Montréal est une ruche, constamment bourdonnante et frénétique. Même si New York porte le titre de la ville qui ne dort jamais, Montréal ne ferme pas les deux yeux en même temps. J’ai aménagé dans le quartier Ville-Marie durant l’année de mes 21 ans et j’ai rapidement trouvé un emploi en plein cœur du centre-ville, au centre Eaton. Sans hésiter, j’ai quitté le nid familial, confortablement installé en banlieue, pour plonger tête première dans la vie citadine!
L’énergie de Ville-Marie ressemble, selon moi, à ce qui se vit dans les grandes villes comme New York ou Paris. Ce n’est pas un secret pour personne : il y a du trafic en tout temps et la foule est dense. Une symphonie de bruits en tout genre résonne dans les rues : klaxons, rires, bruits de pas, pleurs de bambins, sonneries quelconque… Les gens y sont pressés, entassés comme des sardines sur les trottoirs sales, leurs yeux et leurs oreilles rivés sur l’écran de leur cellulaire. La plus grande particularité, selon moi, c’est qu’on y entend un mélange étrange et presque poétique d’anglais et de français. Les deux langues semblent se livrer un combat permanent qui ressemble maintenant à une danse lascive. J’ai adoré travailler presque chaque jour dans cette fourmilière, reconnaître des visages et réaliser, au fil des mois, qu’une certaine routine a réussi à se tailler un chemin dans toute cette frénésie. Comme ailleurs, les gens se sont forgés des habitudes qu’ils répètent jour après jour.
crédit photo: @little.becca
Avec le temps, j’ai fini par avoir une vision plus réaliste de ce qu’est la vie au centre-ville. J’ai réalisé que Ville-Marie s’étend au-delà de la rue St-Catherine et les environs de l’UQAM et j’ai pu découvrir une seconde fois ce quartier. Lorsque j’étais adolescente, j’allais traîner dans les rues du centre-ville pour faire du lèche-vitrine et imaginer la vie mondaine et chic que les habitants des environs devaient y vivre. Je les imaginais dans leur immense penthouse, avec une voiture conduite par un chauffeur privé et un garde-robe aussi grand que ma propre chambre. J’aimais cette vision, car pour moi, c’était comme être plongée dans un film ou une série télévisée en permanence. Montréal n’a rien à envier aux autres villes, je suis certaine qu’il y a (plus d’) une Carrie Bradshaw montréalaise quelque part! Une partie de moi continue d’être impressionnée par les gratte-ciels, les gens de tous les horizons, le tourbillon d’énergie qui déferle dans les rues, les odeurs de nourriture et de gaz d’échappement. J’ai eu la chance de vivre Montréal deux fois : avec mes rêves et mes lunettes roses d’adolescente, puis comme jeune adulte.
Montréal est une ville qui se réinvente avec les années et qui se vit autrement selon son âge, et c’est pour ça que même après 375 ans, c’est encore une ville à découvrir!