Alain Labonté et Simon Boulerice ont correspondu pendant plusieurs mois et cela a donné naissance à ce livre publié chez les Éditions Stanké, Moi aussi j’aime les hommes. Ce qui a motivé cette discussion épistolaire c’est lorsqu’Alain Labonté a vu aux informations qu’un jeune homme a été tué à cause de son orientation sexuelle. Il décide alors d’écrire à son ami Simon Boulerice pour lui faire part de sa douleur et de son incompréhension. S’ensuit une magnifique correspondance à laquelle on se sent privilégié d’avoir accès.
C’est au fil de leurs voyages et de leurs réflexions propres à chacun que les deux hommes prennent le temps et le crayon pour s’écrire un peu. Leurs échanges sont généreux, intimes et ils nous touchent directement au cœur, car on y parle de thèmes des plus sincères et universels : l’affirmation de soi, la création, la vie familiale et amoureuse.
Dès la première seconde où je me suis plongée dans ce bouquin, je me suis laissée prendre par cette discussion, je me faisais spectatrice d’un moment important ; celui où deux amis se confient sur leurs vies pour mieux saisir la laideur du monde. L’élément déclencheur de cette correspondance, c’était le meurtre d’un homosexuel, mais la motivation première, c’était de s’exprimer, de mieux se soutenir pour avancer. En partageant sur leur vécu, leurs expériences et leurs différences, j’ai senti que les deux hommes arrivaient à mettre sur papier une discussion nécessaire qui leur faisait du bien.
Les auteurs nous parlent de leur coming-out, de leur façon de créer et comment ils trouvent leur inspiration, on y parle aussi de fonder une famille, d’amour, de sida et des avancées des droits des LGBTQ. Ça faisait aussi plaisir de mieux découvrir la vie créative des auteurs. On abordait leurs vies professionnelles oui, mais surtout les messages et les thématiques qu’ils décident d’aborder dans leurs œuvres. Ils ont chacun, à leur façon, des engagements artistiques fascinants et importants. Par exemple, les romans jeunesses de Simon Boulerice sont clairement engagés et désirent offrir des visions différentes des garçons comme des filles, tout en banalisant la différence. L’enfant mascara, Jeanne a le sourire à l’envers et Le dernier qui sort qui éteint la lumière en sont de bons exemples.
Il s’agit d’une lecture toute en vulnérabilité et en grande authenticité ; je suis reconnaissante envers Alain Labonté et Simon Boulerice de nous avoir ouvert la porte sur ces échanges des plus nourrissants.
Avez-vous eu la chance de lire cette rencontre épistolaire ? Qu’en avez-vous pensé ?
Le Fil Rouge tient à remercier les éditions Stanké pour le service de presse.