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S’initier au zéro déchet

On entend de plus en plus parler du mouvement zéro déchet, mais peu de gens s’imaginent vivre selon les règles de ce mode de vie. C’est plutôt un truc de hippie qu’on se dit, je vis en ville/en campagne, c’est trop compliqué. Et si elles n’existaient pas, ces « règles »? Si c’était en fait bien facile, mais qu’on n’osait pas s’y intéresser par peur d’être marginaux? Je vous invite à en connaître un peu plus sur ce mode de vie pas-trop-hippie et je vous conseille même des lectures pour vous convaincre que c’est bien moins compliqué que vous le croyez, le tout en un seul article! C’est assez simple ça, non?

Premièrement, pourquoi?

Questionnement légitime, on est en droit de se demander pourquoi il nous serait favorable de changer nos habitudes de vie, qui perdurent depuis des générations. Eh bien… justement parce qu’elles ne datent pas de bien longtemps et en à peine quelques décennies, nous avons accéléré le processus de dépérissement de la planète et fait évoluer le réchauffement climatique beaucoup plus rapidement. Si vous êtes surpris de cela, bienvenue dans le monde réel. Le 8 août, la Terre atteignait le jour de dépassement, c’est-à-dire que nous avons épuisé les ressources naturelles renouvelables disponibles pour cette année. En d’autres mots, il nous faudrait 1.6 planète pour subvenir à nos « besoins » annuels. Et cette date survient de plus en plus tôt, chaque année. Sans remettre la Terre au point de départ, l’Homme peut et doit se conscientiser et agir afin d’améliorer le sort de cette pauvre planète. Dans une galaxie près de chez vous était une fiction; lorsqu’il n’y aura plus que 6 milliards de tatas, ils seront promis à la disparition. Le zéro déchet, entre autres choses, est une habitude facile (après un peu de pratique) à prendre et, sans être une solution miracle, permet de créer un avenir un peu plus sain pour les générations futures.

Merci, mais je recycle déjà!

Le recyclage reste une forme de déchets. Les municipalités n’ont pas les infrastructures ni même le budget pour que les centres de recyclage soient efficaces. Et les citoyens ne sont pas assez informés non plus (je m’inclus là-dedans). Combien de fois par jour vous dites-vous « hmm, ça va à la poubelle ou à la récup’? Je vais le mettre au recyclage pour être sûre »? Le zéro déchet, ça commence en refusant d’utiliser des emballages. Y a-t-il quelque chose de plus ridicule qu’un légume emballé dans le saran wrap? Il y a de plus en plus de magasins qui offrent des aliments en vrac, équipez-vous de pots hermétiques et explorez les possibilités!

Mais en plus, le zéro déchet s’attaque à plus que seulement les emplettes hebdomadaires. Qu’en est-il de vos produits de beauté et d’hygiène et de tous vos produits ménagers? Des recettes de grand-mères peuvent être aussi efficaces et plus économiques en plus d’être moins nocives pour l’environnement (sans emballage et produits toxiques) et pour votre santé (sans irritants, allergènes, parfums, noms imprononçables). Si c’est pas une situation win-win-win ça!

Béa Johnson

Le livre Zero waste home est devenu un best-seller partout dans le monde, un succès indéniable signé Béa Johnson. Elle s’est lancé le défi, ainsi qu’à son mari et leurs deux enfants, de 13681935_10155036069924256_1379882349_oréduire leur quantité de déchets, voire même de les éliminer complètement. Elle a d’abord partagé leur évolution, leurs réflexions et leurs tracas sur son blogue zerowastehome.com, puis elle a eu envie de rejoindre un plus grand nombre de gens en publiant un livre qui décrit leur passage de la vie normale à un mode de vie zéro déchet.

Le livre Zéro déchet (en version québécoise, traduit par Laure Motet) est intéressant parce que l’auteure nous parle comme à un ami. Elle n’insinue pas tout savoir, elle précise même souvent qu’elle n’est pas spécialiste en quoi que ce soit, elle est seulement passionnée et avide de partager son expérience. Elle est consciente que le zéro absolu dans nos poubelles ne se fait pas du jour au lendemain et que certaines routines nécessitent plus d’ajustement que d’autres. C’est un excellent ouvrage de départ, pour se familiariser avec le concept et voir que d’autres ont réussi et sont encore en vie pour en parler!

