Bande dessinée et roman graphique
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Les grands espaces : l’enfance à la campagne

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Je suis une fille de la campagne. J’ai vécu mon enfance et mon adolescence au milieu des champs, dans une maison en perpétuelle rénovation, coincée entre une forêt et une rivière dans une région française qu’on appelait Poitou-Charentes. Catherine Meurisse, qui signe ici une bande dessinée autobiographique, a passé son enfance à la campagne, dans une vieille bâtisse à restaurer, entourée d’un immense jardin et d’arbres à perte de vue. En Poitou-Charentes. Comme souvent, j’ai choisi ce livre pour sa couverture, mais surprise! Elle et moi avons vécu une enfance similaire.

Une balade dans la campagne française

Première page. Catherine, adulte, dessine sur les murs de son appartement parisien une porte imaginaire qu’elle traverse pour se retrouver au milieu d’un champ de tournesols. Commence alors notre voyage dans son enfance. Catherine et sa sœur apprennent le nom des arbres, à planter des graines, participent aux fêtes de village et à l’abattage du cochon. Elles s’épanouissent dans un monde où la beauté et l’authenticité côtoient pourtant les dommages infligés à la nature par l’agriculture moderne. L’autrice dépeint avec humour et poésie son amour pour la nature, et nous sensibilise par petites touches aux mutations qu’ont subies les campagnes françaises dans les années 1980.

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Le jardin, ce monde merveilleux

Les parents, grands lecteurs à qui l’autrice dédie son livre, s’emploient de leur côté à créer un jardin où chaque végétal possède sa propre histoire : une bouture du rosier de Montaigne, une autre du figuier de Rabelais, un platane nommé Swann en référence à Marcel Proust. Dans ce petit bout de terrain, nature et imaginaire offrent un univers foisonnant aux fillettes et favorisent leur apprentissage. Du musée de clous rouillés et de vieux squelettes au jardin aménagé façon Le Nôtre, on regarde l’autrice grandir dans cet abri solide. Si, pour beaucoup, la vie à la campagne est synonyme d’ennui, elle est ici dépeinte avec beaucoup de tendresse, et le jardin comme lieu de découverte et de refuge y tient une grande place.

Un hommage graphique à la nature

L’autrice est une ancienne caricaturiste de Charlie Hebdo. Si elle nous raconte le début de cette vocation – qui implique une chèvre alanguie dans un hamac –, cette caractéristique se ressent surtout dans sa façon d’aborder les situations socio-politiques et par les notes d’humour distillées ici et là. Avec Les grands espaces, elle nous offre un plaidoyer sur la beauté de la nature. Les dessins simples et très fins, tous réalisés au crayon de papier avant d’être colorisés par Isabelle Merlet, sont magnifiques. Le jeu des textures et la grande précision dans le détail des fleurs, des arbres et des vieilles pierres viennent enchanter l’œil. On se retrouve immédiatement propulsé là-bas, l’odeur du foin et le chant du vent dans les arbres rendus presque perceptibles par le trait.

Pour rester du côté de chez Swann, ce livre a été pour moi une vraie madeleine de Proust. Et vous, quel livre vous a fait retomber en enfance récemment?

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