En m’immisçant dans Chaque automne j’ai envie de mourir de Véronique Côté et Steve Gagnon, je ne m’attendais pas à être aussi chamboulée, touchée et marquée par les secrets, par cette universalité humaine qui en émane et par les mots des auteurs.
En fait, ce roman est, à la base, un projet théâtral. Un « spectacle déambulatoire extérieur», « une promenade libre et ludique dans les rues de la ville (Québec), ponctuée par six tableaux théâtraux ».
C’est suite à la collecte de « secrets » anonymes, dans le but d’avoir des textes pour cette prestation théâtrale, qu’est né Chaque automne j’ai envie de mourir. Après avoir recueilli une multitude de confessions, qu’elles soient vraies ou non, les deux auteurs ont procédé à un travail d’écriture et de réécriture pour chacun des textes.
Non seulement l’idée et le travail de Côté et Gagnon sont géniaux et originaux, mais le produit final est touchant, universel et tellement singulier à la fois. J’ai trouvé des parcelles de moi dans presque chacun des textes. Un roman de constellations comme celui-ci démontre tellement bien comment l’expérience humaine est à la fois intime à chacun et pourtant commune à tous. J’ai trouvé ça tout simplement beau, fort et rassurant.
En effet, il y a quelque chose de rassurant dans le fait de se retrouver dans les folies de quelqu’un d’autre. Dans les interdits de quelqu’un qui ose finalement dire ce qu’on pense. Dans Chaque automne j’ai envie de mourir, les sujets varient, l’écriture, très souvent au je, reste simple, mais poignante. On s’immisce facilement dans la vie secrète des gens, dans leurs angoisses, leurs peurs, leurs joies, leurs doutes. On s’y retrouve, on s’y perd et on s’avoue parfois des choses. Ce recueil de secrets touche là où il le faut. C’est si beau, si simple et si complexe à la fois.
Bonne lecture.


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