All posts tagged: estime de soi

Fée de Eisha Marjara

La féérie du ventre

Je pense que tout le monde connaît au moins une personne dans sa vie, de près ou de loin, qui a déjà eu ou a présentement un trouble alimentaire. C’est un problème de plus en plus présent dans notre société, et pourtant, c’est l’un des problèmes dont on parle le moins. En fait, comme une amie me le faisait remarquer, c’est plus complexe que ça : on en parle de plus en plus, on prône de plus en plus l’acceptation de soi et des différents corps, mais on continue d’être bombardé(e)s de tous sens, tous côtés par des images qui ne reflètent pas ces discours. Je crois qu’il est surtout là, le problème, ou plutôt la confusion : je trouve que ça nous amène à penser que tous les corps sont beaux, sauf le mien. « J’avais un plan, un souhait pour mon dix-huitième anniversaire. Je rêvais de laisser derrière moi les quatre murs de l’hôpital et de vivre des offrandes généreuses de l’hiver, de me nourrir de flocons de neige, de faire fondre les dernières livres …

Lizzie Velásquez, ou la détermination d’être heureux

J’aime beaucoup écouter les Ted Talks. Pour ceux qui ne connaissent pas cela, il s’agit de conférences visant à répandre des idées non conventionnelles, des messages inspirants ou des idéologies qui en valent la peine (« ideas worth spreading »), qui peuvent par la suite être visionnées gratuitement sur le site web http://www.ted.com. Je ne me souviens pas exactement comment je suis tombée sur cette conférence-là, mais je vais toujours me rappeler de son message et, surtout, de celle qui l’a énoncé. Elizabeth Ann Velásquez, surnommée Lizzie, est née en mars 1989. Comme moi, elle a 26 ans, une famille qui l’aime et la soutient, des rêves, des objectifs, des aspirations profondes. Mais contrairement à moi, elle est affligée par un syndrome extrêmement rare – seules trois personnes, incluant elle-même, en sont atteintes – qui l’empêche d’accumuler la moindre graisse dans son corps. Pour survivre, elle doit grignoter constamment. Ce syndrome, qui la touche depuis sa naissance, a beaucoup contribué à l’altération de son apparence physique: peau à l’aspect vieillissant, traits très fins, nez pointu, cécité totale …

Les Barbouillés

Lorsque le printemps se pointe le bout du nez, les femmes s’empressent de ressortir leur bas collants et leurs jupes affriolantes qui hibernaient depuis quelques mois au fond des tiroirs froids. Et malgré que mon père m’ait répété un milliard de fois qu’en avril il ne faut pas se découvrir d’un fil, je fais partie intégrante de celles qui s’impatientent. Dès lors, faire tenue légère implique d’afficher ma deuxième peau, soit mes tatouages. J’affronte donc au quotidien le regard de la majorité sur la différence de l’autre. Moues dégoûtées de la part de vieilles dames et regards en coin des hommes d’un certain âge font partie de mon quotidien dès que la température permet que mes jambes et mes bras vivent pleinement leur liberté. Avec le temps, on se forge une sorte de carapace face à ces comportements totalement humains qui cachent tout de même une poignée de préjugés. Est-ce véritablement cette fille qui enseignera à mes enfants? Sort-elle vraiment de l’université celle-là? L’altérité devrait être davantage abordée dans les centres pour personnes âgées. Pendant que ces …

« Ce livre-là n’est pas pour toi! »

Quand j’étais ado, j’aimais me rendre à la bibliothèque de mon école secondaire pour y emprunter des romans, souvent plusieurs par semaine. Ayant toujours eu un faible pour les littératures de l’imaginaire et plus particulièrement les romans de fantasie (c’est-à-dire les histoires se déroulant dans des univers moyenâgeux remplis de magie, de guerres et de créatures mythologiques), j’aimais bien me gâter un peu et emprunter des livres de la collection « Les Royaumes oubliés », regroupant des récits inspirés d’un univers conçu à l’origine pour le jeu Donjons et Dragons. Malgré ce que vous pensez peut-être, je ne ressentais absolument aucune honte à aller emprunter ce genre de livres, même si être geek n’a pas trop la cote à l’adolescence. Ce qui me mettait hors de moi, c’est que chaque fois que je passais au comptoir de prêts pour faire enregistrer mon emprunt, la bibliothécaire (qui me connaissait bien et savait que j’empruntais des livres de cette collection de façon régulière) ne manquait pas de m’adresser le commentaire suivant: «Ça m’étonne que tu lises ça, c’est des …