Littérature québécoise
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L’aphélie des amours

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J’ai une confession à faire : je n’ai pas lu Les filles bleues de l’été, malgré l’immense succès que ce roman a eu à sa sortie en 2014. Pourtant, je n’ai pas hésité une seconde lorsque j’ai vu le nom de Mikella Nicol à la librairie. Je savais qu’Aphélie allait me plaire.

Pour un corps céleste, l’aphélie représente le point de sa trajectoire le plus éloigné du Soleil. (Épigraphe)

Ce roman intime sur fond de canicule nous présente la complexité des relations humaines.  Le personnage principal, narratrice sans nom, nous fait entrer dans son univers de solitude. Au travers de ses interactions avec les gens qui gravitent autour d’elle, on découvre son mal-être constant, sa volonté de plaire tout en s’éloignant des autres. Il ne s’agit pas d’un roman d’action, plutôt d’un récit de compréhension de soi.

Réécrire le déjà-vu

L’amour, au centre de toutes les réflexions et pourtant le point tournant de toutes les déceptions, ce sujet inépuisable et pourtant raconté mille et une fois, est ici présenté comme l’inaccessible constellation. On suit les journées chaudes et les nuits blanches d’une jeune femme qui cherche à plaire à tout le monde, mais à personne à la fois. Dans sa quête d’amour d’autrui, on comprend un mal d’amour propre qui ne s’assouvit jamais. Alors qu’elle tient bien en place, elle tente de se rapprocher du Soleil, continue d’espérer mieux sans jamais profiter de ce qui s’offre à elle.

La solitude de son emploi et sa ressemblance avec les autres filles lui permettent l’anonymat, mais ce sont dans ces moments de réclusion qu’elle voudrait être vue et surtout entendue. J’ai trouvé ce roman très touchant dans sa compréhension de l’être humain, cette petite boule d’atomes perturbable. Ce personnage principal me ressemble sans être moi, ses relations avec les autres ressemblent aux miennes sans être les mêmes. Nicol transcrit remarquablement bien le mal-être qui découle de la trop grande volonté d’être à sa place.

Un simple ouvrage que je conseille à quiconque aurait besoin d’une pause dans sa vie effrénée, le temps de se recentrer, de respirer, puis de revivre, comme au court moment de l’après-pluie au milieu de la canicule.

Aimez-vous les romans lents, qui ne présentent pas beaucoup d’actions, mais plutôt une réflexion sur l’être humain?

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