Je suis une grande impatiente. Rien ne m’énerve plus que de devoir attendre, et ce, peu importe dans quelle circonstance de la vie. Or, lorsqu’il s’agit de patienter pour la sortie d’un livre, d’autant plus lorsqu’il s’agit d’une suite, je deviens complètement intenable.
Évidemment, le tout a débuté avec la série Harry Potter. Tout commence toujours avec les aventures du sorcier dans mon cas. Je me rappelle parfaitement l’attente interminable qui me torturait terriblement entre chaque lecture. Quel temps perdu qu’est celui où je ne pouvais me mettre sous la dent les nouveaux mots de J.K Rowling! Dans ces moments pénibles, mon imagination débordante de gamine ne pouvait s’empêcher d’inventer des scénarios improbables pour la suite des choses.
Apparemment, plus nous vieillissons et moins nous changeons. Quinze ans plus tard, je me prête encore au même jeu. D’une part, je revis ce même sentiment d’attente, mais cette fois-ci avec l’oeuvre de George R.R. Martin. D’autre part, je me surprends à émettre moult théories sur ce qui attend les lecteurs dans le sixième livre de la série Le Trône de Fer, comme je le faisais à l’époque pour les péripéties se déroulant à Poudlard. Bref, je prends conscience qu’au fond de moi, je suis encore la petite fille pleine de rêves et d’étoiles dans les yeux qui se perd dans la lecture et ça, c’est bon pour le moral.
C’est que les sagas littéraires offrent de multiples possibilités. Le Trône de Fer met en scène des milliers de personnages (et ce n’est pas une façon de parler) qui s’aiment, qui se détestent, qui s’entretuent, qui se déchirent, et ce, sur des centaines d’années. Le nombre d’intrigues est pratiquement impossible à recenser. De fait, il devient facilement un passe-temps pour les admirateurs de l’oeuvre de s’imaginer les innombrables avenues que pourrait emprunter la plume de l’auteur dans sa folle poursuite. Et franchement, je pense sincèrement que ce loisir nous aide à oublier le fait que nous attendons encore et encore.
De surcroît, cette attente devient à un certain niveau rassembleuse. Elle permet qu’une collectivité se forme. Pensez à tous ces blogues qui voient le jour et sur lesquels des milliers d’individus partagent leur passion pour le sujet. Des pages web, telles que La Garde de Nuit ou Pottermore, deviennent de vraies bibles pour les fans qui sont assoiffés de nouvelles connaissances. Combien de fanfictions se basant sur l’univers du sorcier à la cicatrice en forme d’éclair ont été écrites? On ne peut les compter. Dix ans après la sortie du dernier livre, des théories sont encore imaginées à travers le monde. L’histoire n’a jamais fini de s’écrire. N’est-ce pas un peu magique?
Et même lorsque nous croyons véritablement que l’encre a terminé de couler, les écrivains et les écrivaines de ce monde arrivent encore à nous surprendre. J’ai vécu cela pas plus tôt qu’il y a quelques mois alors que j’apprenais que Philip Pullman, l’auteur de la saga À la croisée des mondes, s’apprêtait à publier une nouvelle trilogie qui s’incrustera à la série précédente. Quelle joie! Quelle surprise! Même quand nous ne pensons plus attendre, finalement nous attendons encore. En fait, nos vies de lecteurs insatiables se résument peut-être à des va-et-vient entre l’attente du prochain et la venue du petit dernier. Nous sommes, à notre façon, des personnages de récits. Nous sommes les passagers du papier, les voyageurs entre les lignes, les seigneurs du temps.
Et vous, qu’attendez-vous comme suite?
Crédit photo : Michaël Corbeil
Personnellement, moi aussi, je suis du genre impatiente. Ce que j’attends? Des réponses d’éditeurs pour la suite de mes deux premiers tomes. Et croyez-moi, pas plus facile, hihi!
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