C’est arrivé comme ça, j’ai lu le titre en parcourant une sélection d’albums jeunesse et je l’ai trouvé intrigant. Sur le site de la bibliothèque, on m’a indiqué que l’ouvrage n’était pas encore disponible. J’ai cliqué sur Réserver et j’ai attendu. Quand il m’est finalement parvenu, j’ai observé la page couverture quelques secondes. Elle avait ce charme ancien que l’on retrouve de plus en plus chez les albums jeunesse. Comme si l’album avait déjà traversé les années avant de nous arriver finalement, comme si l’histoire avait déjà bien vécu entre d’autres mains pour venir terminer sa course entre les nôtres.
En le parcourant une première fois, j’ai trouvé l’album intéressant, mais sans plus. Ce n’est que lorsque je l’ai raconté à mes élèves, lorsqu’il a réellement pris vie entre mes paroles, les regards des enfants, les exclamations et l’intérêt qui se décuple au fil des pages qui se tournent, que j’ai compris que j’avais entre les mains une petite perle jeunesse. Un album qui permet de rêver et de voyager en quelques minutes.
Au-delà de la forêt est le plus récent ouvrage de Nadine Robert et de Gérard Dubois. Publié en octobre dernier, l’album met en scène Arthur, son père et leur chien Danton. La petite famille vit paisiblement sur une petite ferme, située au creux d’une clairière. Leur vie défile au fil des jours et des tâches quotidiennes de la ferme. Autour d’eux, cependant, se trouve une forêt immense, une forêt sombre et dense que personne n’a jamais traversée. On dit que de terribles bêtes se cachent au sein de celle-ci. Le père d’Arthur, toutefois, ne croit pas à ces histoires. Il a un rêve, un très grand rêve, celui d’arriver à découvrir ce qui se cache au-delà de cette grande forêt. Ainsi, un jour, un éclair de génie le traverse. Il créera une tour, une tour immense, qui surplombera les alentours et lui permettra de voir tout ce qui se trouve autour de la ferme à des kilomètres à la ronde! Mais une idée aussi grande demande bien du travail, et la famille n’est pas au bout de ses peines.
En lisant l’album de Robert et Dubois, on en vient à tourner les pages à toute vitesse pour arriver à savoir comment l’histoire se terminera. La tour permettra-t-elle à Arthur et à son père de réaliser leur grand projet? Et, s’ils y arrivent, que se cachera-t-il au delà de cette forêt?
Les magnifiques illustrations de l’album viennent alimenter avec force notre lecture. Certaines pages se passent complètement de mots tant les images nous parlent. Ce sont d’ailleurs celles-ci qui nous amènent vers la fin à la fois surprenante et intrigante du récit. Une fin ouverte, qui nous permet d’émettre des tonnes d’hypothèses quant aux suites des choses. Une fin qui nous donne envie d’une suite, d’un autre album de cette qualité.
Au-delà de la forêt réussit en effet à nous amener au-delà. Au-delà des mots et des images, à un endroit où notre imaginaire peut prendre le relais et s’amuser à inventer des scénarios de tous les possibles.