Autour des livres
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Autour des livres : rencontre avec Clara, collaboratrice chez Le fil rouge

1) Quel est ton premier souvenir en lien avec la lecture?

C’est assez tard. Je dois avoir 8 ans. Je suis chez mes grands-parents maternels à Burlington, en Ontario. C’est le soir et avec mon père je lis à voix haute mon premier livre toute seule en anglais : The Twenty-One Balloons de William Pène du Bois (1947). Quand j’y repense, je ne me souviens pas tout à fait de l’histoire du roman, mais je sens très bien l’odeur de chez mes grands-parents, l’ambiance dans la chambre à la tombée du jour et l’euphorie d’être en train de lire les phrases moi-même. C’est le début d’une longue histoire d’amour avec les livres.

2) Avais-tu un rituel de lecture enfant ou un livre marquant? Et maintenant, as-tu un rituel de lecture?

En sixième année, tous les mardis, j’empruntais le maximum de livres à la bibliothèque municipale d’Aylmer (10!) et le mardi suivant, je les avais tous lus! Je dévorais les livres : n’importe où, n’importe quand. Surtout les samedis et dimanches matins dans mon lit quand ma petite soeur venait me déranger parce qu’elle voulait qu’on joue ensemble. La pauvre! Mon père me disait toujours de ralentir, que je ne me souviendrais pas de mes lectures à ce rythme-là. Mais j’avais comme besoin d’en engloutir le plus possible. C’est encore un peu comme ça maintenant, mais j’essaie tranquillement de prendre des pauses, de réfléchir aux phrases qui me percutent, de les annoter dans un petit cahier et de respirer entre les bouquins.

3) As-tu une routine d’écriture, des rituels? Dans quel état d’esprit dois-tu être pour écrire?

Pas vraiment de routine. J’essaie de toujours avoir un carnet sur moi pour noter des idées ou des mots qui me surprennent. Quand je lis, j’encadre des mots et à la fin du livre, je le repasse en faisant une liste des mots encadrés dans ledit carnet de notes. Comme ça quand je m’installe pour écrire, si j’ai un blanc, je regarde la liste de mots en espérant qu’un d’eux me parlera et m’aidera à poursuivre mon envolée. Des fois ça marche!

4) Quels sont les livres qui t’ont donné envie d’écrire?

J’écris surtout de la poésie, alors ce sont surtout des recueils de poésie ou des romans dans lesquels la forme prend une grande place qui m’ont donné le goût de m’essayer au jeu difficile de jouer avec les mots. La poésie de Marie Uguay, Frayer de Marie-Andrée Gill et You Are Happy de Margaret Atwood sont certains de mes recueils préférés. Le roman/poème By Grand Central Station I Sat Down and Wept d’Elizabeth Smart m’a aussi éblouie par sa langue évocatrice et ses descriptions amoureuses fulgurantes.

5) Quel est le livre qui t’a le plus fait cheminer personnellement et pourquoi?

Honnêtement, je ne saurais pas en choisir un seul. J’ai l’impression d’être la somme de mes lectures, chacune venant ajouter, changer, trahir ou s’opposer à une lecture antérieure. Lire tout court me fait cheminer personnellement. Lire des voix de femmes qui racontent leurs mondes. Lire des voix dissidentes qui font réfléchir sur le pouvoir. Lire, lire, lire. Lire m’apprend à espérer, et ça demeurera toujours le plus important pour moi.

6) Si tu pouvais vivre dans un monde littéraire, ce serait lequel?

Le monde de la littérature irlandaise. Je ne pense pas à un livre en particulier ici, ni même à un auteur, mais j’aime beaucoup la littérature irlandaise en général et si j’avais le super-pouvoir d’aller vivre dans un monde littéraire, et bien j’en profiterais pour aller rendre visite aux mondes de Colm Toibin, d’Edna O’Brian, de W. B. Yeats, de Seamus Deane (de l’Irlande du Nord) et j’en passe!

7) Quel livre relis-tu constamment sans même te tanner?

Quand j’étais ado et j’étais triste, je relisais un Harry Potter. N’importe lequel. Ça me remontait le moral de replonger dans le monde de Poudlard et de revivre les aventures de mes sorciers préférés. Maintenant, j’ai d’autres mécanismes pour me sortir d’une torpeur passagère, de la lecture, certes, mais de la lecture de quelque chose de nouveau, pour continuer à découvrir des univers langagiers et des personnages inspirants qui donnent le goût de mordre dans la vie. Il y a tellement de choses que je veux lire, je ne vois pas comment je pourrais prendre le temps de relire un livre dans tout ce chaos de production littéraire effréné.

8) Quel est ton mot de la langue française préféré?

Aventure. Démesure. Lecture. Les mots en « ure ». Vous me direz qu’il y a aussi pourriture et moisissure? C’est vrai. Mais je m’en fous, j’aime quand même beaucoup la sonorité « ure ».

9) Quel livre aurais-tu aimé avoir écrit?

J’aimerais vraiment avoir écrit l’œuvre d’Alice Munro. Elle décrit avec tellement de justesse l’être humain dans sa quotidienneté, ça m’impressionne à tout coup. Comme je l’ai déjà dit dans un autre article pour le blogue, je l’admire avec une ferveur de jalouse!

10) Si tu écrivais ta propre biographie, quel serait le titre?

Je ne suis pas tellement vieille, ça me fait drôle de penser à ça! J’associe les biographies surtout avec la mort. Petites aventures et grandes lectures? Ou Écorchures et réussites ordinaires? Je manque un peu d’inspiration; je vous reviendrai là-dessus dans une soixantaine d’années!

Crédits photo : Noémie Gourde-Bouchard.

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