Je le regardais se préparer à partir pour l’autre bout du monde avec confiance et espoir. Avec l’envie de faire le jamais-fait, d’écrire une histoire qui n’aurait jamais été écrite.
Je le regardais et je savais qu’il tenterait n’importe quoi ou presque pour ne pas faire comme les autres, pour toucher à du neuf, à du jamais frôlé par l’humain. Qu’il se mettrait en danger peut-être. Je le savais parce qu’il l’avait si souvent fait, déjà. Quand il me racontait ses histoires, alors qu’il revenait d’un récent voyage, je secouais toujours la tête en souriant, mi-terrifiée, mi-impressionnée. Il se mettait toujours dans les pires situations possibles.
Il s’était cassé une jambe, une fois, et il était revenu avec une fierté qu’il n’avait pas réussi à dissimuler. Une autre fois, il avait dû jouer sa survie sur un saut par dessus le vide dans une montagne esseulée. Et encore, un soir, il s’était réveillé sous un pont d’Italie sans savoir comment il y était arrivé.
Il racontait ses histoires, et on avait envie de se mettre à genoux devant lui pour entendre des nouvelles aventures. Est-ce que c’est parce qu’elles se passent sur d’autres continents que les histoires banales deviennent aussi grandes? Des fois je me demandais s’il n’en mettait pas un peu.
Avant de le laisser partir, je lui ai lancé les deux mots que je lui lançais toujours. Ceux que j’avais appris à balancer avec un air décontracté, pour ne pas trop montrer que je m’inquiétais vraiment. Je lui lançais une mise en garde que j’espérais qu’il mette en pratique.
Meurs pas.
Reviens indemne, pour nous raconter tes histoires de l’autre bout du monde.
Je n’y peux rien, j’aime les histoires qui se passent à l’étranger. J’aime les quêtes, les récits, la découverte de l’ailleurs qui nous met face à nous-mêmes. En attendant d’entendre ses histoires de grand voyageur, j’ai (re)découvert les récits des nomades qui parcourent le globe.
Lydiane autour du monde. Lydiane St-Onge
Jeune blogueuse aventurière, Lydiane St-Onge parcourt la terre en mode sac à dos. Elle a décidé d’immortaliser ses périples sur papier avec un premier ouvrage attrayant visuellement et qui recrée avec une étonnante efficacité les rencontres que l’on peut faire à l’autre bout du monde. Bien que l’écriture du livre soit trop léchée et rempli de phrases déjà écrites mille fois, on passe un bon moment, plongé dans les aventures de Lydiane. Le seul sentiment qui m’habitait lorsque j’ai terminé ses récits est l’envie de repartir en voyage dans un délai rapproché.
Marche avant, Alexandre Poussin
Il y a quelques années, Alexandre Poussin a décidé de traverser l’Afrique à la marche. Plus tôt, il avait également traversé une partie de l’Asie et de l’Europe à vélo. Et encore plus tôt, il avait traversé la France avec pour seul moyen de transport, ses jambes. Constat? La marche nous fait découvrir le monde autrement. Lentement. Marche avant nous donne des astuces pour devenir un de ces grands marcheurs, mais pose également de grandes questions sur notre impact en tant qu’humain voyageur sur la planète.
Guy Délisle
Voyageur par la force des choses, Guy Délisle nous convie, avec ses bandes dessinées magnifiques, à la découverte du monde sous un angle nouveau. Un passage à Shenzen pour son travail en animation, quelques mois à Jérusalem pour accompagner sa femme médecin sans frontière, Guy Délisle nous raconte les journées d’une simplicité désarmante d’un expatrié. Il nous fait découvrir les banalités d’un quotidien qui n’est pas le sien avec humour et esprit. Le travail de Guy Délisle est, pour moi, un incontournable dans lequel il fait bon se plonger et se replonger.
La frousse autour du monde, Bruno Blanchet
Pour moi, Bruno Blanchet se passe de présentation. J’ai d’ailleurs déjà parlé de ma passion pour ses ouvrages juste ici. Avec désinvolture, Bruno Blanchet nous partage sa Frousse autour du monde. Il partage sans hésitation des récits anecdotiques, ses découvertes, ses rencontres marquantes. Avec une plume pleine d’humour, il nous offre une nouvelle façon de voir le monde, sans trop se prendre au sérieux, mais en ouvrant grand les yeux.
L’usage du monde, Nicolas Bouvier
Nicolas Bouvier s’est lancé très tôt à la découverte du monde qui l’entourait. Avec L’usage du monde, récit qui s’apparente à un véritable carnet de voyage, il raconte le voyage qu’il a entrepris avec un ami, de la Yougoslavie à l’Afghanistan, de 1953 à 1954. Il y transmet une vision très simple du monde, dans laquelle il nous convie à l’émerveillement, à l’admiration des événements doux qui se passent autour de nous et qu’on oublie trop souvent d’observer.
« Il faudra repartir, et vous, ravissements, ciels gonflés d’étoiles, poissons, morsures du cœur, lumières embrasantes des regards, échos et prestiges, serez-vous encore là ? » (Nicolas Bouvier)