All posts tagged: maternité

Le fil rouge; le fil rouge lit; bibliothérapie; lectures; littérature; livres; les livres qui font du bien; les retranchées, fanny britt; Atelier 10; maternité; famille; essai

Explorer la famille dans ses derniers retranchements

Six ans après la publication de son essai Les tranchées, Fanny Britt poursuit ses réflexions entourant la maternité et la famille avec Les retranchées: échecs et ravissements de la famille, en milieu de course. Si le premier document de l’autrice m’avait laissée quelque peu indifférente, je dois avouer que son dernier pamphlet m’a plu davantage. Le propos des Retranchées m’a paru plus politique et revendicateur que le précédent, tout en offrant un portrait plus imparfait et moins homogène de la famille. C’est une réflexion davantage critique que Fanny Britt nous offre ici sur les structures restrictives et oppressives qui se révèlent dans le modèle familial, et sur les moyens de s’en libérer pour faire de la famille une cellule où tous et toutes peuvent s’épanouir. Refuser l’intrusion du néolibéralisme  J’ai beaucoup apprécié la critique de l’autrice à l’égard de l’intrusion des impératifs néolibéraux dans la vie familiale. Selon elle, les modèles de la famille parfaite qui prolifèrent sur les médias sociaux et qui servent à vendre différents objets en les associant à des aspects intimes de la vie privée …

Mon plan machiavélique pour changer le monde ou comment faire lire les enfants

On entend souvent que le plus beau cadeau que l’on puisse faire à un enfant pour sa vie future, c’est de lui apprendre à aimer la lecture. C’est, certes, un cliché, mais tout de même une idée pleine de bon sens! Il semblerait – et je n’en suis pas peu fière! – que je sois parvenue avec un certain succès à transmettre mon goût des livres à ma progéniture. Et comme j’ai la conviction que la littérature peut rendre les gens meilleurs, je partage avec vous mes astuces pour que vous puissiez à votre tour faire de vos enfants des lecteurs aussi assidus que Matilda afin qu’ensemble, nous créions une génération de book nerds qui régnera sur le monde de demain! AVERTISSEMENT : Je ne suis ni éducatrice ni pédopsychiatre. Mon expérience parentale personnelle ne constitue pas une méthode approuvée par des spécialistes, et si un jour vos enfants vous reprochent amèrement d’avoir gâché leur enfance, sachez que je me dégage de toute responsabilité! Prenez-les au berceau Tous les gourous vous le diront : le …

Maternité, Bébé, enfant, enceinte, accouchement, Le tendon et l'os, Anne-Marie Desmeules, Dans le ventre : Histoires d'accouchement, Collectif, Expériences personnelles, Littérature, Poésie, L'Hexagone, Quai #5, Le Fil Rouge lit, Littérature québécoise

La littérature au service de la maternité

Je suis enceinte. J’ai franchi la moitié du parcours entre le «avant» et le jour de cette rencontre, le «après» d’à jamais. Depuis, je vis dans un état latent. Je fais tout lentement. En mode «il y a si peu de temps…». Évidemment, l’acte de lire s’incruste parfaitement à cette nouvelle routine. Contrairement à beaucoup de futures mamans, je ne me suis pas jetée dans les livres instructifs et éducatifs décortiquant chaque changement physique et psychologique que la femme enceinte est susceptible de vivre. J’ai plutôt choisi de me tourner vers les récits de femmes, de chez nous et d’ailleurs, qui ont vécu la traversée de neuf mois, parfois moins, souvent tumultueuse, pour les chanceuses seulement à l’aide d’une voile. Pour ce faire, j’ai accordé une bribe de la lenteur des premiers jours d’été au collectif Dans le ventre: Histoires d’accouchement ainsi qu’au recueil de poésie d’Anne-Marie Desmeules, Le tendon et l’os. Bien qu’abordant la même thématique, à savoir la maternité, les deux œuvres se veulent bien différentes l’une de l’autre, d’abord dans la forme. Le collectif, réunissant …

