
pour déparler comme une vraie. »
Emmanuelle Riendeau
L’éditorial explique bien en quoi ces écrits sont importants : on laisse la voix des femmes s’élever, et c’est là que la magie des Filles Missiles s’opère. Ici, il n’est pas (seulement) question d’amour-vanille, de cutex (un peu, quand même) et d’autres clichés ~typiquement~ féminins (ark, ce mot), mais bien de ce que ces femmes veulent dire, et ce, de la manière dont elles désirent l’écrire.
Il y a un texte qui m’a particulièrement interpellée, et c’est celui de Daphné B. (qui fait partie du comité éditorial du magazine), titré La génération brisée. Elle propose une magnifique réflexion sur l’avenir de la poésie contemporaine et des réticences que les gens entretiennent quant à celle-ci. Son texte m’a énormément fait réfléchir sur la pertinence derrière les micros ouverts comme laboratoire littéraire (et non comme simple soirée funky-pédante comme trop semblent le penser).
« Lors d’un micro ouvert, il y a de la bonne et de la mauvaise poésie, mais il n’y a jamais de vraie ou de fausse poésie, de guillemets, et encore moins de définitions qui ne servent qu’à maintenir l’ordre établi. »
- Daphnée B.
Évidemment que je recommande de lire et d’acheter ce second numéro des Filles Missiles. Si vous vous identifiez comme femme (ou non!) et que le fait d’entendre des voix qu’on cherche trop souvent à taire vous intéresse, c’est ici.
Trouvez-vous que le milieu littéraire québécois laisse peu de place aux écrivaines?
Le Fil rouge tient à remercier les Filles Missiles pour le service de presse.
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