Alors que j’en lis pratiquement plus, la bande dessinée a eu une place si importante dans mon enfance.
Quand j’étais petite, j’allais à la bibliothèque toutes les semaines et dans ma pile de livres, je prenais toujours au moins 2 à 3 bandes dessinées. Arrivée à la maison, il m’en restait en général juste une à lire pour la semaine, car je les lisais toujours en marchant sur le chemin du retour. Mes souvenirs de BD sont également étroitement liés au Salon du Livre de Montréal. Mon père était éditeur et on allait donc chaque année passer la fin de semaine entière au Salon du Livre. J’adorais flâner dans les kiosques à ma guise, mais surtout, j’aimais plus que tout celui de Dupuis. Je m’écrasais par terre et je lisais BD après BD gratuitement. J’avais l’impression de me retrouver dans une véritable caverne d’Ali Baba de livres. Évidemment, je n’avais jamais assez de temps pour en lire alors j’en notais des dizaines pour ma prochaine liste de Noël. Quand je les recevais sous le sapin, je les avais finies avant même la fin de la journée.
Ce n’était pas grave. La beauté de la bande dessinée pour moi était de la relire et relire chaque année. Je ne m’en lassais jamais. Il y avait toujours une blague que je n’avais pas comprise à la lecture précédente.
Par contre, il faut savoir que j’ai toujours eu des goûts très classiques en bande dessinée. Je suis une groupie incontestable de tout ce qui est belge et français : Le petit Spirou, Astérix, Tintin, Cédric, Les Tuniques bleues… Je les ai tellement lus et relus qu’ils étaient devenus mes amis.
Tintin et Astérix : mes 2 grands coups de cœur
Tintin c’est mon grand amour de toujours. Je le lisais avant de savoir lire en essayant de deviner ce que les signes dans les bulles voulaient dire. Je sais qu’on a tendance à critiquer Tintin; on reproche à Hergé beaucoup de choses. Mais pour moi, Tintin reste l’homme de ma vie et comme lorsqu’on est trop amoureuse, je lui pardonne ses incohérences. Et puis, ce n’est pas de sa faute si son créateur n’était pas un homme très admirable! Tintin incarnait une vie dont je rêvais avant de même de bien le comprendre : journaliste, grand voyageur, entouré de peu d’amis, mais des fidèles, et toujours prêt pour une nouvelle aventure. Je confesse d’ailleurs que ma passion de Tintin était devenue un peu trop dévorante; à une certaine époque, j’avais la poupée Tintin, les draps, le pyjama, la brosse à dents et même le sac d’école…
Astérix, c’est un amour plus léger et sûrement très lié à mes origines françaises. C’est rempli de jeux de mots. Chaque fois que je relisais un des livres, année après année, je comprenais un nouveau calembour et je me sentais tellement plus intelligente! J’ai toujours détesté les films d’Astérix à Ciné-Cadeaux. Je trouvais que cela ne rendait pas du tout justice à la profondeur des livres.
Des bandes dessinées pour mieux grandir
Ce sont des classiques qu’on tend à mettre de côté ces temps-ci, voire à critiquer. De mon côté, je trouve que leur humour est intemporel et peut jouer un rôle très important dans la construction d’un enfant et son rapport avec l’imagination. Ce que j’ai toujours aimé dans ces classiques de la bande dessinée, c’est que bien que ce soit des dessins, il y avait toujours une énorme place aux dialogues et aux récits.
Ils m’ont fait devenir qui je suis et ils m’ont donné l’envie de transformer ma vie en une histoire perpétuelle. Mes proches me disent souvent que j’ai toujours des anecdotes à raconter; je ne pense pas que mon quotidien est plus croustillant que celui des autres. Loin de là. Mais j’ai l’habitude de transformer l’ordinaire en une péripétie. La vie paraît tellement plus amusante ainsi! Or, sans en avoir fait une étude bien approfondie, j’ai l’intuition que cette vision transformée de l’existence me vient de toutes ces bandes dessinées que j’ai dévorées dans ma jeunesse et qui montraient la réalité sous un angle toujours rocambolesque.
Depuis quelques années, je ne m’accorde pas assez de temps pour lire des bandes dessinées et je le regrette. On dirait qu’en devenant adulte, on cesse de se donner le droit d’en lire, comme si c’était futile alors que ça devrait rester un plaisir sans âge! Et vous, prenez-vous le temps d’en lire?
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