Le fil rouge; Le fil rouge lit; Les livres qui font du bien; Livres; Lecture; Littérature; Littérature québécoise; Bibliothérapie; Maman veut partir; Jonathan Bécotte; Lémeac; Maternité; Enfance; Deuil

Maman veut partir : hommage aux souvenirs d’enfance

Ode à la candeur de l’enfance, Maman veut partir est une œuvre qui témoigne du lien fort qui unit un enfant à sa mère. Ce roman, qui prend la forme d’une succession de courts poèmes, offre un très bel hommage aux mères. L’auteur Jonathan Bécotte y raconte le quotidien de son enfance, ponctué de moments d’heureuse légèreté qu’il partage avec sa mère. À l’instar de son premier roman Souffler dans la cassette, on retrouve dans Maman veut partir une magnifique écriture qui laisse transparaître la grande sensibilité de l’auteur. L’innocence de l’enfance L’auteur réussit avec brio à nous faire ressentir l’étendue de l’amour et de l’admiration d’un enfant envers sa mère. Dans les petits moments, qui pour l’adulte semblent routiniers et anodins, il se dévoile une incroyable magie qui ébahit l’enfant. L’auteur montre l’adorable naïveté d’un petit garçon émerveillé devant sa mère, avec en prime de petites touches d’humour qui nous font sourire. L’écriture de Jonathan Bécotte est tout simplement remarquable. Imagée, poétique et délicate, sa plume nous raconte l’enfance d’une manière simple et accessible, …

Les préoccupations d’une féministe rabat-joie

Qu’est-ce qu’une féministe rabat-joie ? Qu’est ce qui préoccupe la féministe rabat-joie moderne ?  Telle est la prémisse de cet essai d’Erin Wunker, professeure, chercheure, autrice et, bien entendu, féministe. À travers ses réflexions et ses questionnements, Wunker s’amuse (pour faire écho au joie de rabat-joie) à déconstruire ces normes patriarcales. L’état du monde vous inquiète, l’inéquité vous enrage et décourage et vous brûlez de pouvoir faire quelque chose pour changer ça ? Vous êtes probablement déjà une rabat-joie. Et vous vous rendrez peut-être compte que ça donne du courage d’apprendre comment «abattre» la joie peut aider à «refaire le monde». Après tout, si le statu quo est intenable pour beaucoup d’entre nous, s’efforcer de le modifier est une marque d’espoir. À la croisée des approches  Wunker le dit elle même, ses textes se trouvent à la croisée entre critiques, théories littéraire, culture populaire et pensée féministe. C’est à travers ces quatre axes qu’elle développe sa pensée autour de trois sujets, soit la culture du viol, les amitiés entre femmes et la maternité. En ouvrant …

Motherhood, Sheila Heti, féminisme, maternité, littqc, le fil rouge, les livres qui font du bien, bibliothérapie, mère, questiionnement, réflexion,

Motherhood : être ou ne pas être mère

Dans ce livre difficile à catégoriser, l’autrice canadienne Sheila Heti se questionne sur la maternité et sur le désir -ou pas- d’avoir un enfant. Elle commence à écrire ce livre vers 36 ans et elle sent qu’il ne lui reste plus autant de temps qu’avant pour prendre sa décision. On sent rapidement le sentiment d’urgence qui perd en importance au fil des pages. Ce qui m’a attiré vers ce livre, ce sont les premières pages : l’autrice pose des questions en utilisant la méthode Yi Ching. Les réponses à ses questions sont donc aléatoires et elle tente d’avoir une conversation de cette manière, de trouver un sens à ses interrogations. À l’image d’une discussion qu’on pourrait avoir avec soi-même dans son esprit, les premières pages m’ont charmée par la vulnérabilité avec laquelle l’autrice aborde ses propres tourments et obsessions. Elle utilisera aussi le tarot, les rêves et les étapes du cycle menstruel pour l’aider à voir plus clair ce qu’elle désire sincèrement. Ce livre, c’est une méditation bruyante sur ce désir de prendre position sur la …

