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J’aurais voulu qu’on me parle de maternité multiple, dans Les Tranchées de Fanny Britt

Le fil rouge; Le fil rouge lit; Bibliothérapie; Littérature; Lecture; Livres; Les livres qui font du bien; Les tranchées; Fanny Britt; Nouveau Projet; Maternité; Essai

Les tranchées évoquent la guerre, les combats, les bons et les mauvais jours, les victoires et les défaites. Quand j’ai commencé ce livre de Fanny Britt (autrice très appréciée chez Le Fil Rouge!), j’avais très hâte d’apprendre ce qu’elle avait à me dire sur la maternité. Honnêtement, mes attentes étaient très élevées, ce qui explique peut-être pourquoi j’ai fini ma lecture avec un fort sentiment d’insatisfaction. J’avais l’impression d’être devant quelque chose de partiel, comme s’il manquait l’autre côté de la médaille.

Je n’ai pas été déçue par la qualité de l’écriture de Fanny Britt ou par les idées qu’elle élabore au travers des histoires, témoignages et discussions. L’angle d’approche qu’elle aborde est généralement bien développé et défendu. Mais voilà, pour moi, le problème résidait justement dans le fait qu’il y a seulement une partie de l’expérience de la maternité, plutôt sombre d’ailleurs, qui était présentée. Elle voulait parler d’ambiguïté dans la maternité, tenter de décloisonner le rôle de mère et de rejeter les étiquettes qui sont parfois contraignantes et angoissantes. C’est une démarche qui se voulait libératrice (et qui doit l’être pour certaines), mais qui me laissait plutôt une impression de no mans land douloureux.

Est-ce que ça fait de l’essai de Britt un mauvais ouvrage sur la maternité? Évidemment que non! Toutefois, pour moi l’objectif était quand même raté, parce que j’aurais voulu qu’on reconnaisse qu’il n’y a pas une bonne, mais surtout pas une seule façon de vivre la maternité. Les femmes n’étant pas un groupe homogène (parce qu’en bonne sociologue je sais que les groupes homogènes ça n’existe pas), elles ne peuvent donc pas toutes vivre cette expérience de la même façon. J’aurais voulu trouver un équilibre entre la mère épanouie et béate de bonheur avec ses enfants et la mère indigne qui trouve la maternité oppressante. Peut-être que c’est naïf de ma part, mais il me semble impossible que le rôle de mère se limite à juste l’une ou l’autre de ces options. C’est pourquoi le discours de Fanny Britt, bien que nécessaire et très certainement libérateur, me laisse sur ma faim. Si la maternité est une expérience si terrible, pourquoi continuer d’avoir des enfants? Surtout, pourquoi en avoir plus qu’un?

Je crois que la maternité, comme toutes les expériences qui demandent un engagement émotionnel important, est une expérience multiple où les bons moments n’effacent pas nécessairement les mauvais, mais où tous ces moments réunis forment une toile complexe qui contribue à façonner la personne que nous sommes, à nous montrer nos limites et notre force.

Bref, j’aurais voulu qu’on me parle de maternité multiple afin de mettre de côté les standards et les normes. Qu’on donne le droit à chacune de vivre cette expérience à sa façon, sans pression, avec ses bons et ses mauvais jours, avec ses victoires et ses défaites. Qu’on donne à chacune la possibilité d’être entière sans pour autant être contrainte dans un rôle.

Trouvez-vous qu’il y a des étiquettes qui sont plus lourdes à porter que d’autres?

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