Noémie Pomerleau-Cloutier, enseignante de yoga et formatrice en alphabétisation populaire, publiera son tout premier recueil de poésie Brasser le varech, le 11 octobre 2017, aux éditions La Peuplade. La poète a généreusement accepté de répondre à notre questionnaire.
1. Quel est ton premier souvenir en lien avec la lecture?
D’avoir vraiment eu hâte de savoir lire! Depuis toute petite, j’adore les livres. J’ai appris à lire très rapidement, plus tôt que d’autres enfants, car j’ai eu la chance de commencer ma scolarité plus jeune, dans une école belge alors que mes parents travaillaient au Zaïre (la République démocratique du Congo actuelle), avant de revenir au Québec. Je me rappelle vraiment ce désir que j’avais de savoir lire moi-même les histoires qu’on me lisait.
2. Avais-tu un rituel de lecture enfant ou un livre marquant ? Et maintenant, as-tu un rituel de lecture?
J’ai de nombreux souvenirs de moments de lecture, cachée sous mes couvertures, pendant la sieste de l’après-midi, quand j’étais petite. C’était bien plus intéressant que de dormir! La lecture a toujours été associée pour moi à un moment de plaisir, un moment de détente, même quand le livre ou son sujet sont plus difficiles. Mes livres fétiches quand j’étais enfant et adolescente: Le Petit Prince, les bandes dessinées d’Astérix, la série Anne of Green Gables de Lucy Maud Montgomery et Zurry d’Elizabeth Fillion. J’ai dû relire ces livres des douzaines de fois au moins… J’étais aussi fascinée par les livres sur les plantes.
Maintenant, je lis toujours trois à cinq livres en même temps, la plupart du temps, au moins un recueil de poésie, un roman et un essai. En ce moment, c’est Nous rêvions de robots d’Isabelle Gaudet-Labine (poésie), The Ministry of Utmost Happiness d’Arundhati Roy (roman) et L’inéducation de Joëlle Tremblay (essai). Je lis en français et en anglais, parfois en espagnol, si je suis en forme! Hahahaha! Je lis souvent avant de dormir, dans le métro, en attendant un-e ami-e dans un café. Je lis pas mal partout, sauf en voiture ou en autobus.
3. As-tu une routine d’écriture, des rituels ? Dans quel état d’esprit dois-tu être pour écrire?
C’est souvent une image qui m’inspire un poème. J’ai beaucoup fait de poésie photographique dans les cinq dernières années. Je vois ou je vis quelque chose en lien avec une image et je l’écris. Les rencontres m’inspirent aussi beaucoup. Rencontrer quelqu’un-e qui te raconte son histoire et écrire un court poème à propos de ce que vous vous êtes dit, c’est très stimulant. J’ai fait l’effort, durant un récent séjour en Inde, d’écrire un poème par jour, au coucher ou au lever du lendemain, pour résumer ce que j’avais vécu dans la journée. Ça m’a ramenée à ces récits de voyage / séjour à l’étranger que j’écrivais lorsque j’étais coopérante volontaire en Afrique de l’Ouest.
Pour mon recueil à paraître à La Peuplade le 10 octobre, le processus a été différent. Oui, c’est venu de ce que j’ai vécu, mais j’ai beaucoup travaillé avec des ouvrages de botanique. J’ai utilisé les descriptions de plantes de la Côte-Nord pour illustrer des émotions.
4. Quels sont les livres qui t’ont donné envie d’écrire ?
Je ne sais pas trop si j’écris parce que je lis. Il est certain que les lectures que je fais nourrissent mon écriture, mais je ne sais pas si un livre en particulier m’a donné envie d’écrire. J’ai peut-être été influencée par mes nombreuses lectures d’Anne of Green Gables! 😉
5. Quel est le livre qui t’a le plus fait cheminer personnellement et pourquoi ?
Recommencements d’Hélène Dorion, que j’ai lu en 2014, à un moment où je n’allais vraiment pas bien. Ce livre parle merveilleusement de deuil et de «fuite nécessaire» et ça m’a beaucoup aidée à ce moment de ma vie. Également, The Wisdom of Yoga de Stephen Cope, qui était ma lecture obligatoire pour mon cours de prof de yoga. Ce livre explique, à l’aide d’exemples concrets, les fondements du yoga et aide à voir nos comportements sous un nouveau jour. Je l’ai lu plus d’une fois…
6. Si tu pouvais vivre dans un monde littéraire, ce serait lequel ?
Dans toute fiction scandinave ou islandaise. J’adore la littérature scandinave et islandaise, dont les polars (oui, je l’avoue). Un jour, j’irai en Suède, en Norvège, en Finlande, au Danemark, en Islande…
7. Quel livre relis-tu constamment sans même te tanner ?
Océan mer d’Alessandro Barrico. Ce livre m’a été conseillé par mon amie Caroline Scott en 2014. Il m’a été salutaire à ce moment. Je le relis chaque année. C’est d’une beauté sans nom.
Poésie complète de Marie Uguay. Je ne l’ai découverte qu’à l’été 2016. Mais, j’y reviens souvent depuis.
Frida Kahlo par Frida Kahlo: lettres 1922- 1954. J’admire énormément cette femme. Son écriture est aussi intense, juste et poignante que ses peintures.
8. Quel est ton mot de la langue française préféré ?
Épilobe
9. Quel livre aurais-tu aimé avoir écrit ?
A Death in the Family de Karl Ove Knausgård, La femme qui fuit d’Anaïs Barbeau-Lavalette, Bec-de-lièvre d’Annie Lafleur, Nirliit de Juliana Léveillé-Trudel, Milk and Honey de Rupi Kaur, Priscilla en hologramme d’Erika Soucy, Chez les ours de Jean Désy, Une tonne d’air de Maude Smith Gagnon, tous les livres de Mahigan Lepage. Et il y en a tant d’autres…
10. Si tu écrivais ta propre biographie, quel serait le titre ?
Eh boy! J’hésite entre Omniprésence du doute et Namasté câlisse! Hahahaha!
*crédit photo: Sage Rebelle Photo
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