Littérature étrangère
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Marcher avec les ours

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Il existe, à divers endroits du globe, des routes mythiques, espèce de sentiers destinés aux excentriques qui ne recherchent qu’une chose : marcher. Marcher sur des kilomètres et des kilomètres à travers les campagnes ou les forêts. Les possibilités de randonnées que l’on retrouve à travers le monde ne sont pas toutes bien connues par le public. Bien entendu, il existe des exceptions à la règle. Le plus connu de ces sentiers est sans contredit le chemin de Compostelle, qui traverse la France et l’Espagne. Sorte de pèlerinage destiné aux fidèles dans un premier temps, cette route recueille maintenant des milliers de personnes par année qui marchent pour des buts différents, dont Marion, fière fileuse, qui parle de son expérience juste ici.

Également, il y a quelques années, l’effervescence autour d’un livre de Cheryl Strayed a fait connaître le Pacific Crest Trail, qui longe l’océan Pacifique de la frontière canadienne jusqu’au Mexique. Avec Wild, l’auteure trace un portrait franc de son parcours et de la difficulté que peut être une aventure de la sorte.

Lire l’aventure des autres

Ces récits m’ont toujours fascinée. Je suis une marcheuse; la marche est mon principal moyen de locomotion. Bien entendu, je ne connais en rien les difficultés que peut engendrer une expérience aussi unique et imprévisible que celle relatée dans ce type de livre. Je suis toutefois curieuse de les découvrir dans l’espoir de pouvoir, un jour, tenter ma propre aventure dans les bois.

En parcourant des documents qui abordent le sujet des longues randonnées, je suis tombée sur une recommandation d’un ouvrage non pas explicatif, comme le sont bon nombre de documents sur le sujet, mais bien autobiographique. Charmée à l’idée de découvrir une nouvelle vision de la chose, je me suis rapidement procuré l’ouvrage en question. Promenons-nous dans les bois, œuvre de Bill Bryson, nous plonge au cœur d’une aventure à la fois drôle et touchante, informative et amusante.

Choisir de partir

Bryson, journaliste et auteur, décide, vers la fin des années 1990, de se lancer dans l’expédition la plus importante de son existence; celle de traverser le sentier des Appalaches. Ce sentier mesure plus de 3 500 km et passe à travers plusieurs états américains entre le Maine et la Géorgie. De prime abord, le projet semble audacieux, bien entendu, mais réalisable. Motivé, l’auteur nous raconte avec moult détails les recherches et la planification qu’il a faites pour arriver à ses fins. De sa crainte des ours, expliquée et appuyée à l’aide de statistiques des attaques sur le sentier par le passé, ou du découragement qu’il ressent en visitant le magasin de plein-air de son quartier. Vous, le saviez-vous, que les sacs imperméables ne le sont pas vraiment et qu’il vous faut aussi vous procurer une toile imperméable pour l’abriter en cas de pluie? On découvre comment une aventure aussi importante nécessite un investissement monstre et un brin de folie. Et on rit, beaucoup, parce que l’auteur nous raconte avec désinvolture, avec une ironie à peine voilée, les bêtises qui existent en société.

Et le tout devient presqu’irréel lors de l’arrivée invraisemblable de son acolyte, Kalt, cet homme qui s’est porté volontaire pour marcher avec lui. Armé de barres chocolatées Snickers et d’un vieux sac d’armée, Kalt débarquera de l’avion en soufflant péniblement et en nous laissant deviner que la suite ne sera pas de tout repos. Tant mieux pour nous.

Bryson nous fait donc le récit de cette longue aventure, ne taisant aucun détail disgracieux. Il est bon de voir un récit à la fois drôle et honnête. La plume incisive de l’ouvrage nous fait voir les côtés sombres de la marche en forêt, les difficultés que l’on peut y vivre et les gens stupides, aussi, que l’on peut y rencontrer. Mais elle parle aussi de la beauté de la forêt. De cet abandon que l’on retrouve dans la marche, de cet autre monde qui existe à quelques pas de la civilisation qui nous entoure.

Marcher, mais réfléchir aussi

Et, justement, l’auteur ajoute à son texte des éléments sur l’environnement, il fait état de la décrépitude des forêts américaines, des dangers qui les guettent toujours. On suit la randonnée de deux hommes, mais on traverse aussi l’histoire, on apprend sur les origines du sentier, on découvre comment il a été construit, quelles espèces s’y sont éteintes, qui y a battu des records, quelles histoires d’horreur, aussi, ont habité cette route.

Promenons-nous dans les bois possède un ton décapant et humoristique qui lui est propre. Il fait rire, réfléchir et voyager, ne serait-ce qu’un peu. Il est à mettre entre les mains de tout explorateur, des grands comme des petits chemins.

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