Littérature québécoise
Comments 2

Éloge de la lecture légère

Le fait que je sois étudiante en études littéraires ne signifie pas seulement que j’adore les livres, que j’aime les étudier, les analyser, les décortiquer, etc. Ça signifie surtout que je lis tout le temps, parfois un peu trop tout le temps, même. Je me souviens de ma première fin de session universitaire, j’avais eu très peur que les trente livres que j’avais dû lire dans un temps record tuent ma passion et mon désir de lire pour le plaisir. Heureusement, cela n’est jamais arrivé. Et la première chose que je fais quand la session est terminée, c’est de me faire plaisir avec quelques livres plus légers.

Les livres d’été, ou les livres « de métro » comme je les appelle, ne sont pas, pour moi, moins bons ou dans une catégorie à part de la « vraie » littérature. Pour être honnête, je suis profondément allergique à tout phénomène qui s’amuse à classer les livres en les étiquetant en catégories. Littérature? Pas-vraiment-de-la-littérature? L’élitisme, dans mon domaine d’étude, me tombe sur les nerfs. Pour moi, le plaisir de lire prime avant tout. Bien sûr, il y a des bons livres et de très mauvais livres. Et il y a ce que tu as envie de lire, quand et pourquoi. Ça compte, ça aussi. Envie de t’arracher les yeux dans une brique en découvrant le style de James Joyce ou de Proust? Envie de te délecter lentement des mots d’un recueil poésie? Ou au contraire, envie que ça se lise tout seul, comme le dernier roman pour ado d’Ann Brashares (voir nos Confessions littéraires) ou la saga de Ken Follet, pourquoi y aurait-il un problème? Personnellement, je lis de tout, et je dis surtout oui à la variété littéraire. On n’est pas tous capables de lire du Tolstoï debout tout-collés dans le métro quand il y a des gens qui discutent super fort autour de nous. Et la production regorge de littératures de tout genre à découvrir.

Cela dit, je suis beaucoup en mode « lectures d’été » en ce moment. Et j’en profite pour vous faire découvrir deux titres qui sont, à mon avis, à découvrir et à lire sur votre balcon ou bien installé dans un parc.

De l’utilité de voyager léger (Catherine Lefebvre)

Dans le premier roman de Catherine Lefebvre, on suit la jeune et aventurière Elsie dans sa recherche de l’âme soeur. Ses relations amoureuses s’entremêlent avec ses voyages et escapades, dans lesquelles elle découvre tout autant le monde qu’elle-même. À la fois spontanée et naïve, Elsie est réputée pour voyager léger, être débrouillarde et ne pouvoir résister à l’attrait d’une nouvelle destination (et d’un nouveau garçon).

C’est un roman qui se lit presque d’un coup. Et au fur et à mesure que l’on avance dans la lecture, on découvre une grande profondeur, une prise de conscience et une évolution chez le personnage d’Elsie. Et c’est ce qui rend ce roman, drôle et léger, terriblement intéressant et vrai.

« Dans mon baluchon, je n’ai qu’une paire de gougounes, trois camisoles, deux pantalons de lin et un seul et unique bikini. Il va devoir s’y faire ».

Tu peux toujours courir (Valérie Chevalier)

Le premier roman de Valérie Chevalier, avec sa couverture TRÈS rose, m’a charmée tout d’abord à cause des personnages. Alice et Maude, deux jeunes filles dynamiques et bien esquissées, se partagent la narration et racontent leurs déboires autant au niveau amoureux, professionnel,  qu’amical. Alice, nouvellement intégrée dans un groupe de musique qui fait des contrats de mariage, tombera amoureuse du batteur (malheureusement déjà en couple). Maude, entraîneuse dans un centre de conditionnement physique, sort à peine d’une rupture et tente de voir clair dans la relation qui la lie à un homme beau, mais « player ». Bref, dans une écriture sympathique et drôle, ce livre nous propose une histoire étoffée et profonde qui nous fait réfléchir tout en nous berçant dans les bras d’une vie active et jeune dans la métropole montréalaise.

« Peut-être que c’est aussi simple que ça, qu’un jour ou l’autre, tout le monde trouve chaussure à son pied. Quand on est plus jeune, on se laisse tenter par les aubaines, la quantité ou les modèles qui brillent. Puis, en vieillissant, parce qu’on a bien besoin d’un peu de confort et de stabilité, on analyse davantage les options et on choisit mieux. Gougounes, souliers de course, talons aiguilles ou bottes de marche, ça en prend bien de toutes les sortes pour faire des paires, qui feront des petits bouts de chemin ou un grand voyage ensemble. »

Que vous soyez en vacances, en voyage, à travailler ou à étudier, je vous souhaite un bel été accompagné de belles lectures!

This entry was posted in: Littérature québécoise

par

Marion vit avec la peur constante de manquer de lecture depuis son tout jeune âge, ce qui l’amène trop souvent à surcharger de livres son pauvre dos. Étudiante au doctorat en littérature, elle est aussi passionnée par l’écriture, les voyages et les grandes randonnées. Plus il y a de pages à lire ou de kilomètres à parcourir, plus elle est heureuse. Rêveuse et idéaliste, elle carbure (un peu trop) aux défis, est végane le plus qu’elle peut, et ne pourrait pas vivre sans Harry Potter, le gâteau au chocolat et les carnets de notes. Elle est collaboratrice pour Le fil rouge depuis 2015.

2 Comments

  1. Je suis comme vous, je déteste les étiquettes et les classements.
    Même mauvais livres et bons livres: j’aimerais bien avoir des titres pour comparer.
    Ils peuvent être mauvais pour certains et quand même une lecture acceptable pour quelqu’un d’autre.

    J’aime

  2. Ping : La nécessité des petites tempêtes | Le fil rouge

Laisser un commentaire

Entrer les renseignements ci-dessous ou cliquer sur une icône pour ouvrir une session :

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s