Comme j’étais un peu morose à l’arrivée du temps froid, l’inspiration a tardé à venir, dernièrement. C’est alors qu’une amie (coucou Soline!) m’a parlé d’une tradition norvégienne extraordinaire, la påskekrim, qui m’a tellement emballée que j’ai retrouvé ma joie de vivre! Voici de quoi il en retourne : aux vacances de Pâques, les habitant.e.s de la Norvège quittent vers un chalet – hytte –, où ils et elles en profitent pour lire des romans policiers. Cette coutume est née – tenez-vous bien – en 1923! Il me semble qu’on est un peu en retard, vous ne croyez pas? Et pourtant, la température hivernale du Québec me fait dire que le désir de s’enfermer dans un chalet au cœur de la forêt pour lire un roman (policier, ou pas) n’est pas un sentiment étranger aux Québécois.e.s! De plus, si le mois de novembre n’est pas la période la plus joyeuse, j’ai l’impression que rien ne fait plus de bien que de décrocher, dans le bois, avec des bouquins, des couvertures, des bougies, des boissons chaudes… Retrouver un sentiment de bien-être, bref!
Je vous propose donc six livres qui font écho à cette ambiance, question de retrouver un peu de feel good vibes dans ce mois un peu « plate ». Bon, je l’avoue, mes choix ne sont pas des plus « joyeux »… Ils répondent plutôt à l’idée du page-turner, le type de livre qui, justement, vous donne envie d’hiberner! Vous en tirerez la satisfaction d’avoir lu quelque chose de vraiment excitant, promis.
Station Eleven de Emily St. John Mandel
Révélation littéraire de 2016, Mandel nous transporte dans le futur, alors que 99% de la population de notre planète est tuée par l’épidémie de grippe de Géorgie, et que ses dernièr.e.s habitant.e.s cherchent à survivre. On suit trois personnages, qui, tous à leur manière, permettent à l’auteure de tracer le portrait d’un monde post-apocalyptique loin des clichés. Marjorie en a retiré une moins bonne impression, mais à vous de juger!
À lire en prenant un petit scotch sur glace, question de retrouver un peu de chaleur dans cet univers troublant.
La vérité sur l’affaire Harry Quebert de Joël Dicker
En voilà un qui est difficile à fermer… Mi-enquête, mi-réflexion sur la littérature, le roman de Dicker nous entraîne dans un monde intriguant, qui nous happe entièrement. On y suit l’écrivain Marcus Goldman, qui, en panne d’inspiration pour son prochain roman, rend visite à son ancien professeur Harry Quebert. Peu après son arrivée dans la ville d’Aurora, le corps de Nora Kellergan est retrouvé sur le terrain du professeur… Marcus en tirera-t-il un nouveau livre à succès, ou se laissera-t-il emporter par son enquête? Lisez ce que Raphaëlle en avait à dire, lors de sa lecture!
À lire avec un café bien chaud, pour garder l’esprit éveillé pendant cette longue enquête.
La trilogie Vernon Subutex de Virginie Despentes
Véritable fresque de la France contemporaine, la trilogie de Despentes est effrayante et sans compromis. Son écriture est cinglante, mais aussi sanglante… Qu’arrivera-t-il à tous ces personnages singuliers, chacun aux prises avec une solitude profonde? Croyez-moi, vous voudrez savoir où vous amènera Virginie Despentes. Florence en parle comme de romans sur la communauté, et je ne peux qu’être en accord avec sa vision.
À lire avec une bière ou un verre de vin (ou plusieurs…), sans contredit, si l’on veut vraiment s’imprégner de cette saga!
La servante écarlate de Margaret Atwood
Si vous n’avez pas entendu parler de ce livre à ce jour, vous habitez sûrement sur une autre planète, ou alors, vous n’avez pas Internet. C’est la série télé tirée de ce roman d’Atwood qui a remis son roman sur la carte… au grand (dé)plaisir des lectrices. C’est que ce roman, pas plus que la série télé, n’est pas facile à recevoir. Pour citer ma collègue Ariane : « visualiser et lire ce chef-d’œuvre à une époque où l’on a parfois l’impression de régresser au niveau des droits des femmes et des minorités, ça laisse présager le pire…». Par contre, le roman est captivant, peut-être justement de par sa teneur réaliste, et permet de réfléchir à des enjeux sociaux, comme le rapporte si bien ma consœur Ariane.
À lire en buvant une tisane, pour sentir un peu de chaleur dans ce monde dystopique…
Le jeu de la musique de Stéfanie Clermont
J’ai dévoré le roman de Stéfanie Clermont en quelques jours. Peut-être étais-je encouragée par sa forme, celle d’un « roman par nouvelles » : des nouvelles liées entre elles, mais pas écrites de la même façon, pas de la même longueur… Puis, il y a l’amitié qui relie tous ces personnages, leur grand désir de liberté comme leurs difficultés et leurs désirs profonds. L’écriture de Clermont fascine, et les histoires font écho à des choses que j’ai moi-même vécues, et que vous avez peut-être vécues aussi. Un livre qui nous a beaucoup touchées, les filles du Fil rouge et moi (lisez l’entrevue que Martine et Marjorie ont réalisée avec elle!).
À lire avec un bon chocolat chaud, qui vous réconfortera autant que ces pages empreintes de poésie.
La trilogie L’amie prodigieuse d’Elena Ferrante
Vous ne pourrez pas dire qu’on ne vous a pas averti.e.s, sur ce blogue! On est toutes fans de ces bouquins, comme le prouvent les articles se trouvant ici, ici et ici. La prose de Ferrante vous enveloppera de la chaleur italienne, et vous ne voudrez plus quitter ses héroïnes et leurs acolytes.

Photo par moi, en mai 2017! Aperol Spritz sur la côte amalfitaine. 🙂
À lire avec un Aperol Spritz, boisson bien typique de l’Italie!
Quel livre auriez-vous envie de lire pendant un week-end de pause, bien à l’abri des aléas de l’hiver?