Mardi soir, 23 janvier, café La graine Brulée
À l’hiver, notre groupe du mardi est petit, nous sommes cinq. Nous savions que ça allait créer une dynamique bien différente de nos autres groupes dans lesquels nous sommes parfois jusqu’à 12 participantes. Nous ne savions pas exactement quelle ambiance un aussi petit groupe allait créer, nous espérions avoir plus de temps pour élaborer, élaguer, partager et c’est exactement ce qui est arrivé. Il faut dire que la session a commencé en force avec Homo sapienne de Niviaq Korneliussen.
Alors, qu’en avez-vous pensé ?
C’est d’une voix presque à l’unisson qu’on s’entend dire que nous avons toutes aimé. Du récit au style en passant par l’indéniable talent de l’auteure, ce fut une magnifique lecture pour toutes.
On ne pouvait commencer autrement qu’en abordant la préface. C’est plutôt rare qu’un roman ait une si pertinente préface qui est parfaitement adapté et d’actualité. Elle a piqué la curiosité des participantes, « ça mets bien la table » dit l’une d’entre elles.
Dans le cœur du sujet
On plonge vite dans le cœur du sujet: l’identité. Chacun des cinq personnages vit, à sa manière, une crise identitaire bien personnelle. On s’entend pour dire qu’on entre vite dans la réalité de chacun d’eux, on accède aux images, au rythme. C’est certainement là l’une des grandes forces de l’auteure, nous faire entrer aussi vite dans le quotidien de différents personnages.
Nous arrivions toutes à comprendre chacun des personnages rapidement, on s’entend même pour dire que c’est définitivement un tour de force de construire un roman de la sorte, en faisant tout passer à travers ces différents personnages. Niviaq Korneliussen est certainement une excellente pédagogue, tout ce qu’il y a a savoir est bien intégré dans le récit.
Multiples formes, multiples récits
Mélangeant français, anglais, danois, échanges courriels, dialogues et flux de pensées, Niviaq Korneliussen réussit très bien à amalgamer les genres tout en restant cohérente. Il y a du mouvement, de l’intensité et un rythme hors du commun. Toutes semblent avoir trouvé que l’utilisation des SMS et des mots-clics étaient fait avec parcimonie et ajoutait quelque chose au texte. Rien n’était fait sans intentions.
Nous n’avons aussi pas pu passer à coté de l’incroyable traduction, du rapport à la musique qui ajoutait vraiment un petit «je ne sais quoi» au récit et à la vision positive des diverses identités sexuelles mises en mots dans Homo sapienne.
Ce fut véritablement une belle découverte pour toutes, sans points négatifs, sans déceptions, tout en gardant affuté notre esprit critique et en trouvant beaucoup à dire sur la beauté de ce premier roman.