Pétillante en toutes circonstances : Albertine ou la férocité des orchidées
Le fuchsia saisissant de l’endos du livre, les lèvres roses qui titillent les fraises de la couverture : qu’Albertine ou la férocité des orchidées soit un roman d’une exubérance toute féminine, aussi malcommode qu’impudique, ne surprend pas. C’est plutôt le caractère explicite du livre qui étonne, explosant sur la page avant même qu’on ait le temps de comprendre dans quoi on s’est embarquée. Une fois remise de l’émoi causé par les premiers passages croustillants, on se rend vite compte qu’Albertine revisite habilement les codes de la chicklit, arrivant tout autant à en rire qu’à leur rendre hommage. Au début du livre, notre héroïne titulaire est une trentenaire à la carrière incertaine, écrivaine mais aussi assistante d’une polémiste réputée ; elle habite Hochelaga-Maisonneuve avec ses trois chats et ses bibliothèques pleines de livres. Un peu misanthrope, elle n’est pas moins curieuse de tout : de la littérature, de la culture populaire, des personnes qu’elle fréquente et de celles qu’elle reluque. Délurée et libertine, Albertine veut tout vivre et tout toucher ; sa sexualité, et le plaisir …