Ce que j’ai particulièrement apprécié de ma lecture, c’est que la traductrice a pris la peine d’intégrer des établissements de références québécois (les équivalents de ceux qui étaient nommés dans la version originale). Ça crée une facilité à approfondir un sujet et trouver des réponses plus précises à certains questionnements que l’on pourrait avoir.

Blogues

La Famille (presque) zéro déchet illustre avec humour leur transition vers une vie simplifiée et sans déchets. Elle nous partage aussi leurs recettes maison, en plus de leurs échecs et leurs victoires.

Plus près de nous, le blogue québécois Sortir les poubelles présente l’évolution de Charlotte dans sa quête de diminution de ses déchets annuels. Remplis d’une foule d’informations, les articles d’expérience personnelle se mélangent aux articles de saviez-vous? et c’est ce qui crée une excellente référence pour toute personne curieuse de faire la transition. Marjorie avait d’ailleurs eu la chance de faire une entrevue avec la blogueuse il y a déjà plus d’un an! Vous pouvez lire son article : ici!

Ecoholic body

Je vais être honnête avec vous, je n’ai pas encore lu en entier ce livre d’Adria Vasil. Sauf qu’il s’agit plutôt d’une succession d’informations utiles que d’un essai, il est donc idéal pour prendre une page au hasard et lire 13918677_10155036069909256_1506748308_osur l’un des nombreux sujets abordés. L’auteure étudie toutes sortes de problématiques qui perdurent dans notre société actuelle et élabore sur des solutions ou des options à envisager. S’intéressant principalement aux produits qui nuisent à l’environnement et surtout à notre santé, Adria Vasil ne se gêne pas pour dénoncer de grandes compagnies qui se disent vertes, mais qui cachent des failles. Elle écrit avec humour et va droit au but, j’adore son écriture et son tact, elle n’a pas froid aux yeux, c’est le moins qu’on puisse dire! En plus, elle dénonce des règlementations défectueuses au sein des ministères canadiens, ce qui fait que je m’y retrouve plus que si elle était, par exemple, Américaine. Je n’ai pas trouvé de version en français, par contre.

Mettre en pratique tous ces beaux conseils

Après avoir lu ces livres et exploré ces blogues, vous voudrez vous aussi participer au mouvement grandissant du zéro déchet. Il y a plusieurs magasins d’alimentation naturelle qui offrent des aliments secs en vrac et, même si le commis de ma boulangerie semble encore surpris chaque fois, vous avez le droit de demander qu’on ne mette pas vos achats dans un sac à usage unique! Le concept du sac d’épicerie réutilisable est déjà bien établi au Québec, mais il ne faut pas que ce qu’on y met à l’intérieur soit sur-emballé.

Pour les Montréalais, réjouissez-vous! L’épicerie écologique LOCO ouvrait officiellement ses portes le 9 août! En plus de vous offrir uniquement des produits en vrac, y compris les produits d’hygiène et ménagers, on vous promet des produits biologiques, locaux le plus possible, afin de réduire au maximum les gaz à effet de serre qu’une épicerie hebdomadaire génère. LOCO offre les traditionnelles légumineuses et noix en vrac, bien sûr, mais aussi d’autres produits plus originaux, tels que du tofu, du miso, du sirop d’érable, du kombucha en fût et même un service de prêt-à-manger sans emballage! Pensez à apporter vos bocaux, sinon vous pourrez toujours vous en procurer en consigne et les retourner par la suite (ou les utiliser lors de tous vos prochains achats).

Vous n’avez plus de raison de dire que la diminution de vos déchets domestiques est une étape difficile après cela!

2 Comments

  1. André-Philippe Lapointe says

    Très bel article ! Ça donne vraiment envie de progresser et d’améliorer nos habitudes de vie (selon où on est soi-même rendu, sans découragement).
    L’esprit de l’article et les textes qu’il présente m’évoquent une lecture que je viens de terminer et qui m’a profondément bouleversé (autant que Mal de Terre dix ans plus tôt): Saison brune de Philippe Squarzoni. L’oeuvre est bien documentée et permet de faire une synthèse au final assez simple à lire et, pour cette raison, percutante ! Il est clair, c’est un constat du livre, qu’il faudra moins gaspiller et vivre plus simplement. Ce que ce bel article nous donne les moyens de faire !

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