Auteur : Kim Daoust Loiselle

Le retour de la bête à Goudreault

*La deuxième partie de cet article est écrite par Karina L. Gazaille qui était présente au lancement montréalais du roman. Alors que dans le premier roman de David Goudreault, La bête à sa mère, on a fait la connaissance d’un jeune homme accidenté de la vie, victime d’une enfance orageuse et qui a bifurqué sur le mauvais chemin; on a maintenant affaire à un homme tout aussi fragile, mais aussi fier de se considérer comme un tueur en série. J’ai encore tué quelqu’un. Je suis un tueur en série. D’accord, deux cadavres, c’est une petite série, mais c’est une série quand même. Et je suis jeune. Qui sait où les opportunités me mèneront? L’occasion fait le larron, le meurtrier ou la pâtissière. C’est documenté. Ceux qui ont lu premier tome ne seront pas étonnés de retrouver, cette fois-ci, la bête dans l’aile psychiatrique d’un pénitencier. En quête de reconnaissance, notre carencé émotionnel tente maintenant de monter dans la hiérarchie criminelle. Il subit et commet des gestes d’une grande violence, essayant tant bien que mal de faire sa …

Le géant : un roman singulier aux personnages colorés

 Le géant, c’est Victor Scarpa, un trucker, avide de littérature. L’élément central du roman, c’est lui, un géant de 6 pieds 7 pouces, qui partage sa passion pour les livres dans les truck stops. Autour de lui gravitent les membres de sa famille, des personnes aussi spéciales les unes que les autres. Il y a sa conjointe, Franie, une herboriste et lectrice à la voix enivrante, née d’une mère atikamekw. Femme mystérieuse au passé trouble, elle parcourt le long chemin vers la résilience. Ensemble, ils ont une petite fille, Babal, albinos, qui inquiète ses parents et son éducatrice à la garderie par des comportements étranges. Atteinte d’un trouble de langage, Babal parle mieux dans un autre monde. Et puis, il y a Rosita (Rosie), la fille que Victor a eue avec sa copine Madeline qui est aujourd’hui en couple avec Natsuo (Compagne). En plus d’être une calculatrice humaine, Rosie virevolte dans la tempête de l’adolescence et vit mal l’obligation de faire sa valise chaque dimanche. Ce deuxième roman de Francine Brunet nous présente une famille …

Ma passion murakamienne

J’écris aujourd’hui non pas pour vous faire une grande analyse de l’œuvre complète de l’écrivain le plus populaire du Japon, mais pour vous partager ma passion murakamienne et j’espère vous donner envie de le découvrir si ce n’est pas déjà fait. Jamais je n’ai fait de recherches afin de trouver un auteur qui correspond aux qualités littéraires de l’auteur que je vous présente. Jamais je n’ai demandé à un libraire : je veux de la littérature japonaise comme ci comme ça, s’il vous plaît. Jamais on ne m’a présenté son œuvre. Jamais on ne m’a convaincue d’en faire la lecture. Murakami est entré dans ma vie par un heureux hasard. J’ai jeté mon regard vers la couverture d’un livre, La ballade de l’impossible, j’ai lu la quatrième de couverture et j’ai feuilleté les pages sans même les regarder. Je tenais le livre dans ma main comme un trésor. Je l’ai senti (folie à la librairie); c’était de lui que j’avais besoin, pour calmer l’orage à l’intérieur de moi, pour m’évader dans un autre monde sans grands risques, …

Secrets de famille : La Noirceur de François Lévesque

Jeter des coups d’œil insistants aux pochettes des VHS de Chucky, au club vidéo du coin. Regarder Fais-moi peur! le samedi matin. Lire toute la collection Chair de poule, en quête de frissons. Visiter les lieux abandonnés les plus délabrés, entre Saint-Chrys et Franklin. Écouter sans m’en lasser les cris macabres d’une musique death metal, le son de mon disque man au plafond. Regarder la petite fille du film The Ring qui sort de la télé, sur repeat, jusqu’à une complète désensibilisation. On peut dire que mon amour du sombre et de l’horreur dure depuis longtemps. Bien que mon désir de noirceur se fasse de plus en plus discret en vieillissant, l’envie d’un roman d’horreur me prend encore de temps en temps. Dernièrement, j’ai lu l’excellent roman jeunesse Les Chiens de Allan Stratton. C’est ainsi que j’ai ressenti le besoin pressant de lire une autre histoire de maison hantée, cette fois-ci destinée à un lectorat adulte. Puisque je juge beaucoup trop souvent un livre par sa couverture, j’ai choisi La Noirceur de François Lévesque, qui me semblait plein de promesses. LA NOIRCEUR, François Lévesque …

Quelques suggestions de romans destinés aux adolescent.e.s

Mon intérêt pour la littérature destinée aux adolescent.e.s s’est développé au mois de janvier alors que j’avais décidé de lire Coeur de slush pour le défi littéraire. Carte-cadeau Renaud Bray en poche, j’étais partie acheter le premier roman de Sarah-Maude Beauchesne. En errant dans le rayon de la littérature jeunesse, j’ai eu l’envie soudaine d’en lire davantage. C’est donc curieuse de savoir ce que les ados d’aujourd’hui lisent que je suis repartie chez moi les bras pleins de romans jeunesse. Tout le mois de janvier, j’avais 14 ans. Les chiens, Allan Stratton Un thriller, une histoire de fantômes et de violence conjugale. Un roman pour les jeunes qui mènent une vie instable ou pour ceux qui aiment avoir une petite frousse. Résumé La valise de Cameron est toujours faite. Au moindre doute de sa mère, il fuit avec elle vers une autre ville. C’est que sa mère est persuadée que, s’il les retrouve, son ancien mari les tuera tous les deux. Avec habitude, mais à contrecœur, Cameron déménage encore, loin de tout, ayant comme seul contact …

Le Christ obèse de Larry Tremblay

Afin de souligner leurs 10 ans d’existence, les Éditions Alto ont eu la généreuse idée d’offrir aux lecteurs une invitante sélection de 10 livres à 10$ chacun; Le Christ obèse, du célèbre dramaturge et écrivain québécois Larry Tremblay, en fait partie. La première couverture – représentant nul autre que le Christ crucifié sur des tranches de bacon – avait su attirer mon attention. Additionné à la réputation de l’auteur, il ne m’en fallait pas plus pour avoir envie de me plonger dans les pages de ce court roman. Le Christ obèse nous absorbe au coeur du monologue intérieur d’Edgar, un être solitaire, asocial et perturbé. Un soir, dans un cimetière, alors qu’il rend visite à sa défunte mère, Edgar est témoin d’une violente agression envers une femme par des hommes qu’il associe aux 4 chevaliers de l’Apocalypse. Il décide d’enfermer la victime inconsciente dans le coffre de sa voiture, de la ramener à la maison et de devenir son sauveur. La lecture de ce livre fait immanquablement penser à l’univers sombre d’Edgar – Ô coincidence ?- Allan Poe, …