Il existe différents types de dépendances… les petites, les fortes, les dangereuses, les bénignes, celles que l’on cache aux autres, celles contre lesquelles on se bat… Et une addiction, aussi minime soit-elle, peut changer une vie à tout jamais. Surtout si vous en perdez le contrôle.
Addiction, cette bande dessinée française, est parue en avril dernier chez Akileos. Je venais tout juste de terminer ma lecture du premier roman de Stéphane Larue, Le plongeur, et le sujet de la dépendance me semblait encore une fois un choix de lecture à explorer. Avec Josep Busquet au scénario et Pedro J. Colombo aux illustrations, Addiction attire le regard par sa première de couverture, une femme nue coincée dans un labyrinthe qui s’effrite. Une métaphore toute bleue de l’addiction, représentative de l’oeuvre, car déjà, l’absence d’issues de l’illustration est flagrante.
Chacun sa dépendance
La bande dessinée représente la vie de six personnages piégés, dépendants, intoxiqués. Ils ont tous perdu le contrôle de leur addiction, au point où la lecture de l’oeuvre ne nous fait que suivre leur longue descente aux enfers.
Une accro aux jeux, une cleptomane, une workaholic, une mythomane, une nymphomane et un accro aux réseaux sociaux.
Album choral, Addiction a un rythme assez rapide, passant d’un personnage à l’autre en l’espace de quelques pages seulement. Cette multiplication de visages sans nom nous perd parfois un peu, mais laisse deviner cette issue fatale, cette pulsion que doivent assouvir les personnages jusqu’à causer leur propre perte. Ils subissent les conséquences de leurs actes irréfléchis, leurs actes impossibles à refréner. Ils répondent automatiquement à leur dépendance, ne sont pas capables de s’en empêcher.
Et si je l’étais aussi… ?
Une fois la dernière page tournée, une dernière page noire sans aucune illustration ni texte, on pousse un gros soupir, on se remet en question. Je ne me retrouve pas un peu dans ce personnage? Et si j’étais dépendante à quelque chose moi aussi?
La force majeure de l’oeuvre est de réussir, malgré sa noirceur, à nous questionner sur notre propre vie, sur nos dépendances.
Aujourd’hui, je crois que chacun pourrait se retrouver dans cette dépendance aux réseaux sociaux, où l’on doit montrer une belle image de soi-même. Pensez-vous être dépendant?
Ping : Nous avons tous une dépendance — Le fil rouge – Zoubir YAHIAOUI
C’est intéressant. Merci !
J’aimeAimé par 1 personne
Merci pour la découverte !
Il est clair que la dépendance à internet en général représente l’addiction la plus à même de nous toucher tous autant que nous sommes. Sans me sentir vraiment addict, il m’arrive moi-même d’y réfléchir et d’essayer d’instaurer des règles d’utilisation…
J’essayerai de trouver cette BD en bibliothèque !
J’aimeAimé par 1 personne