Le fil rouge;Le fil rouge lit;Bibliothérapie;Littérature;Lectures;Livres;Les livres qui font du bien;Maternité la face cachée du sexisme;Marilyse Hamelin;Leméac;Essais;Essais québécois;Égalité;Maternité;Sexisme;Parentalité;Féminisme

Maternité, la face cachée du sexisme : libérer les femmes du fardeau exclusif de la parentalité

« Être maman est le plus beau métier du monde ». Gageons que cette phrase populaire est parvenue à vos oreilles bien plus souvent que son pendant masculin « Être papa est le beau métier du monde ». Or, pourquoi en est-il ainsi? Pourquoi les femmes se retrouvent-elles encore aujourd’hui intrinsèquement liées à la parentalité et aux contraintes relevant de la responsabilité des enfants dans un couple? C’est ce qu’analyse la journaliste, chroniqueuse et bloggeuse féministe Marilyse Hamelin dans son essai Maternité, la face cachée du sexisme : plaidoyer pour l’égalité parentale.

Katherine Raymond; Matricide; Éditions XYZ; Relation maternelle; les livres qui font du bien; littérature; littérature québécoise; Le fil rouge; le fil rouge lit; deuil; femmes; Bibliothérapie; lecture; premier roman; santé mentale; livres; maternité

Matricide de Katherine Raymond : la relation mère-fille au-delà du deuil

Les relations mère-fille représentent un sujet foisonnant dans la littérature, qu’on pense à Borderline de Marie-Sissi Labrèche, à Une femme d’Annie Ernaux, ou à des pièces de théâtre comme Tout comme elle de Louise Dupré.  Avec Matricide, Katherine Raymond s’inscrit dans la lignée de ces autrices qui ont abordé ce sujet avec brio.

De là où nous venons

Je sais qui je suis. Mais je sais aussi que cette affirmation est bien peu suffisante pour répondre à tous nos questionnements. Bien que j’aie la certitude d’être née un premier juin 1992 à l’hôpital Saint-François-d’Assise de parents heureux et aimants, je n’en demeure pas moins curieuse de mes origines et de tout ce qui a pu façonner la personne que je suis devenue. Certaines qualités me proviennent directement de mes géniteurs d’amour, mais aussi (malgré le déni), plusieurs défauts. Nous sommes toujours fiers d’étaler nos talents et nos connaissances, mais toujours peureux à l’idée d’avouer aux autres ce que nous savons trop peu. Je crois que la plus grande question de tous les temps est sûrement celle qui nous angoisse tous le plus : qui sommes-nous? Même si nous connaissons notre parcours sur le bout de nos doigts et que nous prenons rapidement conscience de ce qui nous fait vibrer et de ce qui nous envenime, il n’en demeure pas moins que la conscience de soi est une quête infinie. Comment savoir si nous sommes à …

Ce qui dérange et bouleverse

Le pouvoir des livres est unique. Ils nous permettent de s’évader, de découvrir de nouveaux univers et de nous émouvoir devant autant d’imagination. Mais lorsque les livres prennent une plus grande ampleur et réussissent à se tailler une place dans nos vies personnelles, on se remet soi-même en question. Car lire nous permet avant tout de nous repositionner, de s’arrêter et se demander si nos envies, nos perversions et nos forces sont réelles. Certains livres changent notre perception de ce qui nous entoure de manière concrète. Ils allument en nous ce sentiment de sincérité face à notre propre confiance, mais surtout ils nous permettent de mieux comprendre notre entité, ce combat qui nous habite en tant que femme et avant tout en tant qu’être humain. 

C’est le cas du dernier objet littéraire de Maggie Nelson, Les argonautes (The Argonauts). Parue en 2015, cette œuvre à la fois mi-essai et mi-autofiction nous plonge dans diverses thématiques sans genre et sans nombre qui amènent une réflexion profonde sur l’art, la tendresse et la production sous toutes ses …